Le Nouveau Parti démocratique se félicite de son impact sur le budget | Budget fédéral 2022



Grâce à cette entente de soutien et de confiance, qui prévoit notamment que les néo-démocrates voteront en faveur de tous les budgets fédéraux jusqu’en 2025, M. Singh dit avoir obtenu des libéraux plusieurs concessions concernant des enjeux chers à sa formation politique.

Il cite entre autres la gratuité des soins dentaires pour les enfants de moins de 12 ans, qui commencera à être implantée en 2023, ainsi que les mesures d’aide au logement, qui occupent une bonne place des nouvelles politiques mises de l’avant jeudi par la ministre des Finances, Chrystia Freeland.

Les éléments qu’on voulait obtenir en utilisant notre pouvoir sont là, a-t-il affirmé jeudi après-midi, en entrevue avec Patrice Roy sur ICI RDI.

M. Singh se félicite entre autres d’avoir convaincu le gouvernement de revoir à la baisse le plafond des loyers des logements dits abordables – un enjeu majeur pour le NPD, d’autant plus qu’Ottawa a annoncé jeudi un investissement supplémentaire de 1,5 milliard de dollars pour construire de tels logements.

En ce qui concerne les dépenses militaires, le chef du NPD s’est dit d’accord avec les nouvelles sommes annoncées de 7,2 milliards de dollars sur cinq ans.

Il a toutefois rappelé que son parti s’était opposé à ce que ces dépenses atteignent 2 % du PIB national, comme le demande l’OTAN – une position qui, encore une fois, se reflète dans le budget, a constaté M. Singh.

Un budget néo-démocrate

À l’inverse, le Parti conservateur du Canada (PCC) a déploré l’impact qu’a pu avoir le NPD sur le budget présenté jeudi. Ce n’est pas un budget responsable, c’est un budget néo-démocrate, a déclaré la cheffe par intérim du PCC, Candice Bergen, par voie de communiqué.

Les conservateurs reprochent aux libéraux et aux néo-démocrates de contribuer à l’inflation plutôt que de la combattre, voire de profiter de celle-ci aux dépens des Canadiens.

Le gouvernement NPD-Libéral double la mise avec ses dépenses incontrôlées et ses hausses fiscales, a déploré Mme Bergen, s’obstinant à présenter les troupes de Jagmeet Singh comme faisant partie intégrante du gouvernement, alors qu’aucun de ses députés ne siège comme ministre.

C’est, en somme, un budget qui ne fait rien sur l’inflation, un budget qui ne fait rien non plus sur le contrôle des dépenses, et on sait que ce dernier dépense énormément, encore plus depuis l’alliance avec le NPD, a résumé pour sa part le député conservateur Gérald Deltell, en entrevue avec Patrice Roy sur ICI RDI.

M. Deltell convient qu’il est approprié de voir le gouvernement Trudeau interdire aux acheteurs étrangers d’acquérir des propriétés au Canada – une mesure que le PCC préconisait déjà, a-t-il souligné.

Maintenant, est-ce que c’est ça qui va faire en sorte que, chez nous, par exemple, dans la région de Québec, les gens vont pouvoir avoir accès à une maison, alors qu’on sait qu’il y a cinq ans à peine, elle coûtait deux fois moins cher? Ce n’est pas nécessairement ça qui va changer la donne, a fait valoir le député de Chauveau.

Enfin, en ce qui a trait aux soins dentaires, M. Deltell s’est dit en désaccord avec cette mesure. Que l’on donne un coup de pouce aux personnes qui [n’ont pas de couverture d’assurance], ça va de soi, mais ce n’est pas la responsabilité du gouvernement fédéral; c’est une responsabilité qui incombe aux provinces, a-t-il rappelé.

Une prise d’otage

Cette nouvelle mesure enfreint effectivement le champ de compétences du Québec, a acquiescé le chef bloquiste Yves-François Blanchet, plus tard sur le même réseau. Elle s’apparente même à une prise d’otage, selon lui.

Car, s’il est louable de vouloir offrir la gratuité des soins dentaires aux enfants, il est odieux qu’Ottawa utilise ceux-ci pour s’immiscer dans la santé, qui relève exclusivement des provinces, a commenté M. Blanchet.

Le programme de soins dentaires, si la partie québécoise, comme ils l’ont fait pour les garderies, est versée à Québec sans condition, c’est correct. Mais s’ils veulent mettre des conditions, on va leur en péter une, a-t-il prévenu. Parce qu’on le voit venir gros comme un train.

L’apparition de ce programme dans le budget – littéralement beaucoup plus mince que celui de l’an dernier – est d’ailleurs le signe, selon M. Blanchet, que le texte a fait l’objet de négociations tardives entre le Parti libéral de Justin Trudeau et le NPD. La maigreur des investissements militaires en est un exemple, observe-t-il.

Le budget, a concédé le chef bloquiste, contient tout de même quelques bons éléments, comme la création d’un nouveau programme permettant d’utiliser son CELI pour accéder à la propriété.

Mais l’absence d’une hausse des transferts fédéraux en santé n’est rien de moins qu’une forme de gifle au Québec et aux provinces, a déclaré M. Blanchet, évoquant le versement supplémentaire de 28 milliards de dollars par année réclamé depuis deux ans par le Conseil de la fédération et ignoré par le premier ministre.

Le Québec et les provinces demandaient des transferts en santé sans condition; on a trouvé les conditions, mais pas les transferts, a résumé le chef du Bloc québécois à Patrice Roy jeudi.



Reference-ici.radio-canada.ca

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