Les journaux communautaires ont toujours la cote en Abitibi-Témiscamingue


Ils représentent d’ailleurs plus de la moitié des récipiendaires des subventions de 672 000 dollars octroyées cette année aux médias communautaires dans la région par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

La plupart de ces journaux sont produits par des bénévoles. Leur financement provient pour plusieurs du gouvernement, de leur municipalité et de la publicité locale, même nationale pour certains. Ils informent leurs citoyens sur les enjeux locaux et régionaux. Ils publient de 10 à 12 éditions par an.

Laurent Beaupré est présenté comme un bénévole exceptionnel dans le journal communautaire du quartier Évain.

La page couverture de la dernière édition d’Ensemble pour bâtir, le journal communautaire du quartier Évain, à Rouyn-Noranda.

Photo : Édition virtuelle du journal communautaire du quartier Évain en mars 2022

On fonctionne comme tous les journaux. On a des journalistes. Je suis sur la nouvelle, il y en a qui sont sur le culturel et il y en a d’autres qui sont sur les activités sportives. On a une petite place à couvrir, qui est Évain, et on essaie d’avoir un peu des nouvelles de tout le monde, de nos entreprises, explique Diane Gaudet-Bergeron, présidente d’Ensemble pour bâtir, le journal du quartier Évain de Rouyn-Noranda.

Imprimé sur du papier journal dans un format tabloïd, Ensemble pour bâtir informe sa population depuis 45 ans avec une équipe d’une quinzaine de bénévoles.

Il est tiré à plus de 1800 exemplaires. Et bien qu’il soit maintenant doté d’un site internet complet, c’est toujours la version papier qui est privilégiée.

« Ceux qui apprécient beaucoup le journal, ils ne veulent pas juste le voir sur le web, ils veulent avoir le journal papier. »

— Une citation de  Diane Gaudet-Bergeron

On a plusieurs abonnements de l’extérieur et on leur envoie notre journal papier, fait valoir la présidente du journal qui souhaite passer le flambeau en avril, après 13 ans d’implication.

Unir le sud et le nord

Pour sa part, L’Alliance de Preissac est née il y a 30 ans de la volonté des élus municipaux de rapprocher la population des secteurs sud et nord, séparés par 17 kilomètres de route. Mis sur pied par Estelle Gelot, c’est Marie-Josée Veilleux qui a pris le relais comme directrice générale il y a dix ans.

Le journal présente les «très beaux sentiers de ski de fond à Preissac ».

La couverture de l’édition de février du journal communautaire L’Alliance de Preissac.

Photo : Version virtuelle du 22 février 2022 du journal L’Alliance de Preissac

Même si la Municipalité a une page Facebook et un site web, ça ne couvre pas 100% de ce qui peut se passer dans le milieu. Donc, les gens sont toujours très intéressés à recevoir leur journal. Il est attendu chaque mois. À chaque cinq ou six ans, l’Association des médias écrits communautaires du Québec fait un sondage de notre lectorat et il sort toujours positif. À 99,9% du temps, les gens lisent leur journal d’un couvert à l’autre et apprécient l’information, explique celle qui s’implique au sein du journal depuis 20 ans.

L’Alliance possède un tirage de 1225 copies. Une équipe de cinq bénévoles épaule Marie-Josée Veilleux, en plus de l’agente de développement local et des organismes du milieu. Tout comme Ensemble pour bâtir, L’Alliance de Preissac est un format tabloïd imprimé sur papier journal. Une édition qu’on n’a pas l’intention de laisser tomber.

On a une population vieillissante. Les gens ne sont pas nécessairement tous branchés sur Internet ou n’ont pas tous le réflexe de prendre l’ordinateur et regarder le journal. Pour eux, le format papier est très important, souligne Marie-Josée Veilleux.

Attachés à leur journal

À La Corne, on est bien placé pour réaliser l’importance de l’Écho des montagnes. Le journal est né en 1999 de la volonté des citoyens d’être mieux informés. Il y a trois ans, son avenir était incertain alors que ses responsables souhaitaient passer le flambeau. Cinq personnes, dont la présidente Marie-Josée Lafrance et la vice-présidente Francine Gareau, ont levé la main pour prendre le relais.

Marie-Josée Lafrance et Francine Gareau vérifient les éditions de leur journal communautaire de La Corne.

Marie-Josée Lafrance, présidente, et Francine Gareau, vice-présidente, du conseil d’administration de l’Écho des montagnes, le journal communautaire de La Corne.

Photo : Radio-Canada / Martin Guindon

Quand l’ancienne équipe a décidé de laisser tomber parce que c’est énormément de travail, beaucoup de gens disaient non, il ne faut pas que ça tombe. C’est à partir de ça, les informations qu’on a reçues des gens en général, qu’on s’est dit: oui, il est vraiment attendu, il est nécessaire. Nos personnes veulent vraiment l’avoir en version papier. Ils l’attendent vraiment chaque mois. Si le 20, le petit journal n’est pas rentré à la boîte postale, on a des téléphones, souligne Marie-Josée Lafrance.

L’Écho des montagnes est tiré à 415 exemplaires et il est imprimé directement au local du journal. Avant la pandémie, des bénévoles devaient l’assembler, le plier et l’agrafer, mais un module ajouté au photocopieur se charge maintenant de cette tâche.

Avant ça, les comités envoyaient des feuilles volantes. Maintenant, tout est regroupé dans le journal. La Municipalité nous envoie ses choses. Il n’y a pas de frais pour la Fabrique et tous les comités, alors des feuilles volantes, il n’y en a pratiquement plus. Notre financement provient plutôt du gouvernement du Québec, de nos membres et de nos commanditaires. La Municipalité nous fournit le local et le contrat d’entretien du photocopieur, précise Francine Gareau.

Formule différente à Saint-Marc-de-Figuery

La formule est un peu différente à Saint-Marc-de-Figuery, où l’Éveil Campagnard est publié par la Municipalité et ne bénéficie donc pas d’une subvention provinciale. Ses revenus proviennent aujourd’hui majoritairement de la publicité.

Le journal a été mis sur pied en 2001 par l’agente de développement Jocelyne Bilodeau, qui en est toujours la coordonnatrice. On y retrouve à la fois les informations municipales et paroissiales ainsi que l’actualité locale. En plus de ses 365 exemplaires papiers, il est attendu par plus de 200 abonnés électroniques.

Il y a plein de gens qui habitent le territoire et qui font des belles choses ou qui ne sont pas nécessairement ici, mais qui ont un rayonnement territorial ou régional. Quand on se dit que ce serait intéressant d’en faire une nouvelle, on essaie d’ attraper ces éléments là pour en parler. On a plein de jeunes qui font des choses extraordinaires. C’est le fun de parler d’eux. C’est la fierté locale. C’est le sentiment d’appartenance de parents. C’est tout ça qu’on peut faire sortir à travers ces nouvelles-là, fait valoir Jocelyne Bilodeau, qui compte sur la grande collaboration des comités locaux.

Il y a deux ans, la communauté s’est prononcée largement en faveur du maintien de l’édition papier de l’Éveil Campagnard.



Reference-ici.radio-canada.ca

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