Pourparlers russo-ukrainiens : les Occidentaux se montrent sceptiques | Guerre en Ukraine


Hormis la déclaration optimiste du ministre turc, les dirigeants occidentaux ont réagi avec scepticisme aux résultats annoncés des pourparlers russo-ukrainiens.

Invité à commenter la réduction des activités militaires russes, le président américain Joe Biden s’est montré prudent. Je ne vais pas tirer de conclusions tant que je n’aurai pas vu ce qu’ils font. Nous verrons s’ils tiennent parole, a-t-il commenté. Il semble y avoir un consensus sur le fait qu’il faut voir ce qu’ils ont à offrir.

Plus tôt, son secrétaire d’État Antony Blinken n’avait pas caché son scepticisme. Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement, parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie, a-t-il commenté lors d’une conférence de presse donnée au Maroc.

Mais si l’Ukraine considère qu’il y en a [du mouvement], c’est bien et nous soutiendrons cela, a-t-il nuancé.

« Il y a ce que dit la Russie et ce que fait la Russie. Nous nous concentrons sur ce qu’elle fait. […] Ce que fait la Russie, c’est de continuer à brutaliser l’Ukraine et sa population, c’est le cas au moment où nous parlons. »

— Une citation de  Antony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis

Nous jugerons Poutine et son régime sur ses actes, pas sur ses paroles, a déclaré aux journalistes un porte-parole du premier ministre britannique Boris Johnson aux journalistes.

Il y a eu une certaine réduction des bombardements russes autour de Kiev, en grande partie parce que les forces ukrainiennes ont réussi à repousser les offensives russes au nord-ouest de la ville, a-t-il ajouté. Mais les combats continuent à Marioupol et dans d’autres secteurs. Alors, nous ne voulons rien voir d’autre qu’un retrait complet des forces russes du territoire ukrainien.

Dans une entrevue subséquente accordée à l’agence russe Tass, le négociateur russe Medinski a d’ailleurs rappelé que la proposition russe de désescalade n’est pas un cessez-le-feu et qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant qu’une entente formelle ne soit conclue.

Justin Trudeau en gros plan.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau

Photo : La Presse canadienne / CHAD HIPOLITO

De passage à Vancouver, le premier ministre canadien Justin Trudeau est demeuré circonspect lorsqu’un journaliste lui a demandé des commentaires sur deux propositions ukrainiennes, soit celles de ne pas se joindre à l’OTAN et de proposer le Canada comme garant d’un futur accord.

J’ai parlé au président Zelensky hier, et nous avons discuté de ces enjeux, a-t-il répondu. Le Canada sera là pour soutenir l’Ukraine et s’opposer à la Russie, aussi longtemps qu’il le faudra avant que la Russie ne réalise l’ampleur de l’erreur qu’ils ont commise, leurs mauvais calculs et l’horreur de leur invasion illégale de l’Ukraine.

Réaction immédiate sur les marchés boursiers

Les marchés boursiers ont été aussitôt rassurés par les annonces en provenance d’Istanbul. Dès l’annonce des derniers développements, les bourses européennes sont parties à la hausse et les marchés américains ont suivi ce mouvement à leur ouverture.

Sur le marché du pétrole, les prix des contrats de référence pour les barils de Brent de la mer du Nord et de West Texas Intermediate ont rapidement reculé de plus de 5 %. Ces prix avaient été significativement dopés dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine.

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Sur le marché des changes, l’euro a gagné plus de 1 % par rapport au dollar américain, et le rouble, cible de sanctions internationales, s’est apprécié de plus de 10 % par rapport à la devise américaine. L’or, valeur refuge par excellence, a aussi reculé de plus de 1 %.

À la Bourse de Paris, les actions des banques, aux prises avec la mise en œuvre des sanctions occidentales contre la Russie, ont grimpé fortement, tandis que celles des entreprises de la défense perdaient du terrain.

Les bourses sont soutenues par des messages positifs en provenance de la Turquie, où l’Ukraine et la Russie pourraient se rapprocher d’un accord de cessez-le-feu, a commenté Craig Erlam, analyste d’Oanda.



Reference-ici.radio-canada.ca

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