Le NPD du Manitoba veut créer un droit à la réparation de la machinerie agricole



Le député de la circonscription d’Elmwood, située à Winnipeg, explique que les fermiers peinent à faire réparer des machines agricoles désormais très complexes, ce qui fait en sorte que des pannes d’équipement peuvent être coûteuses et traîner en longueur.

Ce dont ils se plaignent, c’est que cette satanée chose est tellement compliquée qu’ils ont besoin de l’aide de quelqu’un pour remettre l’horloge à l’heure […] On récolte du grain et on doit arrêter la machine pendant des heures et des heures en attendant quelqu’un, affirme le député néo-démocrate.

Selon son projet de loi, les manufacturiers seraient obligés de fournir aux réparateurs, à un prix raisonnable, les pièces nécessaires à l’entretien et à la réparation de l’équipement, des véhicules et de la machinerie.

Il s’agit vraiment de manuels et de pièces de rechange […] Je n’ai jamais dit que les fermiers auraient à réparer leurs propres moissonneuses-batteuses, précise-t-il, en ajoutant que ce ne serait pas dans l’intérêt des fermiers d’annuler leurs garanties en se lançant dans des réparations.

Selon son projet de loi, un manufacturier qui ne respecte pas ces règles devrait remplacer le véhicule ou la machinerie ou rembourser le prix d’achat au fermier.

Il s’agit vraiment de faire assumer leur responsabilité aux fabricants, résume Jim Maloway.

Le ministre de l’Agriculture est ouvert aux discussions

De son côté, l’association de producteurs manitobains Keystone Agricultural Producers (KAP) a adopté des résolutions concernant le droit à la réparation de la machinerie agricole en 2020 et en 2021.

Un porte-parole de l’organisation, Graham Schellenberg, note qu’elle souhaite rencontrer le ministre de l’Agriculture, Derek Johnson, en 2022 pour parler de cette question.

Dans une déclaration écrite, Derek Johnson indique que son gouvernement progressiste-conservateur reconnaît que le droit à réparer la machinerie agricole […] est une préoccupation majeure des fermiers manitobains.

Il ajoute qu’il se soucie aussi de l’interconnectivité entre l’équipement des manufacturiers locaux et l’équipement des grandes entreprises.

J’ai hâte de continuer le dialogue sur cette question avec toutes les parties prenantes, dont mes collègues provinciaux et fédéraux, pour permettre que les industries fermières et les manufactures du Manitoba restent fortes, compétitives et durables, poursuit le ministre.

Du ressort de la province et du fédéral

Le droit à la réparation de la machinerie agricole est une question qui interpelle le gouvernement fédéral et les provinces, note le vice-président de la Fédération canadienne de l’agriculture, Keith Currie.

La Fédération n’a pas de position officielle sur cette question, à part celle qu’il faut qu’il y ait un équilibre, indique-t-il. Je comprends qu’il y a des gens qui veulent protéger leur technologie […], mais il faut qu’il y ait un juste milieu.

Selon lui, le gouvernement fédéral pourrait apporter des changements à la Loi sur le droit d’auteur, que les provinces n’étant responsables que des rouages.

Lui-même producteur de grain et d’oléagineux dans la région de Collingwood, en Ontario, Keith Currie souligne que des pannes peuvent être très coûteuses, vu que la production agricole est sensible au temps.

Il a fallu qu’il s’adapte aux nouvelles technologies agricoles. Il ne s’agit plus juste de simples réparations mécaniques, dit-il. C’est devenu tout un apprentissage pour nous qui utilisons cet équipement.

Par exemple, les moissonneuses-batteuses sont désormais souvent équipées de technologies de conduite autonome. Dans les faits, on fait le tour du champ, et le GPS en prépare une carte et on peut virtuellement régler la machine pour qu’elle se conduise elle-même, poursuit le fermier.



Reference-ici.radio-canada.ca

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