31 janvier 2012
Les événements du printemps érable s’amorcent le 31 janvier 2012 dans l’Est-du-Québec, alors qu’une manifestation contre la hausse des frais de scolarité est organisée par des étudiants de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) pour laquelle une grève d’une demi-journée a été adoptée.
Le gouvernement de Jean Charest prévoit une augmentation de 1625 $ des droits de scolarité annuels étalée sur cinq ans, à partir de 2012.
16 février 2012
Les étudiants du cégep de Matane sont les premiers dans l’Est-du-Québec à adopter une grève d’une semaine qui doit commencer le 27 février. Les étudiants se prononcent à 56 % en faveur de ce débrayage.
22 février 2012
Les étudiants de l’
UQAR adoptent un mandat de grève lors d’une assemblée générale longue et mouvementée. Plus de 132 000 étudiants sont en débrayage à ce moment au Québec.« On a été l’une des associations étudiantes, à l’extérieur de Montréal, qui a été le plus longtemps en grève. Et même que ça dérangeait le gouvernement. »
Le président de l’baromètre
dans les mouvements de grève étudiante.
Toutes les grèves générales illimitées, tous les grands mouvements de revendications dans l’histoire du Québec ont été intimement reliés à l’ AGÉCAR, à la mobilisation et à la capacité de l’ AGÉCAR de se mobiliser. Donc, tant la FEUQ que les autres associations au Québec regardaient attentivement ce qui allait se passer à l’ AGÉCAR Rimouski. Et, on avait cette pression-là de nos pairs, pour être bien honnête
, explique-t-il.
27 février 2012
La grève prend son envol au cégep de Matane et à l’
UQAR.L’
UQAR étudie la possibilité de déposer une demande d’injonction en Cour supérieure pour faire démolir la barricade de neige qui bloque l’accès à l’université.28 février 2012
L’
UQAR suspend officiellement les cours après la conclusion d’une entente de principe entre l’association étudiante et l’administration de l’établissement. Les étudiants lèvent leur piquet de grève hermétique pour permettre le libre accès au campus, notamment aux membres du personnel administratif. C’est le début officiel du débrayage à l’ UQAR.Les étudiants du cégep de Rimouski se joignent au mouvement de grève après une forte participation à l’assemblée générale.
À Matane, les étudiants tiennent un piquet de grève étanche pendant quelques heures le matin. Ils dénoncent la position de la direction de l’établissement qui empêche les grévistes de manifester ailleurs que sur leur piquet de grève. Les parties se rencontrent et la direction adoucit sa position.
5 mars 2012
Les cégépiens du campus collégial de Carleton-sur-Mer se joignent au mouvement de grève pour deux jours.
Quelque 123 000 étudiants sont maintenant en grève au Québec.
8 mars 2012
Les étudiants du cégep de Gaspésie et des Îles tombent en grève (Nouvelle fenêtre). Une soixantaine d’entre eux tiennent un piquet de grève devant le campus de Gaspé.
15 mars 2012
Près de 500 étudiants et membres du personnel enseignant manifestent dans les rues de Rimouski.
Ce mouvement-là a été plus grand que nature. Personne ne s’y attendait. Puis, il y avait quelque chose de beau. Il y avait quelque chose de non prévisible. Régulièrement, oui, on allait occuper des choses, on posait des actions, il y avait des discussions sur les lignes de piquetage. Les gens faisaient connaissance. Il y avait une fraternisation. Il y avait quelque chose de magique au-delà de ce qui était très triste parce qu’il y avait une intransigeance de la part du gouvernement
, se remémore Thomas Briand Gionest.
16 mars 2012
Une trentaine d’étudiants de l’
UQAR et des cégeps de Rimouski et Rivière-du-Loup occupent l’entrée du bureau du député libéral de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Jean D’Amour, pendant un peu plus d’une heure.Ils ne peuvent y entrer ni rencontrer le député, qui est absent, mais la manifestation est très bruyante. Les étudiants affirment que l’équipe libérale doit savoir que la pression n’a pas fini d’augmenter pour contrer la hausse des droits de scolarité.
21 mars 2012
De leur côté, les étudiants du cégep de Sept-Îles ne sont pas en grève. L’association étudiante considère qu’elle n’a pas obtenu la majorité des votes à l’issue du référendum tenu sur l’adoption d’un mandat de débrayage, alors que 228 étudiants se sont prononcés pour la grève et 228 s’y sont opposés.
22 mars 2012
Une grande manifestation est organisée à Montréal et de nombreux étudiants de la région y prennent part. Il s’agit du point culminant de la grève au Québec, alors que 305 000 des 400 000 étudiants débrayent.
« [C’était] vraiment un sentiment grandiose. On avait l’impression qu’il y avait un mouvement qui était très très gros. On a fait l’histoire. La preuve, [c’est] qu’on en parle encore 10 ans après. »
Plus de 300 000 personnes manifestent dans les rues de la métropole.
27 mars 2012
À Rimouski, les étudiants en grève du cégep et de l’université empêchent 150 travailleurs d’Hydro-Québec d’entrer au travail. Une série d’autres actions d’occupation de locaux gouvernementaux s’en suit.
À Rimouski, on a quand même fait beaucoup beaucoup d’actions. Sous toutes réserves, je pense qu’on a été le seul campus qui a été aussi longtemps en grève générale illimitée en région, ce qui a fait que ce n’était pas une grève qui était montréalaise, mais c’était une grève qui était vraiment à l’échelle du Québec en entier
, soutient François Lapointe.
28 mars 2012
Les étudiants de Rimouski se livrent à un nouveau coup d’éclat, alors qu’ils bloquent l’accès aux bureaux du ministère du Revenu.
29 mars 2012
L’accès au bâtiment du gouvernement provincial situé au 337, rue Moreau, à Rimouski, est bloqué par des étudiants rimouskois à laquelle s’est ajoutée une délégation venue d’Amqui.
Des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) se présentent sur les lieux pour ouvrir le passage vers le bâtiment.
Quelques jours plus tard, des étudiants bloquent les bureaux locaux du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation à Amqui.
2 avril 2012
Un étudiant de l’université fait parvenir une mise en demeure à la direction de l’
UQAR afin que les cours reprennent.Le cégep de Rimouski reçoit aussi une mise en demeure pour que les étudiants qui le souhaitent puissent assister à leurs cours. Le lendemain, Laurent Proulx, un étudiant de l’Université Laval, obtient une injonction pour assister à son cours d’anthropologie.
Les étudiants de Baie-Comeau manifestent.
4 avril 2012
Les cours reprennent après six semaines de débrayage au cégep de Rimouski, alors que 57 % des étudiants rejettent le renouvellement du mandat de grève en assemblée générale.
Quelque 200 000 étudiants sont toujours en grève au Québec.
5 avril 2012
Les étudiants de l’
UQAR poursuivent la grève et certains d’entre eux bloquent l’accès aux bureaux locaux des ministères du Revenu et de l’Éducation.10 avril 2012
Les étudiants du cégep de Matane reprennent les cours après cinq semaines de grève.
De leur côté, les étudiants de Gaspé renouvellent leur mandat de grève pour une semaine supplémentaire.
11 avril 2012
À Rimouski, les étudiants sont de plus en plus divisés à l’égard de la poursuite du débrayage. Une manifestation contre la grève se tient.
12 avril 2012
Des citoyens de Rimouski créent le Mouvement du 22 mars pour soutenir les étudiants en grève et défendre l’équité sociale. Le nom de ce mouvement fait référence à la grande manifestation organisée à Montréal le 22 mars.
16 avril 2012
Un juge de la Cour supérieure accepte la requête d’injonction provisoire d’un étudiant en génie mécanique à l’
UQAR qu’il a déposée pour reprendre ses cours. Cette injonction force l’établissement d’enseignement à recommencer à lui dispenser des cours.Cet étudiant reprendra son cursus académique dans les jours suivants, malgré le débrayage qui se poursuit.
19 avril 2012
Après un vote serré en assemblée générale, la grève générale illimitée est reconduite à l’
UQAR.Martine Desjardins, la présidente de la
FEUQ, fédération étudiante à laquelle l’ UQAR est affiliée, fait une allocution devant les étudiants réunis à Rimouski.22 avril 2012
De 150 000 à 300 000 personnes se réunissent dans les rues de Montréal à l’occasion du Jour de la Terre.
24 avril 2012
Des étudiants manifestent à Rimouski malgré la trêve lancée par Québec, en lien avec les pourparlers qui se sont entamés avec les associations étudiantes, la
FECQ, la CLASSE et la FEUQ, pour en arriver à une sortie de crise et à une entente.Les associations étudiantes de l’Est-du-Québec sont majoritairement affiliées à la
FECQ et à la FEUQ.27 avril 2012
Des étudiants de l’
UQAR et d’autres établissements post-secondaires de l’Est-du-Québec se disent déçus de l’offre du gouvernement Charest qui propose d’étaler la hausse des droits de scolarité sur sept ans plutôt que cinq.30 avril 2012
Le dossier de la grève se retrouve à nouveau devant les tribunaux à Rimouski, alors que quatre étudiants déposent des mises en demeure contre l’
AGÉCAR et leur université.Les cégépiens de Gaspé mettent fin à la grève.
4 mai 2012
La majorité des cégépiens qui étaient en grève dans l’Est-du-Québec sont de retour sur les bancs d’école. Le mouvement de grève s’estompe graduellement dans la région.
Les étudiants de l’
UQAR débrayent toujours.Une manifestation tourne rapidement à l’affrontement à Victoriaville, où 12 personnes sont blessées.
9 mai 2012
Une entente de principe est intervenue le 5 mai entre les associations étudiantes et le gouvernement.
Les étudiants des cégeps de Rimouski et de Gaspésie et des Îles acceptent cette entente de principe par une mince majorité, alors que ceux de Matane et de Baie-Comeau la rejettent.
17 mai 2012
Le gouvernement dépose le projet de loi 78 aussi appelée « loi spéciale ». Ce projet de loi prévoit la suspension du trimestre pour les cégeps et les universités touchés par la grève et de lourdes amendes pour les manifestants. Elle oblige les organisateurs de toutes manifestations d’au moins 10 personnes tenues dans un endroit public à communiquer aux policiers les détails de l’événement.
Les rassemblements à l’intérieur des édifices collégiaux et universitaires, sur leur terrain et dans un périmètre de 50 mètres autour de ces institutions seront dorénavant interdits.
Ce projet de loi est sanctionné dès le lendemain, aux termes d’un long débat parlementaire qui s’est étiré pendant la nuit du 17 au 18 mai.
18 mai 2012
Après 12 semaines de débrayage, les étudiants de l’UQAR retourneront sur les bancs d’école. C’est la décision prise par une faible majorité d’étudiants.
Les cours reprennent le 23 mai.
19 mai 2012
C’est le début du mouvement des casseroles. Tous les soirs à 20 heures, des gens manifestent dans la rue en tapant sur des casseroles pour dénoncer l’imposition de la loi spéciale.
22 mai 2012
Malgré la fin des débrayages dans la région, des manifestations s’organisent pour protester contre la loi spéciale.
Une grande manifestation souligne le 100e jour de la grève à Montréal et réunit plus de 200 000 personnes.
31 mai 2012
Les négociations sont à nouveau rompues entre les associations étudiantes et le gouvernement, après avoir repris le 28 mai.
27 août 2012
Les étudiants assistent à une rentrée scolaire sous fond de campagne électorale provinciale.
4 septembre 2012
Un gouvernement minoritaire formé de députés du Parti québécois (PQ) prend le pouvoir à Québec après la tenue d’élections générales.
Ce changement de gouvernement met, en quelque sorte, fin à la crise. La nouvelle première ministre, Pauline Marois, avait promis en mai de limiter la hausse des droits de scolarité à une indexation au coût de la vie.
Le nouveau ministre de l’Éducation, Pierre Duchesne, s’engage à tenir un Sommet sur l’enseignement supérieur qui se tiendra en février 2013.
Reference-ici.radio-canada.ca