Immortelle de Tiger Woods


Le monde du golf s’obstine à déterminer le plus grand joueur de tous les temps depuis des années. Serait-ce Jack Nicklaus ou Tiger Woods ? Dans le débat, chacun des partis lance ses arguments massés en fournissant leurs réalisations à travers l’histoire. Nul doute toutefois que Woods mérite sans objection sa clé au Temple de la renommée du golf mondial.

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Ce soir, au nouveau quartier général du circuit de la PGA à Ponte Vedra Beach, en Floride, le golfeur américain âgé de 46 ans deviendra un immortel du sport qu’il a marqué et complètement transformé depuis les années 1990. Sa fille âgée de 14 ans, Sam, lui présentera cet honneur.

Il entrera ainsi au Temple de la renommée avec 82 victoires au compteur sur le circuit de la PGA. Il partage ce record avec Sam Snead, alors qu’avec ses 15 sacres majeurs, il pointe derrière Nicklaus qui en compte 18.

Sur la scène internationale, il faut ajouter ses 11 titres et 17 participations aux compétitions par équipe de la coupe Ryder et de la coupe des Présidents.

Coup de tigre

Sur trois décennies, il a réécrit le livre d’histoire du golf. On n’a qu’à penser à son règne absolu au fil des années 2000 quand il a réalisé le « Tiger Slam » d’épique façon, en 2000-2001, en rappelant les quatre titres majeurs de suite. C’était une première depuis Bobby Jones en 1930.

En fait, au-delà de toutes ses victoires, Woods, un athlète de couleur, a transformé son sport en suscitant l’intérêt et en repoussant sans cesse sa vitesse. Les bourses astronomiques aujourd’hui empochées à travers l’Amérique du Nord, il en est le principal responsable. Les dirigeants et ses rivaux ne peuvent que le remercier.

Le golfeur avait sauté à pieds joints dans son univers avec une performance magistrale au Tournoi des Maîtres de 1997. Sa domination totale reste à jamais une pièce d’anthologie. Et que dire de son retour triomphal à Augusta en 2019 après une absence de 11 ans du cercle des vainqueurs majeurs ? Un autre exploit qui s’inscrit parmi les plus grandes performances sportives.

Au fil de ses victoires, Woods a inspiré une génération à saisir des bâtons et à se présenter sur les parcours, en plus d’en pousser une autre à retrouver le plaisir de pousser la petite balle blanche.

Bien avant sa carrière parsemée d’embûches, de scandales et de blessures, il était destiné à faire sa marque et à entrer au Temple de la renommée par la grande porte.

Hier, lors de sa conférence de presse au Championnat des joueurs du circuit de la PGA, Rory McIlroy a plaisanté en signalant que le Temple l’attendait depuis ses cinq ans.

Il faut rappeler que son père, Earl, l’avait très tôt présenté au public en relatant ses exploits. Le héros d’une génération était attendu.

Des qualités recherchées

Depuis plusieurs années, Woods a su se rapprocher de ses rivaux et tisser des liens avec les plus jeunes. Les Justin Thomas, Rory McIlroy et compagnie, qui ont grandi en l’idolâtrant, ont appris à le connaître et admirer les raisons qui lui ont permis de régner pendant plus de 20 ans.

« Son souci des détails, sa créativité, son imagination, son intrépidité m’ont toujours marqué, a noté McIlroy. Il a étudié ce jeu plus que ne le nécessite. Il a toujours essayé de devenir le meilleur joueur possible et cela l’a mené à des niveaux jamais vus. »

« Les performances enregistrées au début des années 2000 sont les meilleures du sport à mon opinion », at-il ajouté, en faisant notamment référence au « Tiger Slam » et sa domination hallucinante lors de l’Omnium américain à Pebble Beach.

McIlroy a vanté sa force mentale et son esprit, deux qualités qu’il s’efforce d’améliorer sans cesse afin de suivre les traces du Tigre.

Selon Jon Rahm, présentement numéro un mondial, un rang que Woods a occupé durant 12 ans, le nouvel intronisé a diverti et inspiré sa génération en accomplissant des choses incroyables.

« C’est pourquoi le meilleur niveau de jeu est aussi élevé aujourd’hui », il fait remarquer alors que les cinq golfeurs sur la planète sont âgés de moins de 30 ans.

« Ce qu’il a fait pour ce sport est monumental. Ça ne se transpose même pas en mots tant son influence est immense », a conclu Thomas.

Une source d’inspiration

Quel est le plus lointain ou le meilleur souvenir de Tiger Woods ? Les pistes de réponses sont si nombreuses que chaque répondant peut s’y perdre. Pour les vedettes du circuit de la PGA, tout dépend de leur âge et… de leurs origines.

Rory McIlroy approchait ses neuf ans quand le Tigre a signé sa première victoire majeure à Augusta, au printemps 1997. Le golfeur de 32 ans s’en souvenait encore comme si c’était hier.

« Il avait joué 40 à l’aller en première ronde et il avait ensuite joué 30 sur le retour. Après, il avait totalement éclipsé la compétition, at-il rappelé en détaillant les partitions de ses trois autres rondes. C’était une véritable leçon d’art. »

« J’étais si excité à regarder ce tournoi, un enchaîné le Nord-Irlandais, qui devait composer avec le décalage horaire. La BBC assure la couverture. À cette époque, on ne pouvait que regarder le neuf de retour. J’avais regardé le tournoi avec mon père en restant debout tard afin de le voir gagner. Le lendemain, je devais aller à l’école. »

Son père Gerry ne voulait pas le priver de cette page d’histoire en l’envoyant au lit.

« Il savait ce que le golf signifiait pour moi. Il a choisi ses batailles. Celle-là, je crois qu’il ne voulait surtout pas se battre », at-il raconté de bon cœur.

Au lit !

Les parents de Jon Rahm n’avaient pas la même conception des choses en Espagne. Plus stricts, ils envoyaient fiston au lit à une heure précise.

« C’était à 21 h 30. Quand je pouvais dépasser, c’était pour regarder la première demi d’un match de soccer important. Mais je me souviens très bien du coup d’approche parfait de Woods au 16e trou en ronde finale du Tournoi des Maîtres 2005. J’avais fourni mes parents pour rester debout. »

« Mais non, comme j’allais à l’école le lendemain, ils m’avaient envoyé au lit », at-il relaté en invoquant le décalage horaire.

Rahmbo garde toutefois de précieux souvenirs des conquêtes de Woods à l’Omnium britannique en 2005 et 2006. Quant à celle de 2000, il était encore très jeune, alors âgé de cinq ans.

Du côté américain, Justin Thomas a identifié la victoire de 2000 au Championnat de la PGA d’Amérique à Valhalla, à Louisville, au Kentucky. Natif de cette région, JT avait suivi les moindres faits et gestes de son idole, qui l’avait finalement emporté en prolongation sur Bob May.

Par les réponses des joueurs participants au Players cette semaine, on constate que Woods a marqué l’imaginaire. S’il en a terrorisé plus d’un sur les parcours depuis le milieu des années 1990, il a inspiré une véritable meute de jeunes loups qui sont aujourd’hui les vedettes du circuit.

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Reference-www.journaldemontreal.com

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