Environ 400 Nunavummiut ont effectué un aller-retour entre Sanikiluaq et la capitale territoriale depuis juillet dernier.
Chaque vol transporte huit passagers deux fois par semaine dans des Pilatus PC-12, de petits avions capables d’atterrir sur des pistes d’atterrissage de gravier, comme c’est le cas à Sanikiluaq.
Avant que ce vol ne devienne permanent, les résidents de Sanikiluaq […] qui voulaient se rendre à Iqaluit devaient d’abord se rendre à Winnipeg, puis à Ottawa, avant de remonter [vers le Nord]
, explique le directeur des ventes du détaillant alimentaire Arctic Fresh, Ryan Haggan.
Son entreprise a obtenu le contrat à la suite d’un appel d’offres lancé par le gouvernement du Nunavut. Arctic Fresh a par la suite sous-traité le transporteur aérien québécois Panorama Aviation pour assurer la liaison.
Pour ce qui est des vols en général, tout a été clément et en notre faveur, explique le PDG de Panorama Aviation, Jimmy Emond. C’est certain que la COVID-19 a limité les passagers et la population d’Iqaluit et de Sanikiluaq.
Il indique que la demande a baissé ces dernières semaines, mais que cette tendance est habituelle durant cette période de l’année, qui correspond à celle des Fêtes.
On sait que ça va reprendre de plein gré dès le printemps, précise-t-il. On a même un appareil avec une plus grande capacité qui serait capable de prendre le relais si jamais il manquait des sièges.
Panorama Aviation multiplie ses activités au Nunavut ces dernières années, avec notamment l’approvisionnement du chantier naval de ravitaillement Nanisivik, près d’Arctic Bay.
Près de 360 000 $ sur six mois pour assurer le vol
Selon l’appel d’offres, le contrat est d’une durée de six mois à partir de la date du début et sera renouvelable quatre fois.
Dans un contexte de faible demande, le gouvernement territorial s’est par ailleurs engagé à payer la différence quand il y a moins de six sièges qui sont réservés sur un vol. Concrètement, cela veut dire que, dans le cas d’un vol sans aucune réservation, les autorités déboursent le coût de six places, tandis qu’elles payent pour trois places lorsqu’il y a trois réservations.
Jusqu’à présent, le projet a coûté près de 360 000 $ au gouvernement territorial. Le coût d’un billet aller-retour avoisine quant à lui les 2400 $.
Le ministre territorial du Développement économique et des Transports, Lorne Kusugak, ignore précisément combien de sièges le gouvernement du Nunavut a dû payer dans le cadre de ce projet pilote. Il affirme toutefois que le gouvernement territorial déboursait environ 11 000 $ par semaine pour noliser des avions entre Sanikiluaq et Iqaluit, que ce soit pour des employés du gouvernement ou des avions-ambulances, entre autres.
Le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, croit que le vol a toute sa raison d’être : Je pense que [le vol] a été bénéfique pour le territoire pour permettre de connecter chaque communauté. Que vous soyez à Grise Fiord ou à Sanikiluaq, il est crucial d’avoir accès à ces liaisons.
Ryan Haggan, d’Arctic Fresh, admet cependant que la pandémie a rendu complexe la collecte de données pour mesurer la réelle viabilité du projet pilote à long terme.
Il y a des jours où les vols aller-retour sont pleins, mais il y en a d’autres où les gens annulent leurs vols parce que les restrictions liées à la COVID-19 ont changé
, reconnaît-il.
Une première liaison possible entre Sanikiluaq et Ottawa
Le Ça pourrait faire une ligne logique entre Ottawa, Sanikiluaq et Iqaluit
.
« Nous voulons développer les aéroports qui sont un peu oubliés, où le volume de passagers ne justifie les transports avec de gros transporteurs actuels du Nunavut. »
Mais on ne veut pas non plus déstabiliser les routes aériennes, qui sont quand même déjà assez fragiles [Donc] on est à l’écoute des besoins
, précise Jimmy Emond.
Questionné à ce sujet, le ministre Lorne Kusugak affirme pourtant que son ministère n’a pas l’intention pour le moment de rendre ce nouveau vol régulier. Pour l’instant, nous n’avons pas l’intention d’ajouter des vols pour d’autres destinations que nous ne desservons pas encore
, dit-il.
Avec des informations de Jackie Mckay
Reference-ici.radio-canada.ca