La facture de l’érosion grimpe à plus de 50 M$ dans l’archipel depuis 2018


À lui seul, le ministère des Transports (MTQ) a déboursé 32 millions de dollars depuis 2018 pour réaliser des travaux visant à protéger la route 199.

Dans les cinq prochaines années, le ministère des Transports du Québec va investir massivement dans trois autres projets d’envergure à Pointe-au-Loup et à Grosse-Île.

Une dune grugée par l'érosion à proximité d'une route.

La route dans le secteur de Pointe-aux-Loups est particulièrement touchée par les tempêtes des dernières années. Selon le MTQ, elle est menacée à court terme par l’érosion côtière.

Photo : MTQ

Une facture oscillant entre 21 et 55 millions de dollars viendra ainsi s’additionner aux 32 millions déjà décaissés, le ministère refusant d’être plus précis pour ne pas nuire aux appels d’offres à venir.

Trois nouveaux projets de protection des berges du ministère des Transports du Québec :

  • Reconstruction et prolongement des enrochements existants dans le secteur de la jetée du Détroit (entre Havre-aux-Maisons et Pointe-aux-Loups)
  • Protection de la jetée du pont Keating à Grosse-Île incluant deux phases : renforcement de l’enrochement existant et l’aménagement de brise-lames;
  • Rechargement massif de la plage de Pointe-aux-Loups sur 1 km avec 100 000 m3 de sable de dragage provenant du chenal de la Grande Entrée

C’est beaucoup d’argent, mais on n’a pas le choix, on a eu de grosses tempêtes coup sur coup en 2018 et 2019, explique le directeur général de Transports Québec pour la région Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Yves Berger.

« Il y a un seul lien aux Îles-de-la-Madeleine qui est la route 199. C’est important de s’assurer qu’il n’y ait pas de coupure de route et de la protéger au maximum. »

— Une citation de  Yves Berger, directeur du bureau régional du ministère des Transports
Une modélisation 3D démontrant l'aspect visuel lorsque les travaux d'enrochement seront réalisés et les brise-lames construits.

Voici une modélisation du projet de protection de la jetée du pont de Grosse-Île (pont Keating), à marée basse. La phase 1 des travaux (enrochement) devrait débuter au printemps 2023 et la phase 2 (construction de brise-lames) dans environ cinq ans.

Photo : MTQ

M. Berger précise qu’un budget est désormais destiné aux changements climatiques au ministère des Transports du Québec.

Le gouvernement tient de plus en plus tient compte de ce phénomène-là, il y a des sommes débloquées expressément pour ça, indique-t-il. Ça n’enlève pas les sous pour faire du pavage ou de la construction de route, c’est un portefeuille à part. On va devoir vivre avec les changements climatiques, c’est une nouvelle réalité.

Photo aérienne d'une bande de sable enrochée avec du sable applani au-dessus des roches et la route 199.

En 2021, Québec a procédé à la construction d’un enrochement sur 1,2 kilomètres et à la création de dunes artificielles sur 715 mètres près du village de Pointe-aux-Loups, un projet de 14 millions de dollars (archives).

Photo : MTQ

Parallèlement aux chantiers du ministère des Transports du Québec, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine pilote deux importants projets pour protéger les falaises du centre-ville de Cap-aux-Meules et le site historique de La Grave.

La facture de ces deux chantiers s’élève à 19 millions de dollars. La part municipale est fixée à 2,5 millions et la balance est assumée par Québec et Ottawa.

Lancement des appels d’offres sous peu pour Cap-aux-Meules

La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a autorisé cette semaine le lancement d’un appel d’offres pour protéger les falaises de Cap-aux-Meules.

Initialement, le début des travaux de ce chantier de 11,6 millions de dollars était attendu à l’automne dernier. L’échéancier a finalement été repoussé au 31 mars 2023, en accord avec les partenaires financiers.

Des falaise des grès rouges érodées.

Le chantier protègera 857 mètres de côte, entre le Centre Jos-LeBourdais et les étangs aérés (archives).

Photo : Collection Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

L’équipe municipale est tout de même d’avis que les délais demeurent serrés.

Est-ce que c’est réaliste de faire des travaux à l’automne?, questionne le directeur de l’ingénierie, Jean Hubert. On le souhaite, on avait eu six soumissions pour La Grave. Le projet de Cap-aux-Meules est annoncé depuis longtemps, donc j’espère que les entrepreneurs attendent notre appel d’offres avec impatience et qu’ils seront rendez-vous à l’automne.

Du gravier installé en pente derrière un bâtiment.

Seuls des travaux d’urgence derrière le cinéma Cyrco ont eu lieu au printemps 2021, mais la majeure partie du chantier reste à faire. Près de 67 000 mètres carrés de gravier seront déversés au pied des falaises (archives).

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Le maire, Jonathan Lapierre, n’exclut pas de devoir demander une autre prolongation, car plusieurs variables du chantier demeurent imprévisibles.

Il y a le jeu des appels d’offres, la disponibilité de la main-d’œuvre, l’approvisionnement en matériel, tout ça ne dépend pas de la Municipalité, indique M. Lapierre. S’il faut demander un autre prolongement, il me fera plaisir de le demander au gouvernement parce qu’on parle ici de travaux nécessaires pour protéger les Îles.

Projet de La Grave : un budget total de 7,4 M$

Le coût total du projet de recharge de plage du site historique de La Grave aux Îles-de-la-Madeleine s’élève finalement à 7,4 millions de dollars, tel que décrété par résolution par le conseil municipal mardi.

La facture était d’abord estimée à 5,4 millions de dollars, mais des travaux complémentaires pour prolonger l’ouvrage vers l’ouest ont finalement été ajoutés au projet initial.

C’est le ministère des Transports qui assumera les coûts supplémentaires. La part de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine demeure donc la même, soit 1,4 million de dollars.

Une photo aérienne du Site historique de La Grave montre la pente formée par la recharge de plage qui n'est pas encore terminée.

Cette photo du Site historique de La Grave a été captée en janvier 2022. On y aperçoit la pente formée par la recharge de plage qui n’est pas encore terminée (archives).

Photo : Gracieuseté du CERMÎM

Selon le directeur de l’ingénierie à la Municipalité, Jean Hubert, les travaux qui demeurent à faire pour compléter la recharge de plage auront finalement lieu en mai.

Il reste trois barges à venir de Terre-Neuve, mais actuellement les conditions de glace ne permettent pas le transport par barges, explique M. Hubert. Il reste entre 7 à 10 jours de travail sur La Grave pour compléter l’ouvrage.



Reference-ici.radio-canada.ca

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