Le nombre de décès par surdose fracasse une fois de plus les records en Alberta



À titre comparatif, ce nombre dépasse de 400 le sommet atteint en 2020 et est plus du double du nombre de décès liés aux surdoses en 2019.

Les quatre derniers mois de 2021 ont été les quatre mois les plus meurtriers de l’histoire de la province à ce chapitre. Rien qu’en décembre, on compte 176 décès.

Plus du trois quarts sont des hommes et près de 70 % des décès ont eu lieu dans des résidences privées, selon les données provinciales. Plus de la moitié des personnes décédées étaient âgées de 25  à 44 ans.

Des 1758 décès, 1602 sont liés aux opioïdes.

Des décès évitables, dit l’opposition officielle

Ces décès étaient évitables. Il existe des interventions de soins de santé qui ont fait leurs preuves et qui sauvent des vies, et le Parti conservateur uni en réduit l’accès, déplore Lori Sigurdson, porte-parole du Nouveau Parti démocratique de l’Alberta en matière de santé mentale et de dépendance, dans un communiqué.

Le ministre adjoint à la Santé mentale et aux dépendances, Mike Ellis, doit prendre la responsabilité du décès de ces Albertains et admettre que l’approche du Parti conservateur uni face à cette crise est un échec mortel et catastrophique, ajoute-t-elle. Selon elle, leur approche n’est pas fondée sur la science, mais sur leurs préjugés personnels.

La cofondatrice de Moms Stop the Harm, Petra Schulz, est dévastée et en colère. Elle est aussi d’avis que l’approche du gouvernement ne fonctionne pas. Selon elle, le gouvernement de Jason Kenney fait preuve de négligence.

« Si je pouvais parler directement au gouvernement, je leur crierais probablement au visage et leur dirais : “Nos proches sont en train de mourir et vous devez faire quelque chose. Vous devez agir et agir maintenant parce que les chiffres seront encore pires ce mois-ci, j’en suis sûre.” »

— Une citation de  Petra Schulz, cofondatrice de Moms Stop the Harm

Selon elle, le gouvernement doit admettre que les gens continuent de consommer des drogues et trouver des solutions pour réduire les risques qui s’y rattachent.

Je veux qu’ils regardent les preuves qui nous disent que la réduction des risques sauve des vies, que la consommation supervisée sauve des vies, que l’approvisionnement sûr sauve des vies et qu’ils mettent en œuvre en priorité ce qui sauve des vies, dit-elle.

Elaine Hyshka, professeure associée de l’école de santé publique de l’Université de l’Alberta, affirme que le nombre de décès par empoisonnement aux drogues augmentait alors que le gouvernement changeait ses politiques et mettait en œuvre son approche.

Il est donc clair, selon elle, que la stratégie du gouvernement de réduire le soutien à la réduction des risques est un problème et se reflète dans les données.

Elle souligne également avoir observé une corrélation entre la fermeture du centre de consommation supervisée de Boyle Street, à Edmonton, et l’augmentation du nombre de décès.

Le gouvernement n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires de Radio-Canada.

Nouveaux services pour le sud de la province

Le ministre adjoint à la Santé mentale et aux Dépendances, Mike Ellis, a annoncé, vendredi, un élargissement du Système numérique d’intervention en cas de surdose de la province afin d’aider les personnes qui consomment à Medicine Hat et dans les régions avoisinantes.

Selon Elaine Hyshka, à Calgary et à Edmonton, où l’application était déjà disponible, peu de gens l’utilisent. Elle estime que l’application n’est pas mauvaise, mais qu’elle n’aidera pas à réduire les décès de façon significative.

De plus, le service de police de Medicine Hat sera désormais en mesure d’offrir un traitement contre la dépendance dès l’arrestation d’une personne, en partenariat avec le programme Virtual Opioid Dependence Program de l’Alberta.

À cela s’ajoute un investissement de 825 000 $ à l’organisme Our Collective Journey.



Reference-ici.radio-canada.ca

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