Un des seuls centres de détention pour jeunes ferme ses portes au Manitoba


Les personnes actuellement détenues seront transférées vers le Centre correctionnel pour les jeunes du Manitoba, à Winnipeg.

Une prison pour jeunes au Manitoba

Centre correctionnel pour les jeunes du Manitoba

Photo : Radio-Canada / Amine Ellatify

Le ministre de la Justice, Kelvin Goertzen, a expliqué en conférence de presse, jeudi, que le centre est sous-utilisé depuis des années. Il opère actuellement à 29 % de sa capacité, alors que seulement 32 personnes y sont détenues.

Or, 109 personnes travaillent dans ce centre, selon le ministre.

« Nous allons bientôt réaffecter les ressources allouées à ce centre vers les communautés du nord de la province. »

— Une citation de  Kelvin Goertzen, ministre de la Justice du Manitoba

La province compte améliorer les capacités d’accueil des centres dans le nord du Manitoba et souhaite miser sur des établissements de type ouvert.

Il existe différents types de centres de détention pour jeunes. Il y a les modèles de garde fermés et ouverts. Le modèle ouvert permet une meilleure transition des jeunes vers leurs communautés. Il permet d’intervenir d’une manière plus appropriée culturellement, notamment auprès des Premières Nations, soutient M. Goertzen.

La très grande majorité des détenus sont autochtones, affirme-t-il.

En 2018, 81 % des garçons et 82 % des filles incarcérés au Manitoba étaient autochtones, selon Statistique Canada.

De moins en moins d’incarcération

Depuis cinq ans, le nombre de jeunes détenus au Manitoba a diminué de plus de moitié. Au total, 88 personnes mineures sont en détention dans la province.

Les crimes violents commis par des jeunes ont diminué depuis les dernières années. C’est probablement pourquoi moins de jeunes sont en détention, affirme la protectrice des enfants et des jeunes au Manitoba, Ainsley Krone.

En date du 28 février 2022, sept fois plus de garçons que de filles étaient en détention dans la province.

Une fermeture relativement bien accueillie

La protectrice des enfants et des jeunes du Manitoba, Ainsley Krone, croit que la fermeture du centre offrira une opportunité au gouvernement pour investir dans la santé mentale des jeunes contrevenants.

Plusieurs des détenus ont vécu d’importants traumatismes durant leur enfance. Si nous voulons réhabiliter ces jeunes, nous devons nous assurer qu’ils ont les ressources nécessaires en matière de santé mentale, explique-t-elle.

En 2019, la protectrice des enfants et des jeunes avait produit un rapport (Nouvelle fenêtre) (en anglais) afin de dénoncer la mise en isolement de jeunes détenus, notamment au Centre Agassiz.

Un lit et des toilettes.

Une cellule d’isolement au Centre correctionnel pour les jeunes Agassiz (archives)

Photo : Justice Manitoba

La protectrice des enfants s’assurera de suivre la transition des jeunes du Centre Agassiz vers le Centre pour les jeunes du Manitoba.

L’Union des employés du gouvernement du Manitoba (MGEU) déplore pour sa part la fermeture du centre et la perte de plus de 100 emplois bien rémunérés qui bénéficient à la communauté.

De son côté, la professeure de droit de l’Université du Manitoba, Lorna Turnbull, a indiqué à Radio-Canada par courriel qu’elle croit que c’est une bonne chose que le Centre Agassiz ferme ses portes, vu la diminution du nombre d’adolescents incarcérés au niveau national.

La province songe à construire un nouvel hôpital sur le terrain où se trouve actuellement le centre de détention.

Le terrain pourrait être utilisé de bien des façons, a expliqué le ministre Kelvin Goertzen.



Reference-ici.radio-canada.ca

Leave a Comment