L’Alberta interdira aux municipalités d’établir leurs propres mesures sanitaires



Les Albertains n’ont pas besoin d’incertitude et de confusion, a déclaré le premier ministre Jason Kenney en conférence de presse à Red Deer, mardi.

« Le gouvernement de l’Alberta déposera à l’Assemblée législative des modifications à la Loi sur les municipalités pour supprimer la capacité des municipalités d’imposer leurs propres restrictions de santé publique. »

— Une citation de  Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta

Le gouvernement a levé mardi la plupart des restrictions sanitaires restantes liées à la COVID-19, y compris l’obligation de porter un masque à l’intérieur.

L’obligation de la Ville de Calgary a été levée en même temps que celle de la province, mais le règlement sur le port du masque demeure en vigueur à Edmonton.

Le conseil municipal d’Edmonton tiendra une réunion spéciale le 8 mars pour discuter de la possibilité de retirer le règlement.

Nous craignons qu’un mélange de politiques distinctes ne crée une plus grande division et confusion et soit difficilement applicable sans justification convaincante de la santé publique, a déclaré M. Kenney.

C’est pourquoi nous avons décidé d’adopter une approche claire et cohérente que tous les Albertains peuvent facilement comprendre et respecter.

« Nous ne devrions certainement pas permettre à la science politique de se substituer à la science de la santé publique. »

— Une citation de  Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta

Abus d’autorité

Le maire d’Edmonton, Amarjeet Sohi, a admis sa profonde déception face à l’annonce du premier ministre et s’inquiète des ramifications engendrées par une modification de la loi.

Cela a des implications profondes, a-t-il insisté lors d’une conférence de presse mardi après-midi. Cet excès de pouvoir et cet abus d’autorité […] vont au-delà du règlement municipal sur les masques.

D’après le maire, l’autonomie de la Ville peut en être affectée pour les règlements municipaux entourant le tabagisme ou le trafic, par exemple.

Amarjeet Sohi est en consultation avec l’équipe légale de la Ville pour trouver un moyen de s’opposer à la décision du premier ministre.

L’Association des municipalités de l’Alberta (AMA) partage aussi les préoccupations de la capitale. [Association des municipalités de l’Alberta] estime que l’approche […] du gouvernement provincial est autoritaire et inutile fait savoir, par voie de communiqué, sa présidente, Cathy Herron.

L’idée de modifier la loi pour les municipalités n’a jamais été discutée officiellement avec l’Association des municipalités de l’Alberta, a-t-elle ajouté. 

Le professeur de droit à l’Université de l’Alberta Eric Adams s’étonne de la manœuvre de Jason Kenney. Selon lui, le premier ministre albertain va à l’encontre de la tendance traditionnelle des gouvernements conservateurs à soutenir la prise de décision locale.

C’est certainement ce qu’ils pensent de la réglementation fédérale par rapport aux compétences provinciales, a-t-il déclaré. C’est donc un peu curieux à cet égard.

Nous observons un moment plutôt remarquable d’un gouvernement conservateur qui dit maintenant que les gouvernements locaux et la diversité sont mauvais.

Une contestation de cette modification est possible si les villes peuvent baser leurs arguments sur la Charte canadienne des droits et libertés, suggère le professeur.

En enlevant le pouvoir aux villes de protéger leurs citoyens, êtes-vous effectivement en train de rendre les villes moins sécuritaires au niveau provincial? Cette question pourrait recevoir une certaine attention constitutionnelle dans les mois à venir. 

Levée des restrictions mardi

La province a par ailleurs levé presque toutes les mesures de santé publique qu’il restait en Alberta et a entamé la phase 2 de son plan de réouverture.

Les exigences scolaires de rester en cohorte ainsi que le dépistage des jeunes pour les activités de divertissement et sportives sont éliminés.

Les limites de capacité pour les lieux de divertissement, de même que pour les rassemblements intérieurs et extérieurs, et un mandat obligatoire de travail à domicile sont des mesures qui ont toutes été supprimées.

Les couvre-visages restent nécessaires dans certains milieux à haut risque, notamment dans les établissements des services de santé, les centres de soins continus et les transports en commun.

« Nous ne pouvons pas vivre éternellement dans la peur et nous sommes des êtres sociaux. »

— Une citation de  Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta

Nous sommes faits pour nous rencontrer, pour nous voir, pour sourire, pour embrasser notre famille et nos amis, pour retrouver la vie sociale que nous avons si profondément altérée depuis deux ans, et c’est précisément ce que ce plan permet de faire, a dit M. Kenney.

Nous ne pouvons pas et ne devons en effet pas continuer à vivre dans un état d’urgence. Il n’est bon pour personne de vivre dans un état de stress et de tension prolongés, a-t-il ajouté.

L’une des rares restrictions qui restent en place est l’obligation de s’isoler pour ceux qui ont contracté la COVID-19.

Selon Jason Kenney, la province prévoit que dans la phase 3, les gens ne seront plus tenus de s’isoler s’ils ont la COVID-19. Cette étape inclura aussi la levée des protocoles COVID-19 dans les établissements de soins continus.

La province examine aussi les problèmes liés à la protection décroissante des vaccins et au coût et à l’inexactitude des tests antigéniques rapides, a ajouté Jason Kenney.

Nous avons des défis de main-d’œuvre, en particulier dans les maisons de soins et dans certains hôpitaux ruraux dans les zones sous-vaccinées, a-t-il déclaré.

Il n’y a pas de date prévue pour l’entrée en vigueur de l’étape 3. La province dit se baser sur le nombre d’hospitalisations.



Reference-ici.radio-canada.ca

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