Les aînés particulièrement touchés par les hausses de loyers


Un couple de personnes âgées marchant dans un sentier enneigé.

Les hausses de loyers touchent particulièrement les aînés. PHOTO : iStock / Obencem

Alors que toute la population de la région vit une importante crise du logement, les aînés sont particulièrement frappés par les hausses des loyers. L’Association de défense des droits des personnes retraitées, préretraitées et aînées de Sherbrooke sonne l’alarme.

Il y a des augmentations de loyer qui sont exagérées, qui peuvent varier de 3 % jusqu’à 30 %. À ce niveau-là, les personnes ne réussissent pas à payer leur logement, a souligné la coordonnatrice de l’Association, Isabelle Guérard, lors d’une conférence de presse.

Quand on compte la pension de sécurité de vieillesse et le supplément de revenu garanti, les gens ont un revenu autour de 18 000 ou 19 000 $ par année. […] Ça ne suffit pas à payer tous les comptes à tous les mois, remarque-t-elle. On a des témoignages de personnes qui n’ont pas renouvelé leur bail en juillet, qui vont coucher chez des amis, on a des personnes qui coupent dans leurs médicaments, qui coupent dans les soins dentaires et les soins pour les yeux.

« Il y a des personnes qui doivent, après 70 ans, retourner sur le marché de travail malgré une santé plus fragile pour essayer de joindre les deux bouts. »

— Une citation de 
Isabelle Guérard, coordonnatrice de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées, préretraitées et aînées de Sherbrooke

Mme Guérard était accompagnée de la députée solidaire de Sherbrooke Christine Labrie, qui a indiqué que la situation des aînés est très alarmante.

On le voit déjà depuis plusieurs mois. Je ne suis plus en train de vous parler de ce qui risque d’arriver, je suis en train de vous parler de ce qui arrive en ce moment avec nos aînés, ici, à Sherbrooke, soutient-elle.

Quand un aîné coupe dans ses médicaments, ça a un impact sur sa santé, ça peut entraîner des chutes, ça va faire en sorte que cette personne-là pourrait risquer d’être hospitalisée, ajoute-t-elle. C’est extrêmement problématique ce que ça crée comme impacts sur la santé et l’isolement des aînés, le fait qu’ils doivent couper dans des dépenses aussi fondamentales, dont leur alimentation.

Son parti politique souhaite que les critères qui encadrent et protègent actuellement les aînés des évictions et des reprises de logement soient assouplis. Québec solidaire veut notamment que l’âge d’admissibilité de ces mesures de protection passe de 70 à 65 ans. Le parti veut aussi baisser de 10 à 5 ans le nombre d’années que le locataire doit avoir passées dans son logement pour être protégé par la loi.

Nos aînés ne méritent pas ça

Le service de maintien à domicile Rayon de soleil est aussi témoin des difficultés financières des aînés de la région, souligne sa directrice Martine Auray.

C’est pire depuis qu’on reçoit notre renouvellement de bail au mois de janvier. J’ai des appels de gens qui ne viennent même pas à notre organisme [en temps normal] […] Le loyer, c’est juste une petite graine de plus sur toutes les problématiques que les aînés vivent depuis deux ou trois ans, se désole-t-elle.

« Ça me fait de la peine, car nos aînés ne méritent pas ça, et ça me fait peur pour les générations à venir. »

— Une citation de 
Martine Auray, directrice du service de maintien à domicile Martine Auray

Depuis un an, le coût des loyers a augmenté de 4,7 % à Sherbrooke, une hausse près de six fois plus élevée que l’indice suggéré par le Tribunal administratif du logement.

Au cours de la même période, le taux d’inoccupation a chuté sous la barre du 1 %. Le quart des locataires à Sherbrooke sont âgés de 65 ans et plus.

Avec les informations de René Cochaux



Reference-ici.radio-canada.ca

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