Les clients au rendez-vous pour l’ouverture des cabanes à sucre en Estrie


C’est le cas du propriétaire de la cabane à sucre Érabilis de Sherbrooke, Jean-François Laplante. Dès l’annonce du déconfinement progressif par le premier ministre du Québec, François Legault, son téléphone s’est mis à sonner en vue de son ouverture, le 5 mars.

Je suis très heureux de voir le déconfinement devant nous. […] L’engouement est certain. À partir de l’annonce en février, le niveau de réservations a augmenté énormément. Actuellement, c’est similaire à mes meilleures années en ce qui a trait au nombre de réservations reçues à ce temps-ci de la saison.

Pour sa part, la vigneronne et directrice générale du vignoble du Ruisseau de Dunham, Sara Gaston, offre à ses visiteurs l’opportunité de profiter d’un repas sucré traditionnel en visitant le vignoble.

Les restrictions sont toutes en train de tomber, donc on est sur un temps des sucres réinventé, mais classique. On insiste sur l’importance de réserver, parce qu’au temps des sucres, il y a du monde, ça plaît et ça fait longtemps qu’il n’y en a pas eu au Québec.

Le début de la saison des sucres s’accompagne cependant de plusieurs défis pour plusieurs, dont M. Laplante, qui devra tout de même appliquer certaines mesures pour éviter les éclosions de COVID-19.

Les deux premières semaines, on opère avec différentes règles. Dans mon cas, comme j’offre un buffet à volonté, il faut que ce soit des préposés qui servent la nourriture aux clients. Ça complique beaucoup les choses, car ça nous demande de doubler notre personnel alors qu’on a déjà de la difficulté à avoir le personnel nécessaire.

« Les gens s’ennuient de ce folklore québécois. Ça fait partie de nos moeurs et ça fait du bien de retrouver le monde, que ça fasse un peu de bruit autour de nous ! »

— Une citation de  Sara Gaston, vigneronne et directrice générale, vignoble du Ruisseau

Si tout se déroule comme prévu, la formule buffet pourra revenir à compter du 14 mars dans les cabanes à sucre de la province.

D’ailleurs, le propriétaire de la cabane Érabilis fait pour l’instant le choix de ne pas profiter pleinement des permissions qui lui seront accordées par le gouvernement provincial.

Malgré le fait qu’on aura droit à 100 % de notre capacité à partir du 14 mars, je vais plus souvent accueillir moins de gens, pour pouvoir distancer les petites familles qui ne se connaissent pas. […] Je ne me sens pas à l’aise de coller tout le monde comme on le faisait régulièrement dans l’ancien monde.

« C’est un geste volontaire, ça ne m’est pas imposé par qui que ce soit, mais je pense que c’est dans l’intérêt de tout le monde de faire ça. »

— Une citation de  Jean-François Laplante, propriétaire de la cabane à sucre Érabilis

Des matières premières plus chères

Les sorties à la cabane à sucre pourraient coûter plus cher cette année. C’est que les propriétaires n’échappent pas à l’inflation du prix des matières premières.

Le plus gros impact sur le prix, c’est la main-d’oeuvre et les matières premières. Par exemple, le jambon mariné dans le sirop d’érable que l’on sert a augmenté d’environ 50 % depuis le début de la pandémie. Quant aux grillades, ça a augmenté d’à peu près 40 %, voire même un peu plus. Il y a beaucoup d’ingrédients comme ça qui coûtent plus cher, alors ça se reflète inévitablement dans notre structure de prix, témoigne Jean-François Laplante.

Par ailleurs, les températures annoncées dans les prochains mois ne permettent pas d’être optimistes quant à la production de sirop d’érable.

On ne sait pas ce que cette saison nous réserve, mais on parle d’un mois de mars assez froid, ce qui va nous mener à faire du sirop plus tard. Parfois, ça occasionne des réchauffements rapides. Je ne veux pas me montrer pessimiste, mais ça ne sera peut-être pas une année record. On se croise les doigts pour que ça le soit.

Des tubulures dans une érablière.

Jean-François Laplante espère que les températures seront propices à la production acéricole. (archives)

Photo : Radio-Canada / Emy Lafortune

Néanmoins, le producteur acéricole s’attend à un temps des sucres plus rentable que les précédents.

C’est ma troisième saison qui est affectée par la COVID-19. La première année, on a perdu environ 70 % de nos revenus. Même chose en 2021, cette fois en raison d’une mauvaise saison de production. On a produit 60 à 70 % du sirop d’érable que l’on fait normalement. […] Cette année, je m’attends au moins à couvrir mes frais, ce qui n’est pas le cas depuis deux ans.

« S’il peut en rester un peu à la fin pour couvrir tous les investissements que l’on a faits, ça sera un petit bonus ! »

— Une citation de  Jean-François Laplante, propriétaire de la cabane à sucre Érabilis

Les assouplissements permettront à tout le moins à M. Laplante d’offrir une expérience se rapprochant des traditionnelles sorties à la cabane à sucre.

Les gens pourront manger sans se demander constamment s’ils font quelque chose de mal, les conditions seront grandement améliorées.



Reference-ici.radio-canada.ca

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