Garderies à 10 $ : des parents et des intervenantes saluent une entente « historique »


Laure Saulnier a deux enfants : Dan, âgé de deux mois et demi, et Matt, âgé de cinq ans et demi. En septembre, son plus jeune ira à la garderie et, suite à la conclusion de l’entente, elle pousse un soupir de soulagement.

« C’est génial. On est très contents. La garderie, c’est comme un loyer dans un budget familial. »

— Une citation de  Laure Saulnier, mère de deux enfants

La mère de famille confie d’ailleurs avoir attendu quelque temps avant d’avoir un deuxième enfant en raison du coût associé aux garderies. Lorsque son premier enfant était encore un poupon, elle payait 1800 $ par mois en frais de garde. À l’origine, on voulait avoir deux enfants de façon rapprochée et c’est vrai que c’est quelque chose qu’on n’a pas pu faire, dit-elle.

Laure Saulnier attend de voir si l’annonce se traduira véritablement en une baisse de coûts pour elle, mais une diminution des frais permettrait à sa famille de faire plus d’activités et de moins regarder les fins de mois.

Elle n’est pas la seule à se réjouir. La Torontoise Katie Kovac estime que l’annonce va définitivement aider sa famille à prendre des décisions importantes.

Ma mère était en train de penser à la retraite pour pouvoir m’aider lors de mon retour au travail, et ce, en raison des coûts liés à la garderie, raconte-t-elle.

Laure Saulnier sourit à la caméra. Elle est dans son salon.

Le plus jeune fils de Laure Saulnier devrait commencer à aller à la garderie en septembre. La mère de famille se réjouit de l’annonce.

Photo : Radio-Canada

Une annonce attendue

L’entente est aussi bien accueillie par des intervenantes du milieu.

La directrice générale de l’Association francophone à l’éducation des services à l’enfance de l’Ontario, Martine St-Onge, l’attendait depuis longtemps.

« C’est une nouvelle historique. Ça fait 20 ans que je suis dans le secteur et qu’on dit que c’est la chose à faire. »

— Une citation de  Martine St-Onge, directrice générale de l’Association francophone à l’éducation des services à l’enfance de l’Ontario

Mais la dirigeante compte suivre de près la mise en œuvre de l’entente et son impact pour les communautés francophones.

Selon le premier ministre Trudeau, l’accord prévoit des exigences en matière de places pour les communautés francophones, mais Martine St-Onge espère que le plan tiendra compte du fait que plusieurs personnes parlent français et utilisent les services de garde francophones, et ce, à l’extérieur de la communauté.

Elle estime également que, même si les frais des parents vont diminuer, des investissements doivent être faits dans le secteur.

Des préoccupations demeurent

La coordonnatrice des politiques de la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance, Carolyn Ferns, croit pour sa part que l’annonce fera une grande différence dans la vie des familles à travers la province, mais elle aurait aimé que celle-ci se fasse il y a plusieurs mois et dénonce les délais occasionnés par le gouvernement Ford dans le dossier, une situation honteuse selon elle.

Selon Mme Ferns, l’augmentation de salaires consentie aux éducatrices est également insuffisante, car le milieu de la petite enfance connaît une grave pénurie de main-d’œuvre.

L’entente contient des engagements pour recruter davantage de travailleurs en éducation à la petite enfance en augmentant leurs salaires de 1 $ l’heure par année sur une période de cinq ans. Le salaire minimum des éducatrices sera augmenté à 18 $ l’heure. Ces dernières demandaient 25 $ l’heure.

« On promet de nouvelles places en garderie. Plus que jamais, on a besoin d’éducatrices qui vont vouloir rester dans le milieu. »

— Une citation de  Carolyn Ferns, coordonnatrice des politiques de la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance

L’experte en politique sociale à l’Université Brock Kate Bezanson, qui a l’habitude de faire valoir ses recherches auprès du gouvernement, est du même avis.

Elle juge que le gouvernement ontarien pourrait en faire plus pour payer les éducatrices, mais elle accueille favorablement l’annonce.

Les familles peuvent soupirer maintenant. L’impact pour les femmes et les familles sera énorme. Plusieurs femmes décidaient de ne pas revenir à temps plein sur le marché du travail en raison des frais de garderie. Les décisions étaient difficiles, conclut-elle.

Avec des informations de Natasha MacDonald-Dupuis, Yasmine Mehdi et The Canadian News



Reference-ici.radio-canada.ca

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