Il y a trop d’hommes !


Hier, 8 mars, l’auteur-compositeur Emile Bilodeau a annoncé qu’il se retirait d’un festival de musique gaspésien parce qu’il y avait (selon lui) trop d’hommes invités. C’est bien sûr son choix.

Poser un geste féministe de so-so-solidarité en pleine Journée internationale des droits des femmes, ça rapporte beaucoup de points au bingo woke.

Mais Monsieur Bilodeau a eu recours à un argument tellement déconnecté de la réalité qu’il perd une grande partie de sa créée…

  • Écoutez l’édito de Sophie Durocher diffusé chaque jour en direct 7 h 50 via QUB radio :

C’EST QUOI LE RAPPORT ?

L’artiste a annoncé hier qu’il annulait sa participation au Festi-Plage de Cap-d’Espoir, car le Festival « a invité 14 bands de gars » et « pas un seul projet féminin ».

Avant tout, aux dernières nouvelles, les Cowboys Fringants sont tout sauf « un groupe de gars ». C’est très insultant pour la multi-instrumentiste Marie-Annick Lépine qui est un cow-boy aussi essentiel que les autres. Donc Bilodeau joue avec la vérité quand il dit qu’il n’y a que des hommes.

Deuxio, le Festival a bel et bien tenté de faire revenir en 2022 deux artistes qui étaient au programme en 2020 (Marie-Mai et Roxane Bruneau) quand tout a été annulé à cause de la pandémie. Ça aurait été chouette qu’Émile Bilodeau tienne compte des difficultés des organisateurs du festival, qui doivent jongler avec la disponibilité des artistes et des horaires extrêmement compliqués.

« Ne pas avoir réussi à trouver des femmes disponibles » ce n’est pas du tout la même chose que « n’inviter que des hommes ». Mais bon, la nuance n’est pas toujours au rendez-vous dans les récentes controverses qui ont secoué le milieu culturel québécois.

Mais ce qui me dérange le plus, c’est quand Bilodeau écrit : « En plus, y’a eu trop de féminicides ces derniers mois aussi pour pas faire la lumière sur des injustices comme celles-là. »

Il va vraiment falloir que Bilodeau m’explique quel est le rapport entre le taux de meurtres dont les victimes sont des femmes et le fait qu’il y a trop de testostérone dans un festival musical !

Quand je vous dis que parfois des artistes québécois exagèrent, crient au loup, font des parallèles bizarres ou manquent de logique dans leurs revendications, en voilà un excellent exemple.

  • Écoutez la rencontre Barrette et Durocher diffusée chaque jour en direct 18 h via QUB radio :

À une station de radio de Gaspésie, l’organisateur du Festi-Plage Ghislain Pitre avait déclaré (avant la controverse) limiter la vente à 2500 passeports cette année « à cause de l’incertitude des mesures sanitaires qui peuvent revenir » et il a assuré « ne rentre pas dans son budget avec cette limite ».

Donc sur un festival :

1 – qui n’a pas pu avoir lieu pendant deux ans ;

2 – qui fonctionne avec un budget minuscule ;

3 – qui se fait claquer la porte en plein visage parce qu’il n’a pas réussi à déplacer des artistes qui devaient venir les autres années ?

J’ai demandé au Festival une réplique et voici sa réponse : « Tout arrive extrêmement vite pour notre petite organisation et nous sommes tous des bénévoles… » Ils m’ont promis une mise au point ce matin.

Sur la page Facebook du Festi-Plage, j’ai trouvé ce cri du cœur d’une internaute de la Gaspésie : « Un peu de positivité ne fera pas de tort, ça fait deux ans qu’il n’y a pas de festival , on peut-tu apprécier ce qu’on a et arrêter de trouver des bibittes partout, sérieux ! C’est une super programmation ».

Merci, je n’ai rien à rajouter.




Reference-www.journaldemontreal.com

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