Une potentielle Troisième Guerre mondiale inquiète des Canadiens, selon un sondage


Ces proportions sont légèrement plus faibles aux États-Unis, où 78 % de la population sondée se dit inquiète de la situation en Ukraine, et 62 % considèrent qu’une escalade du conflit à l’échelle mondiale est possible.

Cette plus grande préoccupation des Canadiens pourrait s’expliquer par une plus importante proportion de la population ayant une descendance ukrainienne ou des liens avec le pays de Volodymyr Zelensky, estime Lisa Sundstrom, professeur de sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique.

Méthodologie :

La firme Léger a mené un sondage entre le 25 février et le 27 février auprès de 1519 Canadiens et 1004 Américains à partir du panel en ligne Internet de Leger Opinion. Une marge d’erreur ne peut être calculée sur un échantillon non probabiliste comme celui-ci.

Les Américains sont également généralement plus centrés sur eux-mêmes que les Canadiens, estime-t-elle.

Une légère plus grande proportion des Américains sondés croit par ailleurs que le président de la Russie, Vladimir Poutine, dit la vérité lorsqu’il justifie son intervention armée par une volonté de protéger le peuple ukrainien opprimé. C’est le cas de 6 % d’entre eux, contre 4 % des Canadiens interrogés.

Selon le sondage, 27 % du panel américain ne savait pas comment se positionner à ce sujet, ce qui est le cas de 22 % des répondants canadiens.

Si tu crois ce que Poutine dit, plutôt que ce que les États-Unis, l’Ukraine ou l’Organisation du traité de l’Atlantique nord disent, tu auras plus tendance à croire que cette guerre n’est pas quelque chose de gros, c’est une opération militaire qui ne pas s’envenimer et qui va bientôt se terminer, soutient Lisa Sundstrom.

Pour la professeure en études politiques, il reste difficile de s’avancer sur cette guerre, car Vladimir Poutine est imprévisible. Elle affirme toutefois être généralement sceptique à l’idée qu’une nouvelle guerre mondiale puisse se produire, vu les pouvoirs majeurs mis en place dans le monde pour limiter cette éventualité.

Selon elle, il aurait été intéressant de poser cette question de façon plus précise aux répondants pour savoir jusqu’à quel point ils pensent que cette issue est possible. Ça ne mesure pas l’intensité de cette croyance, ça demande s’il y a un potentiel de mener à une guerre, je pense que c’est pour ça que les résultats sont élevés, nuance-t-elle.

52 % pour un soutien militaire, si c’est avec l’Organisation du traité de l’Atlantique nord

Selon le sondage, 45 % des répondants canadiens sont prêts à ce qu’Ottawa prenne des sanctions économiques supplémentaires face au Kremlin, et 9 % sont pour un envoi de troupes militaires canadiennes pour soutenir l’Ukraine. Par contre, ils sont 52 % à être en faveur d’un soutien militaire, seulement dans le cadre d’une force conjointe de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

Ça ne signifie pas que les Canadiens soient complètement opposés [à envoyer des troupes], c’est plutôt opposé à l’heure actuelle. Ils ne seraient pas totalement opposés si ça dégénère, surtout si c’est avec une mission de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, ça fait une grosse différence, explique de son côté le politologue Bryan Breguet, qui confirme une tendance similaire en Europe, après analyse de différents sondages.

Le président russe Vladimir Poutine.

4 % des sondés canadiens croient les propos de Vladimir Poutine, ce qui est le cas de 6 % des sondés américains.

Photo : afp via getty images / WANG ZHAO

Lisa Sundstrom explique que dans les pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, il existe un sentiment selon lequel la seule réponse militaire légitime serait une réponse multilatérale. Les pays ne vont pas s’engager dans un conflit tout seul, sans d’autres participants. Elle se dit toutefois surprise de voir autant d’adhésion des répondants au Canada.

De façon générale, au Canada comme en Europe, la population se dit prête à imposer des sanctions et à aider l’Ukraine tant que cela n’a pas trop d’impact sur eux, souligne Bryan Breguet.

Il cite un sondage effectué en France, dans lequel 59 % des répondants ont indiqué ne pas vouloir imposer plus de sanctions ou de mesures pour aider l’Ukraine, si cela signifie que le coût de la vie augmentera dans leur pays.

C’est facile d’aider, mais c’est plus difficile d’aider quand ça nous coûte, commente Dryan Breguet.



Reference-ici.radio-canada.ca

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