Les professeurs de l’Université de Lethbridge seront en grève jeudi



Les deux parties négocient depuis près de deux ans pour trouver une nouvelle entente. Les négociations ont échoué le 17 janvier dernier.

La Commission des relations de travail de l’Alberta a certifié lundi matin le vote pour un mandat de grève que les membres de l’Association des professeurs de l’Université de Lethbridge ont tenu la semaine dernière. Le taux de participation était de 87 % et le résultat, de 92 % en faveur d’un mandat de grève, une première dans l’histoire de ce syndicat.

Le président de l’Association des professeurs de l’Université de Lethbridge, Daniel O’Donnell, affirme que ce vote reflète le ras-le-bol de ses membres.

Lors de la dernière négociation [en 2013], nous avons accepté une baisse de salaire de 1 %. Nous avons toujours été prêts à aider l’université. Cette fois-ci, l’université nous offre 1 % de moins que ce que nous demandons et refuse beaucoup de nos autres demandes, explique-t-il.

« [L’Université de Lethbridge] nous demande toujours de donner plus, mais elle ne nous donne rien en retour. Nous en avons assez. »

— Une citation de  Daniel O’Donnell, président, Association des professeurs de l’Université de Lethbridge

L’écart salarial avec des universités comparables est de 8 à 17 % selon les postes, affirme le syndicat. Cela nuit à sa capacité de rétention, ajoute Richard Larouche, membre du comité des communications du syndicat.

On a un gros problème de roulement du personnel. [Les nouveaux professeurs] acceptent un poste avec nous, puis deux ou trois ans plus tard, ils vont ailleurs. On peut difficilement les blâmer dans les conditions actuelles, dit-il.

Le syndicat déplore aussi un manque d’inclusion des enseignants dans les décisions, notamment sur le retour en classe en contexte pandémique.

L’Université de Lethbridge demande un lock-out

Lundi après-midi, alors que les négociateurs devaient se rencontrer de nouveau, l’Université de Lethbridge a émis un communiqué dénonçant la position du syndicat des professeurs.

Les demandes répétées de l’Association des professeurs de l’Université de Lethbridge pour une augmentation salariale dans les deux chiffres – près de trois fois plus que ce qui a déjà été accepté par les infirmières et employés du secteur public, et après que les deux parties en soient venues à un écart salarial de 1% – sont complètement déconnectées de la réalité économique du travail d’aujourd’hui, dénonce l’université.

Comme les autres universités albertaines, l’Université de Lethbridge a subi des compressions budgétaires importantes de la part du gouvernement conservateur uni depuis 2019. Elle a perdu 12 % de son financement provincial en deux ans.

L’administration de l’Université de Lethbridge a déposé une plainte contre l’Association des professeurs de l’Université de Lethbridge pour négociations de mauvaise foi. Elle affirme qu’elle a fait une demande d’injonction provisoire auprès de la Commission des relations de travail de l’Alberta pour que le début de la grève soit repoussé jusqu’à ce que la commission puisse statuer sur sa plainte.

Elle a également fait une demande formelle de lock-out. L’Université affirme que ces développements mettent en péril la session des étudiants.

L’Association des professeurs de l’Université de Lethbridge affirme qu’elle respecte le droit de l’université de faire ces manœuvres, mais défendra les intérêts des professeurs et étudiants en cas de lock-out.

Le syndicat des étudiants de l’Université de Lethbridge appelle l’université et l’Association des professeurs de l’Université de Lethbridge à trouver une solution rapidement. Sa présidente Holly Kletke déplore que les étudiants subissent les contrecoups de ce conflit de travail, après avoir subi des hausses de frais de scolarité ces dernières années.



Reference-ici.radio-canada.ca

Leave a Comment