Tragédie de Portapique: les communautés rurales ont du mal à faire leur deuil | Tuerie de Portapique : la Nouvelle-Écosse en deuil


Le 19 avril 2020, au milieu de la chasse à l’homme pour un tireur déguisé en agent dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse, deux agents de la GRC se sont arrêtés à la caserne des pompiers de Onslow Belmont et ils ont commencé à tirer.

Ils avaient confondu un fonctionnaire municipal portant un gilet de sécurité debout à côté d’un véritable véhicule de patrouille de la GRC avec leur suspect.

Les tirs ont causé des dommages d’une valeur de près de 40 000 $ à la station rurale.

Mais l’impact est allé bien au-delà d’un panneau brisé et d’un revêtement perforé.

« J’ai perdu une partie de ma vie! »

— Une citation de  Greg Muise, chef des pompiers volontaires de Onslow Belmont

Greg Muise et Darrell Currie, le chef et le chef adjoint, ont supposé que le véritable tireur était à l’extérieur et ont passé une heure avec deux autres hommes blottis derrière des tables, à craindre pour leur vie.

Ce n’est que plus tard qu’ils ont appris que le tireur était passé près de la caserne peu de temps avant que la GRC arrive et qu’il était parti depuis longtemps lorsque les agents ont tiré.

Les agents sont partis sans parler aux pompiers.

Les deux hommes sont assis et on les voit de dos.

Greg Muise et Darrell Currie étaient à la journée d’ouverture des audiences publiques de la Commission des pertes massives au centre des congrès d’Halifax.

Photo : Radio-Canada / Steve Lawrence

Ça a pris une partie de ma vie, a dit Greg Muise mardi lors des audiences publiques de la Commission d’enquête des pertes massives.

La caserne de pompiers était comme une deuxième maison pour moi. Je suis nerveux chaque fois que j’y vais, je ne suis pas sûr, je ne sais pas ce qui va se passer. C’est un défi.

Premier jour des audiences

Greg Muise et Darrell Currie se sont présentés au premier jour des audiences publiques de la commission dans leurs uniformes.

Ils n’ont pas été convaincus par les remarques des commissaires qui ont promis une enquête transparente et en profondeur.

Ce sont des paroles, et nous avons entendu que des paroles pendant 15 mois, dit Darrell Currie.

Ils publient des mises à jour sur le site internet, mais rien de substantiel n’en est ressorti. Comme on n’a pas vu d’action concrète jusqu’à maintenant, je ne pense pas que quoi que ce soit va changer.

Au départ, les deux pompiers fondaient beaucoup d’espoir dans cette enquête, mais cet espoir s’est effrité après les longs délais avant d’entendre parler de la Commission des pertes massives.

Greg Muise et Darrell Currie ont finalement parlé aux enquêteurs au début du mois après que leurs avocats aient poussé la Commission à tendre la main et seulement après que le personnel de l’enquête ait déjà préparé un document récapitulatif détaillant ce qui s’était passé à la caserne des pompiers.

Pour les deux hommes, cette entrevue n’est pas allée en profondeur sur ce qui est réellement arrivé ce matin-là et s’est plutôt concentrée sur la façon dont la situation les a impactés.

Deuxième jour des audiences

Mercredi, les audiences publiques ont permis d’entendre des gens des communautés rurales touchées par la tragédie qui sont venus témoigner du des impacts sur leur communauté.

Ils sont assis sur une scène à Halifax le mercredi 23 février 2022.

Le chef Sidney Peters, Mary Teed, Nicole Uzans, Ernest Asante Korankye et Alana Hirtle, de gauche à droite, discutent de la vie dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse lors des audiences publique de la Commission des pertes massives des 18 et 19 avril 2020

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Mary Teed est chef de la Colchester Adult Learning Association. Elle est venue témoigner que la pandémie avait nui au processus de deuil dans le centre et le nord de la Nouvelle-Écosse.

Elle dit que les liens serrés entre les citoyens dans les zones rurales ont été minés par les restrictions sanitaires qui empêchaient la plupart des rassemblements.

En conséquence, Mary Teed a témoigné que les sentiments de colère, de tristesse et de chagrin restent bruts près de deux ans après la tragédie.

Nicole Uzans, rectrice anglicane de la paroisse de Northumberland, a partagé comment de simples routines restent difficiles pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de faire leur deuil correctement.

L’enquête fédérale-provinciale, qui a commencé ses audiences mardi, doit déterminer ce qui s’est passé lorsqu’un tireur solitaire déguisé en agent de la GRC a tué 22 personnes les 18 et 19 avril 2020.

La Commission des pertes massives doit aussi faire des recommandations pour améliorer la sécurité publique.



Reference-ici.radio-canada.ca

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