Le virage virtuel de l’Université d’Athabasca continue de diviser en Alberta



Jeudi dernier, le président de l’Université d’Athabasca, Peter Scott, a envoyé un courriel à son personnel. Il y déclarait que l’évolution de l’institution vers un campus virtuel se poursuivrait. Une annonce en opposition à la position du gouvernement albertain.

Réagissant au courriel de Peter Scott, le ministre de l’Enseignement supérieur de l’Alberta, Demetrios Nicolaides, a déclaré que le gouvernement attendait que l’Université d’Athabasca lui fournisse un plan de reprise des opérations en personne sur son campus principal dans un délai d’un peu plus de deux mois.

« Le gouvernement a fourni une orientation très claire à l’institution. Nous avons demandé des plans de mise en œuvre [de la reprise du fonctionnement de l’université en présence] très spécifiques d’ici le 30 juin et je m’attends à ce que ces rapports et ces plans de mise en œuvre soient fournis. »

— Une citation de  Demetrios Nicolaides, ministre de l’Enseignement supérieur de l’Alberta

En plus de ramener les employés sur le campus après deux ans de travail à domicile à cause de la pandémie de COVID-19, le plan demandé par le gouvernement albertain vise également à conserver et augmenter le nombre de postes basés dans la communauté d’Athabasca.

Un courriel à l’allure d’une défiance?

Le courriel de Peter Scott aux employés de l’université semble avoir été perçu comme une défiance à l’égard du gouvernement, d’autant plus que, le 24 mars, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, avait déjà annoncé des directives visant à éloigner l’Université d’Athabasca de son projet de campus virtuel.

Peter Scott a déclaré à ce propos que les commentaires et opinions exprimées par le gouvernement lors d’une réunion municipale ne reflétaient pas la relation réciproque et consultative que l’université entretient depuis de nombreuses années avec le gouvernement de l’Alberta et le ministère de l’Enseignement supérieur. Il a ajouté qu’il tenait à souligner que les opérations, la mission et le mandat de l’Université d’Athabasca restent inchangés.

Dialogue de sourds

Selon Peter Scott, le passage de l’université à un campus virtuel avec une main-d’œuvre quasi virtuelle faciliterait l’embauche, alors que l’obligation pour le personnel de vivre à Athabasca entraverait la capacité d’embauche de l’université.

Pour assurer le succès futur de l’Université d’Athabasca, sa durabilité à long terme et le succès de nos apprenants, l’université continuera de donner la priorité aux besoins de nos plus de 43 000 apprenants dans le monde en veillant à ce que nous continuions à embaucher et à retenir les meilleurs et les plus brillants talents, écrit-il dans le courriel.

Le ministre Demetrios Nicolaides a déclaré pour sa part que l’Université d’Athabasca peut remplir son mandat de fournir un enseignement à distance à partir d’une base à Athabasca.

Nous avons un éventail de collèges avec des campus satellites dans toutes nos communautés rurales. Ils réussissent bien. Ils recrutent [des personnes avec] des profils de grande qualité aussi bien en Alberta qu’à travers le monde.Je suis donc convaincu que nous pourrons faire de même ici, a-t-il suggéré.

Au printemps 2020, dans un contexte de crise sanitaire, le conseil d’administration de l’université a voté pour l’instauration du mode virtuel au sein du campus principal, notamment pour ses employés.

Les résidents ont alors commencé à craindre que le travail à domicile ne devienne permanent; ce qui, selon eux, nuirait à la vitalité économique d’Athabasca, une ville de 3000 habitants située à 145 km au nord d’Edmonton.

Avec les informations de Michelle Bellefontaine



Reference-ici.radio-canada.ca

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