La sixième vague de COVID-19 atteint aussi l’Estrie


Le taux de positivité des tests PCR effectués en Estrie a d’ailleurs augmenté, selon le Dr Éric Lampron-Goulet, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive au CHUS. Il a augmenté à 19 %. Or, un taux de positivité qui dépasse 3 % suggère une épidémie non contrôlée, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Les hospitalisations connaissent aussi une légère hausse dans la région. En date du 30 mars, 79 personnes atteintes de la COVID-19 qui ont été admises dans les hôpitaux de l’Estrie, soit 9 de plus qu’il y a une semaine. Quatre personnes se trouvent également aux soins intensifs.

Cette hausse s’observe principalement par les absentéismes, explique le Dr Éric Lampron-Goulet, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive. L’absentéisme au niveau des travailleurs du milieu de la santé, des enseignants, des élèves au niveau scolaire. On ne voit pas encore de grandes hausses au niveau des hospitalisations, mais on s’attend à ce que cela augmente au cours des prochains jours.

La pharmacienne Lynn Germain constate aussi que Sherbrooke n’échappe pas à cette sixième vague qui s’intensifie dans la province. Elle observe une augmentation des cas parmi son personnel, et des absences qui sont de plus en plus nombreuses. On est toujours moins trois ou quatre employés. Ce n’est pas nécessairement qu’ils ont la COVID, mais ça peut être dans leur entourage que la COVID se retrouve, souligne-t-elle.

On sent vraiment qu’on est rendu dans une sixième vague. Beaucoup plus de cas, beaucoup plus d’appels de gens qui ont des symptômes, ajoute-t-elle.

« Tous les indicateurs sont à la hausse. Ils sont compatibles avec la décision de déclarer la 6e vague. »

— Une citation de  Éric Lampron-Goulet, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive au CHUS
Des gens bien emmitouflés dans leur manteau d’hiver, et portant des masques dans une file d’attente à côté d’un bâtiment en brique.

Le port du masque pourrait aider à limiter l’impact de la 6e vague.

Photo : Radio-Canada / Tyson Koschik

Néanmoins, le Dr Lampron-Goulet se fait rassurant et ne croit pas que cela amènera des conséquences sur le milieu de la santé, du moins pour le moment. Il soutient que la pression n’est pas suffisante pour parler de délestage.

Le Dr Yannick Poulin, médecin intensiviste au CHUS, abonde dans le même sens. Si cette nouvelle vague peut amener plusieurs employés à rester à la maison, l’impact devrait être moins important puisque les hôpitaux ne devraient pas être engorgés. On s’attendait à cela, on savait que cela s’en venait. Maintenant, comment ça va nous frapper? On ne le sait pas trop, mais en même temps, on ose croire qu’avec la vaccination, il va y avoir beaucoup de cas, mais affectés de manière moins importante.

« Peur? Non, on est habitués. […] La dernière vague [a contaminé] plusieurs Québécois. Ces gens-là qui ont été infectés lors de la dernière vague ne seront pas réinfectés ou seront moins malades. »

— Une citation de  Dr Yannick Poulin, médecin intensiviste au CHUS

Employés en isolement

En raison de la contamination qui semble prendre de l’ampleur, de plus en plus de gens viennent récupérer des tests de dépistage rapides. La pharmacienne Lynn Germain précise que les boîtes de tests sont maintenant disponibles en quantité suffisante pour répondre à cette demande croissante.

Dans le contexte, elle implore les patients d’aviser le personnel par téléphone avant de venir récupérer une prescription au comptoir de la pharmacie. On demande un délai, parce qu’on est à bout de souffle et il faut vraiment réussir à ne pas faire d’erreur et bien servir les gens, explique la pharmacienne.

La pharmacienne Lynn Germain

La pharmacienne Lynn Germain affirme que les tests sont en quantité suffisante pour répondre à la demande.

Photo : Radio-Canada

Malgré le découragement qui atteint de plus en plus de Québécois après plus de deux ans de pandémie, Lynn Germain appelle les citoyens à garder espoir.

« Il faut continuer à se battre, continuer à se faire vacciner pour passer à travers cette pandémie-là et je pense qu’on va y arriver. »

— Une citation de  Lynn Germain, pharmacienne propriétaire d’un Familiprix à Sherbrooke

L’industrie culturelle touchée

Lourdement éprouvée au cours des deux dernières années, l’industrie culturelle de l’Estrie est aussi touchée par la sixième vague.

Le spectacle de Patrice Michaud prévu samedi à Cowansville a dû être annulé puisque l’artiste a contracté la COVID-19. La date à laquelle le spectacle sera reporté n’a pas encore été déterminée par le diffuseur, puisqu’il doit confirmer la disponibilité d’une salle pour l’événement.

« C’est compliqué pour nous en tant que diffuseur. C’est difficile aussi en tant que spectateur de se voir reporter constamment.  »

— Une citation de  Sylvain Demers, directeur général Sur la scène D’Avignon

Sylvain Demers souligne notamment que certains spectacles ont dû être reportés quatre fois à Cowansville jusqu’à maintenant.

Conserver les mesures barrières

Le Dr Lampron-Goulet rappelle que pour diminuer les risques, la population peut toujours conserver des gestes barrières, comme le lavage des mains et le port du masque.

Le port du masque est prévu au moins jusqu’à 15 avril et pourrait être protégé. Mais peu importe s’il est obligatoire ou pas après le 15 avril, c’est une mesure barrière qui permet de se protéger soi-même et de protéger les autres.

« Les personnes, lorsqu’elles développent des symptômes compatibles avec la COVID-19, elles devraient rester à la maison pour se protéger. »

— Une citation de  Dr Éric Lampron-Goulet, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive



Reference-ici.radio-canada.ca

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