Impacts potentiels sur le Nord de l’Ontario d’un arrêt de travail au Canadien Pacifique


En négociation depuis septembre 2021, les deux partis n’ont pu en venir à un accord. La Conférence ferroviaire des Teamsters Canada, la CFTC, a indiqué par voie de communiqué être victime d’un lock-out de la partie patronale, ce que le Canadien Pacifique nie, parlant plutôt d’un mouvement de grève de la part du syndicat.

Quoi qu’il en soit, de nombreuses entreprises du Nord ontarien dépendent largement du Canadien Pacifique, tant pour leur approvisionnement que pour transporter leurs produits, finis ou bruts.

Selon Tim Heney, PDG du port de Thunder Bay, près de 80% des céréales qui transitent par le port sont transportées par le Canadien Pacifique. Pour les marchandises en général, on parle de plus de 70%.

« Nous importons de la potasse de la Saskatchewan. Nous expédions de l’acier de construction en provenance de l’Europe. Des éoliennes, des cargaisons de projets, la plus grande majorité de nos cargaisons se déplacent par chemin de fer. Elles arrivent au port par les navires, puis sont transportées par rail. À l’heure actuelle, nous avons de l’engrais dans le port qui se dirige vers l’Ouest canadien. Cela sera affecté. La distribution de la potasse sera perturbée. »

— Une citation de  Tim Heney, PDG du port de Thunder Bay

Matej Rodela, gestionnaire de projet chez Midcontinent Terminal, installation de transbordement à Thunder Bay, s’attend à des délais inévitables. Si le conflit ne dure que quelques jours, les problèmes ne seront pas difficiles à résorber. Mais si le conflit perdure… nous recevons dix convois par semaine de cargo spécifique (produits chimiques et métaux industriels). Une interruption de service peut retarder toute une chaîne. Les mines, par exemple, doivent reporter leurs opérations, et ce n’est pas une expérience agréable.

Plus de 3000 employés du Canadien Pacifique (ingénieurs de locomotive, chefs de train, agents de train et agents de triage) se relaient aux piquets depuis l’échec des négociations.

Dans un tweet, le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Reagan, a mentionné : Deuxième jour d’arrêt de travail mais le Canadien Pacifique et la Conférence ferroviaire des Teamsters Canada restent à la table. Nous avons confiance en leur capacité de conclure une entente. Les Canadiens s’attendent à ce qu’ils le fassent dès que possible. Je serai à Calgary jusqu’à ce qu’ils y parviennent.

Un porte-parole du ministre O’Regan a fait savoir que le gouvernement continue de croire que la meilleure façon de régler ce conflit est d’en arriver à une solution négociée. Pour l’instant, aucune loi spéciale ne semble envisagée, au grand dam de Perrin Beatty, président de la Chambre de commerce du Canada.

Louis Durand assis à Radio-Canada Sudbury.

Louis Durand est professeur au département de marketing et de gestion de l’Université Laurentienne.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Mathieu Tremblay

Louis Durand, professeur à la faculté de gestion de l’Université Laurentienne, avance qu’avec le Canadien Pacifique, on dirait que les scénarios se ressemblent toujours. En 2018, sous un gouvernement libéral, le conflit a duré deux jours. Sous Harper, le gouvernement a décidé d’intervenir très rapidement, même si le Canadien Pacifique n’est pas une société de la couronne. Harper est intervenu rapidement pour une question de santé économique.

« Règle générale, les gouvernements démontrent très peu de patience; d’un côté, on va mentionner qu’il est important que les partis négocient, mais si on regarde au cours des dernières années, la patience du gouvernement est très courte. »

— Une citation de  Louis Durand, professeur à la faculté de gestion de l’Université Laurentienne

Les impacts économiques s’avèrent trop importants pour arrêter le transport ferroviaire. Lorsque le transport s’arrête, ça prend toujours un certain temps avant de reprendre les activités. Ce qui entraîne un impact sur toute activité économique nécessitant le transport ferroviaire, conclut-il.



Reference-ici.radio-canada.ca

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