Sherbrooke quantique, à Sherbrooke, et Technum Québec, situé à Bromont, ont été choisis comme premières zones d’innovation.
La part de Québec s’élèvera à 157 millions de dollars, et 533 millions proviendront du secteur privé. L’idée, c’est de rapprocher nos chercheurs vers les entreprises. D’avoir des espaces communs
, a expliqué le premier ministre François Legault.
Ça va permettre de restructurer l’économie de Sherbrooke vers des salaires plus élevés et des emplois de qualité
, a-t-il ajouté. On a un écart de richesse avec nos voisins. Il n’y a pas de raisons à cela!
Le premier ministre a également mentionné qu’il fallait que le Québec se démarque davantage au pays. On a moins de grandes entreprises québécoises. Ça nous prend plus de grands fleurons. Et ces zones, c’est une opportunité d’en développer
. François Legault a aussi précisé qu’il trouvait que la perte de brevets était inquiétante. Lorsqu’il y a un succès, c’est toute la région qui en profite. Il y a certaines balises à mettre, mais il faut encourager nos entrepreneurs et ils doivent être davantage appuyés par nos chercheurs.
« On n’a pas beaucoup d’enregistrements de brevets […] Le constat, c’est de dire, quand on regarde la recherche au Québec, en pourcentage du PIB, on est parmi les meilleurs au monde […] Quand on regarde la commercialisation de la recherche, on est parmi les derniers au monde. »
Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a à son tour martelé que la recherche se développe bien au Québec. Mais que là où on peut faire mieux, c’est dans la commercialisation de la recherche.
Le ministre a aussi souligné qu’une structure a été mise en place pour s’assurer que les intérêts de toutes les parties seront respectés. Un OBNL va gérer l’argent du gouvernement et du privé pour une thématique qui va être homogène.
François Legault a par ailleurs souligné la beauté des paysages estriens, sous-entendant que cet aspect a pu faire pencher la balance en faveur de la région.
Quand on regarde les grandes zones d’innovation au monde, Boston, Barcelone, la Californie […] c’est beau. Ne soyons donc pas surpris que ces deux zones soient en Estrie!
Un ordinateur ultra-performant à l’Université de Sherbrooke
Sherbrooke quantique, qui se spécialise dans le domaine des sciences quantiques et les applications technologiques, devrait recevoir 435 millions de dollars.
Entre autres, l’un des premiers projets consistera en l’installation d’un ordinateur quantique commercial IBM.
« Ça va nous permettre d’accueillir des joueurs majeurs, car on aura l’ordinateur le plus puissant au Canada. »
Des chaires de recherche et des équipements seront aussi financés à l’Université de Sherbrooke, ainsi que des projets pour un montant de plus de 200 millions de dollars.
Ce n’est pas un hasard qu’on commence avec l’Université de Sherbrooke, a souligné le premier ministre. Ça fait plusieurs années que l’Université de Sherbrooke est réputée pour être très près des entreprises […] Il y a toujours eu cette proximité.
Le recteur de l’Université de Sherbrooke Pierre Cossette s’est réjoui de cet investissement dans son établissement.
« Est-ce qu’on aura un Silicon Valley en Estrie? On va commencer par faire ce qu’on sait faire, de développer des entreprises et d’attirer des personnes, mais c’est sûr que c’est la même dynamique. »
On va mettre des chercheurs, des étudiants, des gens qui se développent avec des entreprises et des autorités publiques et des villes, pour développer plus de sciences, plus d’applications
, s’exclame-t-il.
Le quantique, c’est la théorie la plus précise qu’on a pour comprendre l’univers. On a réussi à prédire l’existence de particules et ensuite, de les observer. Cette compréhension-là nous a amenés, au cours des dernières années, à toutes sortes de technologies qui ont déjà changé la société. Le GPS, l’imagerie médicale, nos ordinateurs actuels, le laser
, explique quant à lui Alexandre Blais, le directeur scientifique de l’Institut quantique de l’Université de Sherbrooke.
Il rappelle que le potentiel des sciences quantiques est loin d’être épuisé […] Cela représente une grande vitrine pour améliorer le recrutement, les meilleurs chercheurs et chercheuses et les meilleurs étudiants et étudiantes. Cela permettra de garder ces talents dans la région, au lieu de les voir s’exporter dans le monde.
La mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin a également applaudi l’annonce de François Legault. Il y a une impulsion qui doit être donnée par les différents gouvernements, la Ville, le gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada. Ensuite, une fois que l’impulsion est créée, le train est en marche, les wagons s’accrochent, et ça nous permet de vraiment nous épanouir et de nous développer.
Le projet devrait d’ailleurs avoir des retombées sur plusieurs autres entreprises de la région, croit Sébastien Houle, le directeur général de Productique Québec.
C’est quelque chose qui va probablement être aussi important dans la région de Sherbrooke que quand la région s’est dotée, il y a quelques années, de ses capacités en hydroélectrique
, s’exclame-t-il.
Plus de 255 millions à Bromont
Quant à Technum Québec, spécialisé dans les technologies numériques et intelligentes, des investissements de 255 millions devraient y être injectés. Québec doit notamment fournir 24,7 millions dans 5 projets majeurs qui devraient être annoncés au cours des prochaines semaines.
On va investir dans de nouveaux équipements pour développer de nouveaux procédés de fabrication électromécaniques
, souligne le premier ministre François Legault.
« Il faut voir Bromont comme une transversalité. Ce qu’on va faire ici va servir à plusieurs segments, comme l’aérospatial, les télécommunications. »
Les deux zones seront d’ailleurs associées en raison de leur champ d’application commun
, mentionne Normand Bourbonnais, président-directeur général de Technum Québec.
Pierre Fitzgibbon ayant souligné que d’autres zones d’innovation seront annoncées plus tard dans la province, le PDG de Technum Québec a tenu à mentionner de ne pas être surpris que la zone d’innovation de Bromont s’associe immédiatement à elles. On risque d’avoir un champ d’application commun, car l’électronique est omniprésente dans tous les éléments de technologie.
Satellites, télécommunications, véhicules automobiles, technologies propres… Pensez à toutes les fois qu’il y a de la technologie, il y a de l’électronique. Le quantique est la même chose. Pour contrôler un ordinateur quantique, ça va prendre énormément d’électronique. Nous, on va travailler avec Sherbrooke quantique, on va travailler avec les quatre, cinq, six autres zones qui vont être nommées prochainement par le gouvernement. On est complémentaires, car la technologie qu’on a est horizontale
, souligne-t-il.
Le maire de Bromont Louis Villeneuve accueille aussi la nouvelle avec enthousiasme.
« On va attirer à Bromont de nouvelles entreprises. Notre parc va se développer. On aura des emplois de qualité, des emplois bien payés. »
Ça va aussi pour nous, Bromontois, enlever de la pression sur le développement résidentiel, car les villes sont tributaires de taxes. Développer notre parc scientifique, économiquement parlant, c’est une très bonne chose. Ça va faire rayonner Bromont, mais aussi toute la MRC, toute la grande région, et ce, à l’international
, ajoute-t-il.
La Ville de Bromont travaille depuis plus de trois ans sur ce projet. Plus de 12 millions de pieds carrés de terrain sont prêts à accueillir des entreprises près de l’aéroport de Bromont.
François Legault mise notamment sur des bourses avantageuses et une certaine sélection des candidats à l’immigration pour recruter une main-d’œuvre qualifiée suffisante pour répondre aux besoins des zones d’innovation.
Avec les informations de Thomas Deshaies et de René-Charles Quirion
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