Les sanctions contre Moscou pourraient causer des « dommages collatéraux » au Canada | Guerre en Ukraine



Si nous sommes vraiment déterminés à soutenir l’Ukraine, si les enjeux de cette guerre sont aussi importants que je le crois, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes, et je dois être honnête avec les Canadiens en les prévenant qu’il pourrait y avoir des dommages collatéraux au Canada, a-t-elle déclaré mardi après-midi.

Nous devrons être prêts à ce qu’il y ait des conséquences négatives pour nos propres économies, a prévenu Chrystia Freeland – qui est aussi ministre des Finances – après avoir discuté avec ses homologues du G7 et de l’Ukraine plus tôt dans la journée.

Bien sûr, c’est beaucoup plus vrai pour nos partenaires européens que pour nous, mais c’est la réalité [et] je pense que les Canadiens comprennent, a-t-elle ajouté.

« Je crois que les Canadiens comprennent que nous devons être prêts à faire des choses difficiles [et] coûteuses pour éviter quelque chose qui serait encore plus dommageable pour le Canada, soit une occupation réussie par Vladimir Poutine de l’Ukraine, avec toutes les conséquences qui en résulteraient. »

— Une citation de  Chrystia Freeland, vice-première ministre du Canada

Mme Freeland a lancé cet avertissement à la toute fin d’une conférence de presse à laquelle les ministres Anita Anand (Défense nationale) et Harjit Sajjan (Développement international) participaient aussi.

Elle répondait à la question d’un journaliste anglophone, qui souhaitait savoir pourquoi l’entreprise sidérurgique russe Evraz – très présente en Alberta et en Saskatchewan – et son actionnaire majoritaire, l’oligarque Roman Abramovitch, n’avaient pas encore été visés par les sanctions canadiennes.

À cette question précise, la vice-première ministre a répondu que les tarifs, les représailles et les sanctions les plus efficaces [sont celles] qui ont le maximum d’impact sur la contrepartie dont vous cherchez à attirer l’attention et qui vous causent le moins de dommages possible.

Cela dit, tout est sur la table : Nous examinons attentivement les avoirs des oligarques au Canada, a déclaré Mme Freeland, et des sanctions économiques additionnelles seront bientôt décrétées par Ottawa.

Nous irons encore plus loin dans les prochains jours, a-t-elle promis, répétant que les sanctions visant la Russie sont les plus sévères jamais imposées à une grande économie.

Plus de gilets pare-balles et de la nourriture à l’Ukraine

Par ailleurs, Ottawa fournira 1600 gilets pare-balles supplémentaires et près de 400 000 paquets de repas individuels à l’Ukraine pour l’aider à résister à l’invasion russe, a fait savoir la ministre Anand lors de la conférence de presse, précisant que c’est Kiev qui en avait fait la demande.

Je veux que les Canadiens sachent que nous ne négligeons rien pour aider nos amis en Ukraine par le biais d’un soutien militaire, a-t-elle affirmé.

Plus tôt, le gouvernement Trudeau avait fait savoir qu’il allait interdire aux navires et aux bateaux de pêche russes d’entrer dans les ports et les eaux intérieures du Canada. Harjit Sajjan avait aussi annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 100 millions de dollars destinée aux Ukrainiens.

De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a indiqué mardi matin au Conseil des droits de l’homme que le Canada allait déposer une pétition à la Cour pénale internationale afin que celle-ci enquête sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par les forces russes en Ukraine.

Et puis, la ministre des Sports, Pascale St-Onge, a confirmé sur Twitter mardi après-midi que le Canada avait demandé que les athlètes russes et biélorusses soient bannis des Jeux paralympiques d’hiver de 2022, qui doivent s’ouvrir dans quelques jours.

Ces gestes succèdent à plusieurs autres posés par Ottawa depuis le début de la guerre, la semaine dernière.

Lundi, par exemple, le premier ministre Trudeau a déclaré en point de presse que le Canada allait autoriser à l’Ukraine un troisième envoi de matériel militaire létal.

Ottawa avait aussi approuvé la veille l’utilisation de deux avions de transport Lockheed CC-130 Hercules par les Forces armées canadiennes pour acheminer de l’aide à l’Ukraine et soutenir l’OTAN de manière plus générale. Un premier avion s’est envolé pour la Pologne lundi; le second est parti mardi, a indiqué Anita Anand en après-midi.

Par voie de communiqué, le gouvernement canadien a également annoncé mardi l’entrée en vigueur de nouvelles mesures économiques prises à l’encontre de 18 membres du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie et de 3 entités financières russes.

Enfin, la Croix-Rouge a confirmé à Radio-Canada mardi avoir récolté jusqu’ici 17,2 millions de dollars par le biais de sa collecte pour l’Ukraine – montant auquel il faut ajouter 10 millions que le gouvernement fédéral s’est engagé à verser.



Reference-ici.radio-canada.ca

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