Ukraine : les États-Unis et la Pologne minimisent leurs différends sur les Mig-29 | Guerre en Ukraine



Après leur rencontre, tous deux ont insisté lors d’une conférence de presse conjointe sur les liens très forts et l’amitié qui unit les deux pays ainsi que les membres de l’OTAN.

Mardi, Varsovie avait pris par surprise Washington et les alliés de l’organisation transatlantique en offrant de mettre « sans délai et gratuitement » des avions Mig-29 à la disposition de l’armée américaine pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine. En échange de ses avions de combat de l’ère soviétique, la Pologne proposait d’acheter des avions de combat américains.

L’administration Biden a opposé une fin de non-recevoir à la proposition surprise de la Pologne, craignant une escalade susceptible d’entraîner l’OTAN dans la guerre.

Le différend semblait ouvrir une brèche dans la cohésion affichée jusqu’ici par les pays membres dans leur réponse à l’invasion russe de l’Ukraine.

Mme Harris a néanmoins vanté une relation de longue date entre les États-Unis et la Pologne, qui, en particulier sur la question de l’Ukraine, est unifiée et est claire.

Interrogée spécifiquement sur l’offre lancée par Varsovie sans consultation préalable, la vice-présidente américaine a éludé la question.

« Je veux être très claire : les États-Unis et la Pologne sont unis dans ce que nous faisons et ce que nous sommes prêts à faire pour aider l’Ukraine et le peuple ukrainien, point final. »

— Une citation de  Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis

La vice-présidente américaine, dont la visite en Europe de l’Est sur fond d’offensive russe est son plus grand test sur la scène internationale, a préféré insister sur l’assistance sécuritaire et humanitaire fournie par Washington.

La situation est extrêmement compliquée, a de son côté tenu à dire le président polonais, reconnaissant le combat de l’Ukraine pour sa survie et son droit à demander ce soutien de l’OTAN.

Ces demandes [d’avions de combat] nous ont été adressées par la partie ukrainienne et aussi, dans une certaine mesure, par les médias, a soutenu M. Duda, disant que son pays avait agi en membre responsable de l’OTAN.

Nous sommes prêts à fournir gratuitement notre équipement. Mais nous voulions que l’OTAN dans son ensemble prenne une décision commune afin que la Pologne reste un membre crédible de l’OTAN, et non un pays qui décide seul sur des questions importantes qui ont un impact sur la sécurité de l’OTAN dans son ensemble, a-t-il résumé.

Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, remerciant la Pologne, a appelé les Occidentaux à trancher rapidement la question.

Solidarité au sein de l’OTAN

Mme Harris a en outre réitéré son soutien à la clause de défense collective de l’alliance.

L’engagement des États-Unis envers l’article 5 est inébranlable. Les États-Unis sont prêts à défendre chaque pouce du territoire de l’OTAN. Les États-Unis prennent au sérieux le fait qu’une attaque contre un seul est une attaque contre tous, a-t-elle soutenu.

Elle a par ailleurs indiqué que les deux nouvelles batteries antiaériennes Patriot, capables de détruire des avions, des missiles balistiques ou des missiles de croisière, dont le déploiement avait été annoncé plus tôt cette semaine, avaient été livrées à la Pologne.

Les États-Unis ont en outre déployé 4700 militaires supplémentaires dans ce pays voisin de l’Ukraine.

M. Duda a de son côté affirmé qu’il avait demandé à la vice-présidente américaine que Washington accélère le processus pour les réfugiés qui cherchent à se rendre aux États-Unis. Sans l’aide de l’ONU et de la communauté internationale, cet afflux de réfugiés nous mènera à la catastrophe, a-t-il prédit.

La Pologne est de loin le pays où ont convergé le plus de réfugiés depuis le lancement de l’offensive russe en Ukraine il y a maintenant deux semaines. Selon le plus récent bilan du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), 2,3 millions de civils ont fui les combats, dont plus de la moitié ont trouvé refuge en Pologne.

Les pays de l’OTAN demeurent soudés dans leur refus d’imposer une zone d’exclusion aérienne, comme les en a implorés à maintes reprises le président Zelensky, qui a même reproché au monde de perdre son humanité.

Le président russe Vladimir Poutine a bien averti les puissances occidentales : tout pays qui voudra imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine sera considéré comme un cobelligérant, un risque dont l’OTAN est pleinement consciente.

Après avoir réclamé, en vain, l’adhésion de son pays à l’OTAN, le dirigeant ukrainien a par ailleurs affirmé plus tôt cette semaine avoir « tempéré » sa demande.



Reference-ici.radio-canada.ca

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