Le Québec représenté plus que jamais au festival Séries Mania



Je ne suis pas un robot, une comédie noire abordant le difficile métier des modérateurs et modératrices de contenu, aura sa première mondiale le 24 mars. Cette websérie réalisée par Mélanie Charbonneau et mettant en vedette Geneviève Schmidt est la seule production québécoise en lice dans le volet Compétition formats courts.

Il est rare que la fiction s’empare (surtout en format websérie) des travers des nouvelles technologies de l’information et de la communication et arrive à articuler un propos sur l’aliénation de façon aussi originale, a indiqué par voie de communiqué Carlo Fasino, chargé de programmation du festival.

Le mois dernier, on apprenait que Le temps des framboises, de Philippe Falardeau, a également été sélectionné en compétition officielle. La première œuvre télévisuelle de fiction du cinéaste québécois est en lice dans la catégorie Panorama international, qui compte parmi les membres de son jury la réalisatrice québécoise Sophie Deraspe (Antigone).

L’intrigue raconte les hauts et les bas d’une veuve (Sandrine Bisson) qui a hérité d’une exploitation agricole et qui doit faire face à sa belle-famille envahissante et à ses travailleurs saisonniers.

Foire professionnelle

Les professionnelles et professionnels de l’industrie de la télévision sont conviés à la foire Séries Mania Forum, qui se tiendra du 22 au 24 mars. La délégation québécoise y sera plus fournie que jamais, avec une soixantaine de membres invités.

La vitrine Coming Next From Québec, organisée par Séries Mania en partenariat avec la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), y présentera six séries québécoises, la plupart en primeur : Une affaire criminelle, Aller simple, Lac-Noir, Motel Paradis, Larry et Pour toi Flora.

Deux autres productions télévisuelles québécoises ont d’ailleurs été sélectionnées dans la section Forum Exclusives du festival : Sans rendez-vous et L’homme qui aimait trop.

Enfin, quatre séries québécoises seront accessibles dans la vidéothèque du festival, où deux épisodes par série pourront être visionnés par les personnes accréditées : Le monde de Gabrielle Roy, Lou et Sophie, Piégés et Virage.

La réalité en vedette

Des fictions inspirées de la réalité, une productrice ukrainienne présidente du jury : Séries Mania s’affirme comme un reflet du monde en plein bouleversement.

Après deux ans de restrictions sanitaires, ce festival gratuit présentera près d’une soixantaine de séries originaires de plus de 20 pays, et accueillera les sériephiles sans passeport vaccinal. Le masque n’est pas obligatoire, mais reste recommandé.

En solidarité avec le peuple ukrainien, le festival a désigné comme présidente du jury de sa compétition internationale la productrice ukrainienne Julia Sinkevych, responsable pendant plusieurs années d’un des festivals de cinéma les plus importants d’Europe de l’Est, le Festival International du Film d’Odessa.

Julia Sinkevych, qui vivait à Kiev avant de se réfugier à Lviv après l’invasion russe, compte repartir en Ukraine dès la fin du festival. Saluant son courage, Laurence Herszberg, la directrice du festival, a indiqué que Séries Mania participait à un réseau pour envoyer des caméras et du matériel de protection afin d’aider les créateurs ukrainiens à filmer.

David Simon de retour à Baltimore

Parmi les séries inspirées de la réalité présentées à Séries Mania, deux traitent de dérives policières. La première, We Own This City, écrite à partir d’une enquête journalistique par le duo culte de The Wire, David Simon et George Pelecanos, braque les projecteurs sur des policiers corrompus à Baltimore.

La seconde, Oussekine, projetée à la cérémonie de clôture, revient sur l’histoire du jeune étudiant Malik Oussekine, tué en 1986 sous les coups d’un groupe de policiers, en marge d’une manifestation à Paris.

Autre série politique au cœur de l’actualité : Sentinelles, qui évoque l’opération antidjihadiste française Barkhane, déployée au Sahel, dont le retrait progressif a été annoncé en février.

Le thème de la santé sera également présent : la saison 2 d’En thérapie et Sunshine Eyes auscultent les répercussions du confinement sur la vie quotidienne et les relations intimes. La figure des personnes soignantes, notamment à l’hôpital, sera aussi récurrente au sein de plusieurs séries.

Pour la cérémonie d’ouverture, le public découvrira le même jour que sur Netflix Drôle, la nouvelle série de la Française Fanny Herrero, autrice de Dix pour cent, qui avait remporté un vif succès en France et à l’international en racontant les déboires d’agents et d’agentes de comédiens. Cette fois-ci, elle suit de jeunes humoristes qui tentent de percer dans le monde du stand-up.

Outre les projections, durant huit jours se succéderont ateliers éducatifs, animations, séances de dédicaces et rencontres avec de nombreuses vedettes, comme Mathieu Kassovitz, Michael Hirst ou Isabelle Nanty.

Le jury de la compétition internationale est composé d’acteurs – l’Allemand Christian Berkel (La chute) et l’Israélienne Shira Haas (Unorthodox) –, d’écrivains et réalisateurs – le Français Marc Dugain et le Turc Berkun Oya – et de l’artiste-compositrice française Yseult.

Ils devront départager neuf séries : deux américaines (Billy The Kid et We Own This City), deux britanniques (The Baby et The Birth of Daniel F. Harris), deux françaises (Le monde de demain et Sentinelles), une italienne (Il Re), une israélienne (Fire Dance) et une finlandaise (Transport).

En 2021, Séries Mania, qui s’était tenu en septembre après avoir été reporté deux fois en raison de la pandémie de COVID-19, avait réuni 54 000 participants et participantes, soumis à des jauges sanitaires.



Reference-ici.radio-canada.ca

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