Le Conseil des dirigeants des Premières Nations condamne le convoi de camionneurs


Composé des dirigeants politiques de l’Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique, du Sommet des Premières Nations et de l’Union des chefs autochtones de la province, le Conseil des dirigeants des Premières Nations a condamné par voie de communiqué mardi le convoi de camionneurs qui se déroule actuellement dans plusieurs villes du Canada. Il estime que le mouvement légitime de fausses opinions et diffuse des informations erronées sur la COVID-19.

Deux camionnettes et deux voitures participent à une manifestation sur l'avenue Broadway à Vancouver.

Des centaines de véhicules ont participé à la manifestation sur l’avenue Broadway, à Vancouver, le samedi 29 janvier.

Photo : Radio-Canada / David P. Ball

Ces manifestations alimentent la désinformation sur les ordonnances de santé publique et l’importance de la vaccination. Cette désinformation a conduit à l’hésitation à se faire vacciner et à de nombreux décès, affirme Terry Teegee, le chef régional de l’Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique.

Terry Teegee reconnaît que les restrictions et la vaccination obligatoire sont contraignantes, mais selon lui, être incommodé n’est pas la même chose que de voir ses droits garantis par la Charte violés. Dans son communiqué, le Conseil félicite par ailleurs les 90 % de camionneurs qui sont vaccinés, d’autant plus que leur travail les met en contact avec de nombreuses personnes.

Alors que les manifestations et les blocages se poursuivent dans plusieurs villes canadiennes, le Conseil des dirigeants des Premières Nations affirme aussi que le convoi a amplifié les discours haineux et les sentiments racistes.

À Ottawa, non seulement des drapeaux racistes ont été déployés, des affiches racistes ont défilé, des monuments ont été profanés et un refuge pour sans-abri a été menacé, mais des milliers de personnes et des centaines de véhicules ont occupé le centre-ville d’Ottawa, le territoire traditionnel des peuples algonquins, peut-on lire dans le communiqué.

Des camions stationnés l'un à côté de l'autre lors d'une manifestation près du parlement du Canada.

La manifestation des camionneurs contre les restrictions sanitaires liées à la COVID-19 à Ottawa en est à sa 13e journée.

Photo : Radio-Canada / Alexander Behne

La semaine dernière, la Première Nation des Algonquins de Pikwakanagan, le Conseil tribal de la Nation algonquine Anishinabeg et les Kitigan Zibi Anishinabeg se sont unis afin d’exprimer leur mécontentement face au convoi (Nouvelle fenêtre). Qualifiant les actions d’inacceptables, ils critiquent également l’utilisation d’un tipi, d’une pipe cérémoniale et d’un feu sacré, pratiques auxquelles la nation algonquine n’a pas consenti.

« Le double standard raciste de la police dans ce pays est en pleine démonstration. Si ces manifestants avaient été Autochtones, la police les aurait fait dégager en un clin d’œil. »

— Une citation de  Le grand chef Stewart Phillip, président, Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique.

L’appropriation de la culture autochtone au service d’un programme de division et de désinformation est horrible et témoigne de la nature haineuse et raciste des manifestations qui ont lieu à travers le Canada, sur les territoires traditionnels et non cédés des Premières Nations, ajoute le Conseil des dirigeants des Premières Nations de la Colombie-Britannique.

Cheryl Casimer, membre de l’exécutif politique du Sommet des Premières Nations, estime que les manifestations n’ont été rien d’autre qu’une occupation de haine et de racisme qui a parfois tourné en dérision des pratiques culturelles sacrées.

Plan moyen de M. Phillip, vu de profil devant un micro.

Stewart Phillip, grand chef de la nation Okanagan et président de l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, est consterné par la gestion de la manifestation d’Ottawa par la GRC (novembre 2017).

Photo : La Presse canadienne / Chad Hipolito

La réponse de la police à la manifestation qui s’est transformée en occupation à Ottawa a été, jusqu’à récemment, presque inexistante et consternante dans son refus d’intervenir , affirme le grand chef Stewart Phillip, président de l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique.

Les Canadiens doivent s’unir pour soutenir et protéger les travailleurs de la santé et les premiers intervenants qui se […] sont exposés à des risques plus élevés quotidiennement pour protéger les Canadiens , dit pour sa part Cheryl Casimer.

Le Conseil des dirigeants des Premières Nations de la province espère que le Canada fera davantage d’efforts pour poursuivre les attaques racistes et les discours haineux associés à ces manifestations, et demande au gouvernement fédéral de rétablir les programmes de soutien économique pour les personnes qui souffrent encore des conséquences de la COVID-19.



Reference-ici.radio-canada.ca

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