Combattre l’insécurité alimentaire avec des viandes traditionnelles


Ashley Jacobson, âgée de 30 ans, prépare et conditionne ces produits dans la nouvelle usine de transformation d’aliments traditionnels d’Inuvik. Elle adore ce travail, car elle a grandi à Tuktoyaktuk et y récoltait de la viande d’animaux sauvages, en apprenant de ses aînés le respect de la terre et des animaux.

J’ai entendu beaucoup de bonnes réactions, confie la jeune femme à propos de la nourriture distribuée dans les foyers inuvialuit de la région.

Le prix qu’ils paient pour recevoir ces produits a beaucoup d’importance, particulièrement pour les communautés isolées, où de nombreuses choses, comme l’épicerie, ont un coût très élevé.

Trois femmes portant des vêtements de protection posent dans une pièce d'usine où sèchent des saucisses.

Nellie Elanik, Margaret Gordon et Sabrina Lucas sont formées à la fabrication de saucisses à l’usine de transformation d’Inuvik.

Photo : Société régionale Inuvialuit

Le programme de transformation alimentaire des animaux sauvages a pour objectif de s’attaquer aux problèmes d’insécurité alimentaire, d’offrir des occasions d’emploi et de remettre en lien les Inuvialuit avec les traditions de la région du Beaufort-Delta.

Un partenariat avec les chasseurs et les trappeurs

La viande et le poisson sont récoltés par des chasseurs et des trappeurs d’Inuvik, d’Aklavik, de Sachs Harbour, de Paulatuk, d’Ulukhaktok et de Tuytoyaktuk.

On découpe le castor, on le broie et on l’épice, puis on le jette dans le fumoir, explique Ashley Jacobson. Puis, le lendemain, on le découpe en tranches. Elle ajoute qu’en général les gens trouvent cela meilleur que le bacon de porc.

Ashley Jacobson est exactement le type d’Inuvialuk pour qui nous voulons créer des occasions , affirme Brian Wade, le directeur du programme.

De la viande sous vide empilée dans une boîte ouverte.

De la viande transformée prête à être distribuée dans les foyers de la région désignée des Inuvialuit aux T.N.-O.

Photo : Société régionale Inuvialuit

C’est une travailleuse acharnée, maintenant entièrement formée dans ce domaine, contribuant à la sécurité alimentaire de la région et acquérant des compétences précieuses et transférables. Nous prenons ce travail très au sérieux. C’est incroyable de le voir se concrétiser , ajoute-t-il.

Avec le programme, les chasseurs et les trappeurs de la région désignée des Inuvialuit (RDI) reçoivent une compensation financière pour chaque produit d’animaux sauvages qu’ils rapportent. La viande est ensuite traitée et emballée à Inuvik avant d’être redistribuée dans la région.

Quatre distributions annuelles

Brian Wade raconte que la première distribution s’est déroulée juste avant Noël pour les foyers inuvialuit enregistrés des six communautés de la région désignée des Inuvialuit. La prochaine distribution devrait avoir lieu en mars ou en avril, l’objectif étant d’en organiser quatre par an.

Selon Brian Wade, le programme représente une grosse part du budget de l’Société régionale Inuvialuit. Douze bénéficiaires inuvialuit ont été embauchés et formés l’été dernier et, depuis août, ils travaillent à temps plein à l’usine.

L’idée du programme remonte à quelques années. Des cours de transformation d’aliments traditionnels sont offerts depuis 2015 grâce à un partenariat entre le Collège Aurora, le Conseil Tribal Gwich’in et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.

L’année dernière, l’Société régionale Inuvialuit a également repris la gestion d’un troupeau de rennes dans le but d’en faire une source de nourriture durable.

Un homme en bleu tend un sac à une femme qui se tient dans le cadre d'une porte.

Brian Wade distribue de la viande à une aînée.

Photo : Société régionale Inuvialuit

Michelle Gruben, qui travaille pour le Comité des chasseurs et des trappeurs d’Aklavik, et qui fait partie du conseil d’administration de l’Société régionale Inuvialuit, se réjouit que des personnes aient accès à des produits alimentaires qu’elles ne pourraient pas se procurer autrement.

Elle explique que les comités locaux de chasseurs et de trappeurs ont mis des annonces pour des types et des quantités de viandes sur leurs pages Facebook. Chaque fois, le succès était au rendez-vous.

Ils ont grandi sur ces terres, leur nourriture vient de ces terres et le fait partager le fruit de leurs récoltes avec l’usine, je crois que c’est un gros bonus pour eux.

Michelle Gruben assure aussi qu’ils perçoivent une rémunération juste : en échange de 10 lottes, par exemple, ils reçoivent 200 $.

La dernière fois que j’ai mis une annonce pour des lottes, en 5 minutes, j’avais 25 noms.

Avec les informations de Karli Zschogner

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Reference-ici.radio-canada.ca

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