La réforme de la gouvernance locale fait grincer des dents à Caraquet


Au cœur de la Péninsule acadienne, la nouvelle entité sera divisée en cinq quartiers. Le conseil municipal sera formé d’un maire et de neuf conseilleurs : quatre pour le secteur de Caraquet, deux pour le secteur de Bas-Caraquet et de Pokesudie, un pour le territoire de Saint-Simon, un pour Évangéline et Village-Blanchard et un dernier pour représenter Pokemouche et Landry Office.

Des citoyens auraient voulu que la Ville de Caraquet obtienne un cinquième conseiller afin d’égaliser le poids géopolitique selon sa population, qui représente la moitié du nouveau regroupement.

Le conseiller Jean-Guy Blanchard a averti le maire du risque que va représenter cette sous-représentation de la Ville dans le regroupement.

Il évoque la possibilité d’un vote refusant l’attribution de certains budgets, dont celui de près de 500 000 $ pour la culture, une contribution importante de la municipalité actuelle. Sa crainte est de voir le nouveau conseil couper dans ce type de dépenses, sans que les quatre conseillers représentant la Ville n’aient le pouvoir de le contrecarrer.

Un vote de quatre contre cinq, je suis contre ça, a clamé le conseiller municipal à la dernière réunion publique de la Ville de Caraquet. Le jour où l’on va perdre un vote budgétaire, je ferai remarquer l’erreur qui a été faite. Sauf qu’on devra vivre avec.

L’ancien conseiller Yves Roy se dit prêt à monter un mouvement citoyen pour faire changer cette répartition. Il a écrit une lettre au comité de transition demandant une rencontre publique afin d’expliquer leurs positions.

Ce n’est pas juste pour Caraquet. On est en train de donner le pouvoir aux Districts de services locaux. On verrait bien une répartition 5-4 pour Caraquet ou encore 4-4. À 4-5, si le maire vient de Caraquet, ça peut aller, mais s’il vient d’ailleurs, ça tombe à 4-6, estime Yves Roy, qui ne veut pas dévoiler les prochaines stratégies de son groupe.

Nom facile à choisir

La discussion n’a pas été très longue pour choisir le nom de l’entité 14. Ce sera Caraquet.

D’abord pour sa notoriété et ensuite pour sa valeur historique, cette désignation a été adoptée à l’unanimité par les membres du comité de transition.

Le maire de Caraquet, Bernard Thériault, lui-même historien, a salué ce choix. Il ajoute qu’il n’y a eu aucun débat autour de la table de décision.

Bernard Thériault assit dans un bureau devant une grande fenêtre.

Bernard Thériault, maire de Caraquet.

Photo : Radio-Canada

On a favorisé Caraquet pour la notoriété de son nom. Lorsque l’on parle de l’Acadie, c’est le nom de Caraquet qui nous vient tout de suite en tête. L’entité couvre également le territoire de la paroisse de Caraquet. Il y a aussi un volet historique, car on parle de Caraquet depuis le 17e siècle, a-t-il expliqué.

Le maire de Caraquet affirme qu’il existe une insécurité devant la domination possible de la ville actuelle dans la prochaine structure municipale. Il affirme que ce sentiment est présent dans plusieurs entités.

Nous avons à faire preuve d’ouverture. Nous ferons face à six taux de taxation différents, à décider la distribution des services et des infrastructures. Nous avons ouvert les portes à un climat de confiance où tout le monde sera écouté et respecté, affirme Bernard Thériault.

Le plus gros du travail reste à faire, c’est-à-dire de définir le cadre financier qui rendra cette nouvelle ville acceptable pour tous. Personne d’entre nous n’a choisi cette réforme, mais chacun de nous fera son possible pour qu’elle soit bénéfique à tous les résidents, poursuit-il.

La réforme de la gouvernance locale au Nouveau-Brunswick va transformer 340 villes, villages et DSL en 77 gouvernements locaux et 12 districts ruraux. Des élections sont prévues en novembre et la mise en fonction des regroupements est fixée au 1er janvier 2023.



Reference-ici.radio-canada.ca

Leave a Comment