Un groupe lance 37 appels à l’action pour favoriser le succès académique dans le Nord


Nommé par le ministre des Affaires du Nord, Daniel Vandal, en octobre 2020, le Groupe de travail sur l’éducation postsecondaire dans le Nord vient de sortir un rapport d’une centaine de pages qui vise à améliorer les chances pour les habitants du nord à réussir dans le monde académique.

Des représentants des trois territoires, mais aussi du Nunavik (Québec), du Nunatsiavut (Terre-Neuve-et-Labrador) et du nord du Manitoba, ont participé à l’élaboration du rapport, qui a été rédigé après la consultation en ligne ou en personne de plus de 800 résidents de ces régions.

Ça a été vraiment incroyable de voir à quel point on se heurte tous aux mêmes obstacles, note Angélique Ruzindana Umunyana, présidente du Collège nordique francophone, situé à Yellowknife, et porte-parole nationale pour le groupe.

Une autre membre, Jodie Lane, directrice de l’éducation du Nunatsiavut, affirme que l’une des choses qui empêchent l’accès aux études postsecondaires dans les régions nordiques est le manque d’adaptation des programmes scolaires.

« La majorité de nos étudiants sont Autochtones et ne pas se reconnaître dans leur processus d’éducation a des effets sur la capacité à apprendre, l’efficacité et la quantité de choses assimilées. »

— Une citation de  Jodie Lane, directrice de l’éducation au gouvernement nunatsiavut

Elle dit être prête à parier sa carrière sur le fait que si les programmes intègrent davantage la culture et les langues autochtones, les élèves seront bien mieux outillés pour réussir.

Le document, qui sera prochainement disponible en français, identifie de nombreuses barrières comme celle-ci au succès académique des habitants du Nord. Parmi elles, le fait que le curriculum de la maternelle à la 12e année ne prépare pas assez bien les élèves pour la suite de leurs études, le problème de l’accès à des logements adéquats pour les étudiants ou encore le fait que, souvent, les formations ne sont pas offertes localement.

Formations locales

À ce propos, Ashlee Cunsolo, la doyenne fondatrice de la faculté d’études arctique et subarctiques de l’Université Memorial, à Saint-Jean, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, cite l’Université du Yukon en exemple qui, selon elle, est une vedette dans le monde postsecondaire, qui montre ce qui peut être fait.

« Nous avons besoin d’un accès à l’éducation dispensée dans les universités dans le Nord pour que les gens n’aient pas à voyager et pour réparer les iniquités générationnelles qui découlent d’un manque d’accès aux études postsecondaires. »

— Une citation de  Ashlee Cunsolo, doyenne fondatrice de la faculté d’études arctique et subarctiques, Université Memorial

Cet éloignement pose aussi problème au niveau de la connexion internet, qui est chère et dont les difficultés d’accès sont bien documentées dans le Nord, ajoute Angélique Ruzindana Umunyana.

Angélique Ruzindana Umunyana pose devant un édifice.

Angélique Ruzindana Umunyana fait partie du Groupe de travail sur l’éducation postsecondaire dans le Nord. Elle espère voir des changements le « plus tôt possible », à la suite de la sortie du rapport présentant 37 appels à l’action.

Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda

Les appels à l’action présentés dans le rapport cherchent donc à répondre à ces barrières, par exemple en affirmant la nécessité de continuer à investir dans une éducation par les Autochtones et pour les Autochtones, en laissant plus de place à leurs savoirs et leur présence à tous les niveaux des institutions, pas seulement les programmes, mais aussi la gouvernance.

Soutenir l’éducation en français

La fin du document présente deux appels à l’action qui concernent l’éducation francophone tout spécifiquement. Le premier vise à soutenir l’accès à une éducation de qualité en français, dans un environnement où les langues et les cultures autochtones ont une place importante.

Le second appelle à soutenir les partenariats avec les collèges et universités du Sud pour développer des programmes en français adaptés aux réalités du Nord.

On est quand même conscient qu’on n’est pas nombreux, les francophones, ici, alors on ne peut pas espérer avoir une université francophone dans le Nord, alors c’est la possibilité d’avoir des partenariats avec les institutions du Sud, c’est vraiment ça qui va faire la différence pour nous, note Angélique Ruzindana Umunyana.

Elle espère, comme les autres membres du groupe de travail, que maintenant toutes les personnes concernées par l’éducation sont prêtes à se mettre au travail et elle assure que le ministre Daniel Vandal s’est engagé à faire bouger les choses.

C’est vraiment l’optimisme qui m’anime aujourd’hui et j’ai bon espoir que ça va déboucher sur de bonnes opportunités pour l’éducation postsecondaire dans le Nord, se réjouit-elle.

Ailleurs sur le web :

Radio-Canada n’est pas responsable du contenu des sites externes

Bannière promotionnelle avec le texte : Explorez les histoires du Grand Nord, ICI Grand Nord



Reference-ici.radio-canada.ca

Leave a Comment