L’endroit ne sera pas un musée traditionnel possédant des collections, a précisé la ministre, Nathalie Roy. Il s’agira plutôt d’un endroit immersif où l’histoire, le patrimoine et les bâtisseurs gaspésiens seront mis à l’honneur.
On veut faire vivre aux visiteurs une expérience immersive et moderne pour leur faire découvrir les hommes et les femmes de la région de la Gaspésie qui ont marqué l’histoire par leurs accomplissements
, a précisé Mme Roy.
En plus d’une salle d’expérience immersive, l’Espace bleu accueillera également des salles de médiation culturelle, une aire de restauration qui proposera des produits locaux et un endroit de promotion pour les autres activités culturelles de la région.
« Les Espaces bleus seront des offres complémentaires qui vont travailler avec le milieu culturel sur place. »
La ministre a répété que l’Espace bleu agissait en complémentarité avec les lieux culturels qui existaient déjà. On veut que ce soit une vitrine, on veut que ce soit un endroit qui stimule la découverte pour toute la région
, a-t-elle martelé.
La ministre a fait écho aux craintes exprimées par certains intervenants régionaux. Plusieurs redoutaient que l’Espace bleu ne réplique une offre culturelle déjà existante.
C’est pourquoi un comité consultatif régional a été mis sur pied. Il collabore avec le Musée de la civilisation, pour préciser le contenu de l’exposition du futur Espace bleu et éviter d’entrer en concurrence avec les institutions déjà en place.
La mairesse de Percé, Cathy Poirier, est convaincue que l’Espace bleu ne viendra pas concurrencer l’offre muséale de la Gaspésie.
« C’est une visibilité régionale qu’on est fier d’accueillir à Percé. »
Au contraire, elle estime que l’endroit viendra plutôt inciter les visiteurs à visiter d’autres établissements culturels.
Il n’y a personne qui débarque à Percé en parachute! On a cette géographie-là qui force à faire le tour de la Gaspésie. C’est une belle visibilité pour la région et pour amener les gens à aller, par exemple, au musée de la Gaspésie, au musée acadien…
, soutient la mairesse.
Ces arguments ne semblent pas avoir convaincu le directeur du musée d’arts Le Chafaud de Percé, Jean-Louis Lebreux.
Ce dernier pressent déjà que l’Espace bleu sera néfaste pour son établissement. C’est sonner le glas du musée actuel. Les gens n’iront pas là, ils seront obligatoirement tenus de faire un choix
, considère-t-il.
Il aurait préféré que Québec investisse dans les musées non reconnus par Québec.
Un agrandissement sous-terrain
Pour accueillir l’expérience moderne et immersive, la villa Frederick-James profitera d’un agrandissement sous-terrain avec un accès universel au rez-de-jardin.
Il y aura au sous-sol la salle d’expérience immersive. Dans les étages existants seront aménagés les salles de médiation culturelle, le café et les bureaux de l’administration.
L’aménagement de la villa Frederick-James en l’Espace bleu de la Gaspésie coûtera 20,8 millions de dollars. Cette somme inclut le déménagement et la restauration du bâtiment patrimonial.
D’ici la fin avril, la bâtisse sera déplacée de 19 mètres à partir de son emplacement actuel.
Ce déplacement assurera sa sauvegarde à long terme puisque la bâtisse se trouve actuellement dans une zone menacée par l’érosion. On l’installe dans une zone où le risque de la perdre est d’ici 500 ans, alors qu’il était entre 0 et 50 ans actuellement
, calcule Nathalie Roy.
Elle sera posée sur la nouvelle fondation du mont Joli au mois de juin.
Pour les touristes et les locaux, ce déménagement ne dénaturera pas le décor de carte-postale, qu’offrait la villa surplombant le Cap-canon. L’angle et l’élévation de la villa ont été respectés de façon à conserver le paysage avec le bâtiment iconique.
Il ne fallait pas changer la vision sur le cap, maintient la ministre de la Culture, il ne fallait pas dénaturer cet endroit absolument magnifique, alors tout a été fait pour conserver son intégrité
.
Pour l’instant, la date d’ouverture de l’Espace bleu n’a pas été fixée.
Avec les informations d’Isabelle Larose
Reference-ici.radio-canada.ca