La décennie des langues autochtones lancée à Ottawa | La Décennie internationale des langues autochtones


L’événement était tenu par la Société géographique royale du Canada, la Commission canadienne pour l’UNESCO et le Conseil des arts du Canada afin de reconnaître, de valoriser et de mettre en lumière l’importance des langues autochtones dans la construction d’un avenir durable pour l’humanité.

La gouverneure générale, Mary Simon, le chef de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, ainsi que différents diplomates étaient présents.

En tant que peuples autochtones, l’un des droits les plus importants que nous avons est l’autodétermination, et c’est parce que nous avons nos langues, nos territoires, nos lois et nos peuples, a souligné le chef Bellegarde, lors de la cérémonie d’ouverture.

Un homme derrière un micro.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde.

Photo :  Capture d’écran

Nos langues sont la racine de qui nous sommes et sont nécessaire à notre survie en tant qu’Autochtones, a-t-il ajouté. La revitalisation et la promotion de nos langues sont essentielles.

« Nous voulons pas que le système des pensionnats, qui a tenté d’éradiquer nos langues, finisse par gagner. »

— Une citation de  Perry Bellegarde, chef de l’APN

Nous devons soutenir la protection et la croissance des langues autochtones. C’est la responsabilité de tous les locuteurs et des communautés, a affirmé Mary Simon après avoir prononcé un discours en inuktitut.

La meilleure façon de faire vivre nos langues est de les parler dès que possible, dans toutes les occasions, a-t-elle aussi dit en citant en exemple qu’elle s’était fait un devoir de parler l’inuktitut lors de son installation en tant que 30e gouverneure générale du pays et lors du discours du Trône de l’automne dernier.

À la fin de 2032, je veux voir une convention des Nations unies pour nos langues qui serait légalement contraignante, a souhaité le chef cri Wilton Littlechild, lui aussi présent. C’est mon rêve, parce qu’une déclaration peut avoir des impacts, mais pas d’effets juridiques.

Des spectacles musicaux ont conclu la cérémonie d’ouverture. La chanteuse mi’kmaw Emma Stevens, le violoneux métis Zachary Willier et la chanteuse-compositrice inuk-mohawk Beatrice Deer ont présenté quelques morceaux.

De l’espoir à l’horizon

La seconde partie de ce lancement a pris la forme d’un cercle de discussion composé par des jeunes locuteurs et des experts en langues autochtones.

À tour de rôle, les participants ont pu raconter leurs expériences dans l’apprentissage de leur langue traditionnelle et parler de leurs vœux pour la prochaine décennie.

Des gens assis en rond.

Des locuteurs et des experts en langues autochtones de partout au Canada étaient rassemblés pour le lancement canadien de la décennie des langues autochtones.

Photo :  Capture d’écran

Pour l’avenir, les jeunes doivent savoir qu’en apprenant, il est normal de faire des erreurs, a partagé Gabrielle Fayant, une Métisse de l’Alberta. Il ne faut pas abandonner. Malgré les difficultés, ça vaut amplement la peine.

Ce que chaque individu veut, c’est sentir qu’il a une appartenance, a souligné pour sa part Aluki Kotierk, présidente de la Nunavut Tunngavik Incorporated. Ne pas avoir accès à l’apprentissage de la langue, ça joue sur le sentiment d’appartenance d’une personne. Il faut donc y remédier.

Pourquoi existons-nous depuis si longtemps sur ce territoire? C’est parce que le territoire a été bon pour nous et nous avons été bons pour lui. Nos langues contiennent un pouvoir immense qui font écho à nos relations avec le territoire, a affirmé Louise Profeit LeBlanc de la Première Nation Nacho Nyak Dän au Yukon.

En 2019, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies a adopté une résolution afin de remettre à l’ordre du jour la perte critique des langues autochtones et de souligner l’impérieuse nécessité de les préserver, les revitaliser et les promouvoir, décrétant ainsi la décennie internationale des langues autochtones de 2022 à 2032.

En vertu de cette résolution, les États membres sont appelés à trouver les moyens pour financer des mécanismes qui permettront de préserver les langues autochtones sur leur territoire.



Reference-ici.radio-canada.ca

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