L’Ukraine dit avoir repris trois localités près de Kharkiv | Guerre en Ukraine


Il a aussi averti que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol (sud-est), port ukrainien stratégique sur la mer d’Azov, sont tués par l’armée russe.

Si nos hommes sont tués à Marioupol et si des pseudo-referendums sont organisés dans la région de Kherson (sud, ndlr), alors l’Ukraine se retirera de tout processus de négociation, a ajouté M. Zelensky lors d’une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le ministre américain de la Défense Llyod Austin se rendront à Kiev dimanche, deux mois jour pour jour après le début de l’invasion russe, a également annoncé le président ukrainien.

M. Zelensky s’est dit reconnaissant envers l’administration américaine, même s’il aimerait des armes encore plus lourdes et puissantes pour faire face à l’armée russe.

Il a également dénoncé la décision du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de rencontrer Vladimir Poutine mardi prochain, deux jours avant un arrêt prévu à Kiev.

C’est simplement erroné d’aller d’abord en Russie, puis en Ukraine , a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev. Il n’y a aucune justice et aucune logique dans cet ordre, a-t-il déploré.

Échec de la tentative d’évacuation des civils à Marioupol

Une nouvelle tentative d’évacuation de civils de Marioupol (en grande partie contrôlé par l’armée russe) vers la ville de Zaporijjia – à quelque 200 km au nord-ouest – a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram.

Environ 200 résidents qui avaient commencé à se rassembler pour être évacués ont été dispersés par l’armée russe, souligne Petro Andriouchtchenko. Certains auraient été ensuite forcés de monter dans des autocars qui se dirigeaient vers une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord. Une fois encore les Russes ont perturbé une évacuation, a déploré l’adjoint au maire.

Aujourd’hui, nous essayons à nouveau d’évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées, avait indiqué plus tôt sur Facebook la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

Mme Verechtchouk avait toutefois incité à la prudence, car, disait-elle, les forces russes pourraient vouloir organiser un autre couloir d’évacuation en parallèle, vers la Russie cette fois. Ne succombez pas à la tromperie et la provocation, avait-elle lancé.

La dernière évacuation réussie vers Zaporijjia remonte à jeudi, quand, après plusieurs jours sans évacuation possible, trois autocars d’évacués de Marioupol avaient pu se rendre à destination.

Un char d'assaut endommagé traîne parmi les décombres dans une rue.

Des civils sont toujours à Marioupol, même si la ville est détruite par endroit et continue d’être bombardée.

Photo : Reuters / Alexander Ermochenko

Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov, est désormais contrôlé en grande partie par l’armée russe, mais l’armée ukrainienne n’a pas encore abdiqué; ses derniers combattants, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l’immense complexe métallurgique d’Azovstal.

Ils demandent depuis plusieurs jours à ce que les femmes et les enfants, qui seraient des centaines avec eux, réfugiés dans les souterrains de ce complexe, puissent être évacués avec des garanties de sécurité.

Une nouvelle vidéo mise en ligne samedi sur YouTube par le bataillon Azov montre des dizaines de femmes et des enfants chaudement habillés dans un dortoir de fortune dans un souterrain d’Avozstal.

Une femme explique notamment à la caméra vivre dans ce souterrain depuis début mars. Une autre, un bébé dans les bras, affirme s’être réfugiée là parce que son mari travaillait dans l’aciérie. Plusieurs enfants filmés disent qu’ils voudraient pouvoir rentrer à la maison.

La date de la vidéo n’a pas pu être immédiatement vérifiée, mais deux femmes interrogées mentionnent que la date du jour est le 21 avril.

Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiï Arestovytch soutient sur Telegram que les Russes ont repris les frappes aériennes sur le complexe samedi. Ils tentent des opérations d’assaut, mais nos défenseurs, malgré leur situation difficile, mènent des contre-opérations, a-t-il déclaré. Ces informations n’ont toutefois pas pu être vérifiées.

Le président russe, Vladimir Poutine, avait affirmé jeudi que les forces russes ne tenteraient pas d’assaut final sur Azovstal.

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L’Ukraine dit avoir repris trois localités près de Kharkiv

L’Ukraine soutient avoir repris Bezrouki, Slatine et Proudïanka, trois localités situées près de Kharkiv, dans l’est, samedi. Deuxième plus grande ville du pays, Kharkiv est régulièrement frappée par l’artillerie russe.

Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka, a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.

Proudïanka, le village le plus au nord, se trouve à une quinzaine de kilomètres seulement de la frontière russe.

M. Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et que 19 autres avaient été blessés par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste partiellement bloquée par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui renforcent leurs positions au sud de la ville.

Selon la même source, les Russes ont poursuivi leurs offensives dans les districts d’Izioum et de Barvinkove pour prendre le contrôle du réseau ferré. Dans cette zone frontalière entre les régions de Kharkiv, de Donetsk et de Louhansk, l’armée russe tente d’encercler les positions fortifiées de l’armée ukrainienne dans le Donbass afin de prendre le contrôle total.

La façade d'un édifice résidentiel est réduite en morceaux : les décombres jonchent le sol.

Un quartier résidentiel de la banlieue de Kharkiv a été lourdement touché par les bombardements vendredi.

Photo : afp via getty images / SERGEY BOBOK

Selon le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch, les Russes mènent des opérations offensives et de reconnaissance pour tenter de trouver des points faibles dans la défense ukrainienne.

Non loin de la frontière, les villes de la région de Louhansk toujours contrôlées par les Ukrainiens sont pilonnées de plus en plus intensément, a affirmé le gouverneur de la région samedi au petit matin.

Samedi matin, l’armée russe affirmait avoir procédé à 1 098 frappes avec de l’artillerie et des roquettes en 24 heures.

Ils bombardent littéralement tout, a écrit sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk (est), Serguiï Gaidai, appelant la population à évacuer. Il a annoncé deux morts et deux blessés à Zolote.

Les forces ukrainiennes ont quitté certains emplacements qu’elles contrôlaient, mais seulement pour se regrouper, a ajouté le gouverneur régional Serhiy Haidai.

Frappe mortelle à Odessa

Une frappe aérienne russe a tué 6 personnes et en a blessé 18 autres samedi à Odessa, dans le sud du pays, selon le chef de cabinet de la présidence ukrainienne. « Ce ne sont que ceux qu’on a réussi à retrouver [à ce stade-ci]. Selon toute vraisemblance, le bilan sera plus lourd », a indiqué AndriI Yermak sur Telegram, précisant qu’« un bébé de 3 mois » faisait partie des victimes.

Les forces russes ont tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne; deux missiles ont atteint une installation militaire et deux autres, des bâtiments résidentiels de la ville portuaire, selon l’armée de l’air. Le système de défense antiaérienne en a détruit deux autres qui se dirigeaient vers la ville.

Le seul objectif des frappes de missiles russes contre Odessa, c’est la terreur, a accusé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba en appelant à dresser un mur entre la civilisation et les barbares qui attaquent des villes pacifiques avec des missiles.

Fêter la Pâque en ligne

Les autorités ukrainiennes invitent les fidèles à éviter les grands rassemblements habituels du week-end de la Pâque orthodoxe et à suivre plutôt en ligne les services religieux.

Vendredi soir, en vue de la Pâque, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réclamé une pause humanitaire pour évacuer les civils des villes ukrainiennes envahies par les Russes, à commencer par Marioupol, assiégée et pilonnée par l’armée russe depuis le début mars. En réponse à cet appel, le patriarche orthodoxe russe Kirill a réagi en invitant les fidèles à prier pour une paix durable, sans évoquer l’idée d’une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes.

Plus tôt, l’Église orthodoxe ukrainienne s’était dite prête à organiser une procession pascale vers l’usine d’Azovstal, à Marioupol, pour apporter une aide d’urgence et évacuer les civils ainsi que les militaires blessés. L’Église ukrainienne relève du patriarcat de Moscou, mais elle a pris ses distances d’avec le patriarche russe Kirill, un allié connu de Vladimir Poutine.



Reference-ici.radio-canada.ca

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