Fusillade dans la Petite-Bourgogne | « On est passé à deux doigts du pire »


« C’est passé près de la tête de mon petit frère », chuchote la jeune femme de 19 ans qui réside dans le petit logement visé par les balles la semaine dernière. Le reste de la famille dort toujours. Le week-end n’a pas été de tout repos.

Publié à 11h14
Mis à jour à 13h55

Mayssa Ferah

Mayssa Ferah
La Presse

La jeune fille et ses parents sont plongés dans l’inquiétude depuis qu’un projectile d’arme à feu a traversé leur appartement de la Petite-Bourgogne, vendredi dernier.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

La porte vue de l’extérieur

17 h 30. Presque l’heure du souper pour nombre de familles du quartier. Une mère dans la quarantaine, qui a requis l’anonymat, regarde la télé avec son fils de 11 ans. Puis, tout d’un coup, des détonations. Une balle traverse la vaste porte vitrée qui donne sur le balcon rouillé.

Les projectiles tirés vers 17 h 30 au coin des rues Dominion et Quesnel ont aussi endommagé la minifourgonnette familiale.

La mère était assise devant l’écran au moment des coups de feu. « Je n’ai pas eu le temps de penser ou de réagir. Mon fils était debout devant moi. »

Une chose est sûre : ni elle ni ses enfants ne sont les personnes ciblées par les tirs, assure-t-elle.

« On est vraiment passé à deux doigts du pire », dit en soupirant la résidante.

« Mon fils à failli mourir. Si la balle [avait traversé] cinq secondes avant, ça l’aurait touché », at-elle dit à La Presse lundi matin.

Tout à basculé vendredi dernier, poursuit-elle. Désormais, elle accompagnera ses jeunes garçons à la sortie des classes. « On a peur de sortir seuls. On a peur que ça se reproduise. »


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les projectiles tirés vers 17 h 30, à l’angle des rues Dominion et Quesnel, ont aussi endommagé la minifourgonnette de la famille.

Pas la première fois

Lundi matin, la famille qui compte trois enfants demeurant rongée par la peur.

Heureusement, il n’y a pas de blessés. Mais le choc « d’avoir failli y passer » est traumatisant, explique la femme de 19 ans en jetant un coup d’œil furtif à la porte brisée, recouverte d’une planche de bois.

Ce n’est pas la première fois qu’elle entend le sifflement des projectiles. Le quartier a toujours été secoué par des règlements de comptes, des bagarres et des fusillades, malgré des périodes d’accalmie.

L’été dernier, une fusillade est survenue au même coin de rue, près d’un dépanneur. Puis un jeune homme de 21 ans avait été retrouvé dans sa voiture quelques rues plus loin, tué par balles.

« On veut changer d’endroit. C’est difficile avec [l’Office municipal de l’habitation]. On nous a offert l’aide psychologique. Mais je dois m’occuper de tout ça, car mes parents ne parlent ni français ni anglais », se désole la jeune fille.

Un plan pour l’été

Michaël Farkas n’est pas « en mode panique ».

Mais le directeur de l’association des jeunes de la Petite-Bourgogne, Youth in Motion, demeure préoccupante après un été ponctué de fusillades.

« On va essayer de parler à certaines personnes, pour les dissuader de commettre ce genre d’actions. »

Frénel Buissereth, de l’organisme Prévention Sud-Ouest, abonde dans le même sens. « Ça me déplaît de voir quelque chose a choisi comme ça se passer. Ça arrive trop souvent. On patrouille dans le quartier pour s’assurer que tout va bien avec les jeunes. »

L’enquête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) liée à cet évènement se poursuit. Aucun suspect n’a été identifié et on ignore quels étaient les motifs des tireurs.

Avec Daniel Renaud, La Presse




Reference-www.lapresse.ca

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