Guerre en Ukraine : Biden espère resserrer les rangs des Occidentaux | Guerre en Ukraine


Préparant le terrain, Joe Biden s’est entretenu lundi pendant près d’une heure avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le premier ministre britannique Boris Johnson et celui de l’Italie Mario Draghi.

Selon un communiqué de la Maison-Blanche, les cinq dirigeants, qui se retrouveront jeudi à Bruxelles pour une journée d’une intensité diplomatique peu commune consacrée à la réponse à donner à la guerre, ont exprimé leur grande préoccupation face aux tactiques brutales de la Russie en Ukraine.

En une journée, eux et d’autres leaders de pays alliés enchaîneront un sommet de l’OTAN et un autre du G7, lors duquel il sera question aussi des conséquences plus larges du conflit sur le reste du monde, notamment la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en énergie. Un sommet de l’Union européenne (UE) est également au programme.

Le plus important pour le président, c’est l’unité, a soutenu lundi sa porte-parole Jen Psaki, promettant des résultats.

Joe Biden, qui s’était engagé à réparer les alliances mises à mal par son prédécesseur Donald Trump, recherche une coordination dans la durée et une réponse unifiée face à l’escalade décidée par le président Poutine, a-t-elle déclaré.

Les États qui soutiennent l’Ukraine et ont imposé à la Russie des sanctions économiques inédites devront notamment décider comment maintenir dans la durée et intensifier la pression sur Moscou, qui continue sans relâche ses bombardements meurtriers sur plusieurs villes ukrainiennes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui, a notamment appelé les pays de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne, à rompre tous leurs liens commerciaux avec la Russie, quitte à mettre un terme à tous leurs achats de pétrole et de gaz, dont ils dépendent largement.

Le dirigeant ukrainien réclame, en vain, depuis des semaines l’Instauration d’une zone d’exclusion aérienne, mais l’OTAN craint une escalade qui provoquerait une troisième guerre mondiale.

Un récent incident impliquant la Pologne a illustré la limite fixée par les États-Unis eux-mêmes : ne rien faire qui provoquerait une confrontation militaire directe avec Moscou.

Varsovie avait pris par surprise ses alliés de l’OTAN en offrant de mettre « sans délai et gratuitement » des avions Mig-29 à la disposition de l’armée américaine pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine, une proposition rapidement rejetée par Washington.

La Maison-Blanche a indiqué dimanche que le président Biden se rendrait ensuite en Pologne vendredi pour discuter de la crise humanitaire portant atteinte aux droits de la personne. Le pays est de loin celui qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens, soit plus de 2 millions sur les 3,5 millions qui ont fui le pays.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau participera lui aussi aux réunions du G7 et de l’OTAN, en plus de s’entretenir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Des relations russo-américaines au bord de la rupture

Dans un contexte tendu, la Russie a convoqué en début de journée l’ambassadeur américain à Moscou et accusé le président Biden d’avoir conduit les relations entre Washington et Moscou au bord de la rupture par ses déclarations indignes visant Vladimir Poutine.

La semaine dernière, Joe Biden a notamment qualifié son homologue russe de « criminel de guerre », tranchant avec le ton prudent adopté jusqu’ici par son administration depuis le début de l’offensive russe en Ukraine.

Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a pour sa part refusé de confirmer le risque de rupture des relations diplomatiques, mais a réaffirmé que les États-Unis voyaient clairement des preuves que les Russes ciblent intentionnellement des civils et mènent des attaques aveugles.

Nous pensons qu’il est important de maintenir des canaux de communication avec la Russie, ainsi qu’une ambassade américaine à Moscou et une ambassade russe à Washington, particulièrement pendant ces temps de tension et de conflit, a-t-il déclaré en point de presse.

Un homme âgé au visage ensanglanté marche dans des débris, aidé par trois personnes.

Les secours aident un homme blessé dans le bombardement d’un immeuble résidentiel à Kiev par les forces russes, le 14 mars 2022.

Photo : Reuters / Gleb Garanich

Faire pression sur Pékin

Le président américain parie en outre que la sévérité des sanctions contre Moscou fera réfléchir la Chine, dont les responsables, loin de condamner l’invasion de l’Ukraine, emboîtent même le pas au Kremlin en refusant de parler de guerre.

Au cours des derniers jours, la Maison-Blanche s’est inquiétée publiquement d’un éventuel soutien militaire et économique de la Chine à la Russie. Lors d’un appel vidéo vendredi, Joe Biden a mis en garde Xi Jinping quant à de possibles représailles si son pays passait à l’acte.

Mais le calcul de Joe Biden ne peut fonctionner que si les États-Unis et leurs alliés affichent face à Pékin la même unité que celle opposée à Moscou.

Les enjeux économiques d’une potentielle escalade avec la Chine, deuxième puissance économique mondiale, sont d’une tout autre dimension que ceux liés à la Russie, dans un contexte mondial de flambée des prix de l’énergie et de certaines denrées alimentaires.

Les États-Unis ne sont pas les seuls préoccupés par la proximité entre Chine et Russie, beaucoup en Europe s’en inquiètent aussi, et nous nous attendons à ce que ce soit un sujet de discussion ces prochains jours, a assuré Jen Psaki.



Reference-ici.radio-canada.ca

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