Budget fédéral : des sommes pour les Autochtones font des heureux sur la Côte-Nord | Budget fédéral 2022


Cette hausse des investissements budgétaires est notamment saluée par l’agent de développement économique pour la Société de développement économique de Uashat mak Mani-utenam, Jonathan Pinette-Grégoire. Il ne faut pas oublier qu’on part d’un peu plus loin que la société dominante, avance-t-il.

Ottawa versera 15 millions sur cinq ans pour soutenir le développement économique autochtone dans le Nord. De plus, Ottawa prévoit éliminer 50 % des prêts aux entreprises autochtones, une mesure qui s’applique seulement aux prêts consentis dans le cadre de l’Initiative de soutien aux entreprises autochtones liée à la COVID-19.

C’est une mesure qui fera beaucoup de bien aux entrepreneurs autochtones, selon M. Pinette-Grégoire. Ça donne un peu de foin et de gaz à notre environnement économique, se réjouit-il.

« C’est difficile quand on essaie de partir quelque chose, mais qu’on n’a pas les moyens de le faire en appuyant fortement sur la pédale. »

— Une citation de  Jonathan Pinette-Grégoire, agent de développement économique pour la Société de développement économique de Uashat mak Mani-utenam
Jonathan Pinette-Grégoire, agent de développement la Société de développement économique de Uashat Mak Mani-Utenam (SDEUM).

Jonathan Pinette-Grégoire, agent de développement la Société de développement économique de Uashat mak Mani-utenam, indique que les défis sont multiples dans les communautés autochtones du pays (archives).

Photo : Radio-Canada

Après avoir été condamné à payer 40 milliards pour avoir sous-financé les services à l’enfance chez les Autochtones, Ottawa s’engage maintenant à verser 4,4 milliards au cours des 10 prochaines années pour la santé et la protection des enfants autochtones.

Selon la Société de développement économique de Uashat mak Mani-utenam, il faut maintenant s’assurer que les grandes mesures annoncées soient bien implantées sur le terrain.

Il faut que le déploiement puisse se faire en collaboration avec les communautés, prévient M. Pinette-Grégoire. Beaucoup de programmes sont annoncés, mais avons-nous les ressources nécessaires pour les développer convenablement?

De l’argent pour loger

Le nouveau budget prévoit aussi 4 milliards de dollars sur cinq ans pour la construction de logements abordables dans les communautés du pays.

Rien que dans la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam, le conseil de bande Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam dénote qu’il manque près de 400 logements au sein de la communauté qui dénombre plus de 3000 membres.

Kenny Régis, un élu au conseil de bande et responsable du développement résidentiel de la communauté, accueille favorablement les sommes investies par Ottawa.

Le budget est bien apprécié, mais il faut tenir compte des nombreuses demandes de logements, dit-il. Il y a du gros travail à faire et Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam n’attend pas les sommes du fédéral pour construire, parce qu’il faut aider notre communauté à avoir un toit tout de suite.

Kenny Régis, un Innu de Maliotenam, réclame plus d'ouverture pour pratiquer la pêche au filet sur la rivière Moisie.

Kenny Régis, élu au conseil d’ITUM, rappelle qu’il faut tenir compte du taux de natalité élevé dans la communauté de Uashat mak Mani-utenam (archives).

Photo : Radio-Canada / Katy Larouche

Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam est en voie d’ériger 40 nouveaux logements dans les prochaines années, en plus de s’être engagé à construire 200 logements d’ici 2026. Malgré les investissements en logements, M. Régis n’a toutefois pas l’impression de voir la lumière au bout du tunnel.

« Même si on continue de construire, j’ai l’impression qu’il y aura toujours un grand manque de logements. »

— Une citation de  Kenny Régis, responsable du développement résidentiel de la communauté Uashat mak Mani-utenam

Kenny Régis se réjouit lui aussi de constater que les investissements dans les services aux Autochtones sont en hausse depuis cinq ans. Il ne se fait cependant pas d’illusion sur les dures circonstances qui régissent la réalité de bien des Autochtones au pays.

Notre retard ne date pas d’hier, avance-t-il. On s’en reparlera d’ici cinq ans, mais ça va être très dur d’essayer de rattraper notre retard. Ça m’étonnerait qu’on ait répondu adéquatement à l’urgence des infrastructures manquantes.

Avec les informations de Laurence Vachon et de Félix Lebel



Reference-ici.radio-canada.ca

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