Jean Grand-Maître quitte l’Alberta Ballet sur la musique de David Bowie


Après sept ballets sur des musiques de chanteurs populaires, dont Joni Mitchell, Elton John, Sarah McLachlan et Gordon Lightfoot, c’est sur des airs du légendaire David Bowie que Jean Grand-Maître a décidé de tourner la page au sein de l’Alberta Ballet.

Un ami de l’Alberta connaissait bien Iman Jones, la veuve de David Bowie. On lui a envoyé un message pour lui dire que je voulais faire un ballet inspiré de la musique de son mari puis elle nous a aidés. Elle a précipité notre requête à la David Bowie Estate à New York et puis ils ont accepté, mentionne-t-il.

« David Bowie a toujours été une de mes grandes inspirations. »

— Une citation de  Jean Grand-Maître, directeur artistique de l’Alberta Ballet
Jean Grand-Maître et Joni Mitchel en discussion.

Jean Grand-Maître et Joni Mitchel au travail, lors de la création du spectacle The Fiddle and the Drum en 2006.

Photo : Alberta Ballet

Jean Grand-Maître aura marqué son passage en Alberta. Celui qui avait fait revivre Frankenstein dans un ballet d’horreur a passé plus de deux décennies au sein de l’Alberta Ballet. C’est à Christopher Anderson qu’il passe maintenant le flambeau du titre de directeur artistique de la compagnie.

Des airs de Bowie

C’est avec beaucoup d’attention que Jean Grand-Maître étudie la musique et l’anthologie de chaque artiste dont il souhaite s’inspirer pour un spectacle. Ce que j’essaie de faire c’est de commencer avec le premier et le dernier album pour essayer de trouver des fils conducteurs qui rattachent les chansons, les œuvres et sa philosophie, dit-il.

« Ça peut prendre quelques années à comprendre un chanteur de cette énormité-là comme David Bowie. »

— Une citation de  Jean Grand-Maître, directeur artistique de l’Alberta Ballet
Archive de 1978 de David Bowie, micro à la main, en performance.

David Bowie (Archives)

Photo : Getty Images / Hulton Archive

Pour ce spectacle, Jean Grand-Maître s’est donc penché sur l’évolution musicale de David Bowie. Des thèmes comme la fin du monde et la décrépitude de l’humanité sont ressortis et ont inspiré le directeur artistique de l’Alberta Ballet qui a finalement arrêté son choix sur le thème de l’attachement à la technologie.

Je réalise que dans ce monde moderne, on crée des dépendances à la technologie qui sont assez profondes, révèle celui qui est originaire de Gatineau au Québec.

Immersion dans deux mondes

Le premier acte du spectacle intitulé Phi est entièrement consacré à la fiction et à la technologie. On essaie de créer un monde virtuel sur scène, en dansant. Ça n’a jamais été fait avant, je pense, souligne Jean Grand-Maître.

Deux danseurs de l'Alberta Ballet sont sur scène lors du spectacle Phi, le dernier ballet du directeur artistique Jean Grand-Maître.

Jean Grand-Maître explore la dépendance croissante de l’humanité à la technologie dans ce ballet de science-fiction contemporain.

Photo : Radio-Canada / India Lafond

Dans le deuxième acte, les danseurs voyagent dans une forêt féérique réaliste qui a été construite à la main, feuille par feuille.

Les danseurs de l'Alberta Ballet sont en action sur la scène dans le cadre du spectacle Phi.

Scène du spectacle Phi de l’Alberta Ballet.

Photo : Radio-Canada / India Lafond

Tout au long du spectacle, l’auditoire pourra apprécier des costumes audacieux imaginés par la styliste montréalaise, Anne-Séguin Poirier.

Dans le monde virtuel, on est beaucoup avec des matériaux synthétiques et plastiques. On a travaillé avec la réflexion pour avoir des effets miroirs et luisants. Dans le monde naturel, on est vraiment resté dans des matières pures pour que la lumière reflète sur les danseurs, mentionne-t-elle.

Quant aux décors qui accompagneront les danseurs, ils incluent des vidéos et des éléments naturels. D’ailleurs, celui qui en était responsable, le scénographe Guillaume Lord célèbre avec ce spectacle 26 ans de collaboration avec Jean Grand-Maître.

C’est comme une page qui se tourne. J’ai commencé à travailler avec Jean Grand-Maître à 25 ans environ, confie-t-il.

Nouveau départ

Jean Grand-Maître explique que la relation profonde, inspirante et sensuelle qu’il a avec les danseurs lui manquera beaucoup.

Bien qu’il quitte son poste de directeur artistique, il ne quitte pas encore tout à fait l’Alberta Ballet. Il aura encore un rôle d’artiste et d’enseignant au sein de la compagnie. C’est une retraite en douce avec une année encore auprès des danseurs, précise-t-il.

« Les danseurs vont me manquer. Ils ont donné un sens à ma vie parce que sans eux, je n’avais pas de pinceaux. »

— Une citation de  Jean Grand-Maître, directeur artistique de l’Alberta Ballet

Malgré tout, il a hâte de commencer cette nouvelle étape de sa vie. J’ai hâte de revenir tout près de ma famille, dans l’Outaouais, et de m’acheter une petite maison en campagne avec un bateau. J’ai hâte de pouvoir me promener calmement et de ne pas avoir à trouver 2 millions de dollars chaque année ou d’avoir à participer à des réunions de communication et d’administration, mentionne-t-il.

L’Alberta Ballet présente le spectacle Phi à Calgary du 10 au 19 mars et sera de passage à Edmonton du 31 mars au 2 avril.



Reference-ici.radio-canada.ca

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