S’attaquer aux défis que vivent les proches aidants au Nouveau-Brunswick


Comme plusieurs proches aidants, Hélène Brisson est dévouée envers ses patients. Elle accompagne actuellement un homme qui a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Elle l’aide à effectuer des tâches quotidiennes, comme se brosser les dents ou s’habiller, et se rend aussi aux différents rendez-vous médicaux avec son patient.

Une femme sourit à la caméra.

Hélène Brisson, proche aidante

Photo : Radio-Canada

Dans l’étude réalisée par l’École de travail social de l’Université de Moncton à l’intention de l’AFANB, 18 femmes proches aidantes de la région Chaleur ont témoigné de leur quotidien. Les déplacements sur de longues distances, en raison d’un manque de spécialistes en région, sont un exemple de ces difficultés.

Pour Hélène Brisson, certains de ces rendez-vous sont faits par visioconférence, ce qui apporte aussi son lot de défis, particulièrement au niveau de la communication.

La grosse différence a été au niveau de l’orthophonie. À un certain moment, il y avait tellement de cas de COVID-19 que nous devions faire les rendez-vous avec l’orthophoniste par Zoom. Donc j’ai été obligée de faire l’assistante de l’orthophoniste à la maison, dit-elle.

Des gens assis dans une salle, écoutant une conférence.

À l’occasion de la Semaine nationale des personnes proches aidantes, l’Association francophone des aînés a présenté un rapport sur les défis et besoins de ces intervenants.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

La pandémie a aussi eu un impact direct sur les soins prodigués par les proches aidants. Certains ont dû limiter leurs visites en raison des risques de transmission. Pour d’autres, ce sont les restrictions sanitaires auxquelles il a fallu s’habituer.

Dans mon cas, c’est beaucoup plus difficile parce que c’est quelqu’un qui est aphasique. Donc, il a besoin de lire sur les lèvres pour mieux comprendre et avec un masque, ce n’est vraiment pas évident, dit Hélène Brisson, en parlant du port du masque obligatoire en milieu hospitalier.

Si Hélène Brisson n’avait pas accepté d’être une proche aidante pour son patient, celui-ci aurait été obligé de quitter sa résidence pour s’installer dans un foyer de soins.

Un cri du cœur des personnes proches aidantes

Julie Caissie est une des coordonnatrices du projet pilote qui a mené à l’élaboration du rapport. Elle précise que de prendre soin d’une personne malade en perte d’autonomie crée beaucoup de stress sur la santé mentale et physique des proches aidants, qui sont principalement des femmes.

Une femme en visioconférence

Julie Caissie, une des coordonnatrices du projet qui a récolté le témoignage de 18 personnes proches aidantes de la région Chaleur.

Photo : Radio-Canada

À cela s’ajoutent les défis financiers. Les proches aidants ont à cœur le bien-être de la personne dont ils prennent soin, mais doivent composer avec la montée du prix de l’essence ou l’obligation de prendre une journée de congé de leur travail pour pouvoir se rendre à des rendez-vous médicaux.

Julie Caissie ajoute que ce rapport représente un cri du cœur des proches aidants. Le manque de soutien envers ces intervenantes est un obstacle à considérer.

« Elles ont souvent à accomplir des tâches importantes, à elles-mêmes, et elles permettent à des gens âgés de vivre dans leur domicile et dans leur communauté le plus longtemps possible. »

— Une citation de  Julie Caissie, coordonnatrice du projet

Elle ajoute que les proches aidants demandent davantage de formation et de ressources pour les aider à prodiguer les soins appropriés. Un regroupement provincial des personnes proches aidantes, avec un porte-parole, est souhaité.

Les personnes proches aidantes révèlent qu’elles ressentent ce besoin-là de se regrouper avec d’autres personnes pour pouvoir parler avec des gens qui vivent les mêmes défis, les mêmes situations, ajoute-t-elle.

Avec ce rapport, l’Association francophone des aînés du Nouveau-Brunswick veut faire une différence pour ces intervenantes dont le travail mérite une plus grande reconnaissance. Le directeur général, Jules Chiasson, précise que le rapport est un premier pas, mais qu’un volet formation est en développement.

On est en train de développer une formation pour les personnes proches aidantes et au cours de la prochaine année, on veut la développer en version virtuelle, pour pouvoir la présenter à toutes les personnes proches aidantes qui en auraient besoin, explique-t-il.

Avec des informations de Mathilde Pineault et de Serge Bouchard



Reference-ici.radio-canada.ca

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