C’est la pointe de l’iceberg pour découvrir notre vérité
, a déclaré le chef de la Première Nation de Kapawe’no, Sydney Lee Halcrow. Nous entamons aujourd’hui notre processus de guérison.
Sa nation a demandé que des recherches avec radar pénétrant soient effectuées sur le site de l’ancien pensionnat, l’été dernier, une décision motivée par la découverte des sépultures possibles de 215 enfant à Kamloops.
La première phase de l’enquête menée par l’Institut d’archéologie autochtone et des Prairies de l’Université de l’Alberta a eu lieu sur 3696 mètres carrés, dans des zones identifiées par des survivants du pensionnat et des archives.
« Nous sommes éternellement reconnaissants de leur courage et sacrifice. Ces découvertes confirment leur vécu. »
Les 169 anomalies ont été révélées à quatre endroits autour du pensionnat par les technologies radars et de drones spécialisés : au cimetière communautaire, près de l’église, près de l’ancienne résidence des religieuses et près d’une vieille cave à légumes.
La grande majorité des anomalies proviennent du cimetière communautaire, selon le rapport (en anglais) (Nouvelle fenêtre) de l’Institut.
Ce dernier recense dans ce secteur 115 anomalies partageant des similitudes avec les tombes anonymes. La zone du dortoir des religieuses en compte 30; celle de la cave à légumes, 21; et celle de l’église, 3.
Des écrits localisent beaucoup de dépouilles d’enfants décédés lors de leur séjour au pensionnat à cet endroit, selon Kisha Supernant, directrice de l’Institut d’archéologie autochtone et des Prairies de l’Université de l’Alberta.
La Première Nation de Kapawe’no peut entamer des travaux pour confirmer si ces anomalies sont des tombes anonymes sans exhumer les dépouilles, comme l’explique Kisha Supernant. Cette dernière n’a toutefois aucun doute à ce sujet : Les enfants [envoyés] à cette école ne revenaient pas à la maison. Nous n’avons pas besoin de radars à pénétration de sol pour le savoir.
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) dénombre 10 décès d’enfants au pensionnat de Grouard.
L’établissement, fondé en 1894 par l’Église catholique romaine, a fermé ses portes en 1961.
Dans les années 1940, l’école a établi un bâtiment de formation manuelle axé sur l’artisanat autochtone. L’école comptait un grand nombre d’étudiants métis : en 1949, ils représentaient la moitié des étudiants en résidence, selon le
CNVR.Une recherche en trois étapes
Une deuxième et une troisième phases sont prévues pour les recherches. Les zones qui se trouvent près de l’église anglicane, des structures historiques de la Gendarmerie royale du Canada – à l’époque la Police à cheval du Nord-Ouest – et celles situées près d’autres agences autochtones à Grouard seront passées au crible.
Le début de la phase deux du projet débutera avec des consultations communautaires en mars, a fait savoir le chef Sydney Lee Halcrow.
Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, et son ministre aux Relations avec les Autochtones, Rick Wilson, ont publié un communiqué à la lumière des résultats de la première vague d’efforts pour trouver des tombes anonymes à Grouard.
La découverte d’anomalies correspondant à des tombes anonymes sur le site d’un ancien pensionnat près de High Prairie nous rappelle la probabilité qu’il y ait des tombes anonymes d’enfants et de jeunes Autochtones sur de tels sites à travers la province
, affirme le communiqué.
Le discours du Trône de la semaine dernière a réitéré le désir de la province d’ériger un monument commémoratif aux victimes et survivants des pensionnats pour Autochtones à l’Assemblée législative de l’Alberta, ont-ils tous deux soulignés.
Aide et soutien
Une ligne téléphonique bilingue d’aide aux anciens résidents des pensionnats pour Autochtones et aux personnes touchées par les pensionnats offre du soutien psychologique et fournit des références pour l’obtention d’aide. Elle est disponible 24 heures sur 24 au 1 866 925-4419.
La Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être (Nouvelle fenêtre) apporte une aide immédiate à tous les membres des peuples autochtones, avec des conseillers sensibilisés aux réalités culturelles, au téléphone (1 855 242-3310) ou par clavardage. De l’aide est également offerte sur demande en cri, en ojibwé ou en inuktitut.
Reference-ici.radio-canada.ca