Edmonton accueille le premier congrès canadien sur l’hydrogène



Lorsque l’hydrogène est utilisé comme combustible, il n’émet pas de gaz à effet de serre, ce qui le rend très attrayant pour les nombreux pays souhaitant atteindre leurs objectifs environnementaux.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la croissance d’un réseau d’hydrogène dans le monde pourrait permettre d’éviter l’émission de 60 gigatonnes de CO2 entre 2021 et 2050. Ce serait 6 % des réductions d’émissions nécessaires pour atteindre la carboneutralité.

Le public canadien reste encore confus sur ce que c’est exactement. Nous voulons leur montrer en quoi c’est important, quel est le potentiel et pourquoi il devrait y prêter attention comme citoyen et électeur, explique Nick Samain, le vice-président pour l’Amérique du Nord de la firme organisatrice du congrès, dmg events.

Une course canadienne et mondiale

Le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, la ministre de l’Énergie de la Saskatchewan, Bronwyn Eyre, et des dizaines d’entreprises énergétiques devraient participer à ces deux jours de conférences.

Des représentants de la France, du Japon, du Chili et des Émirats arabes unis seront également présents.

Le gouvernement albertain évoque une industrie dont la valeur mondiale pourrait atteindre 2,5 à 11 billions de dollars en 2050.

Un des thèmes est de positionner le Canada sur la carte mondiale de l’hydrogène. Le Canada est un joueur important dans le secteur de l’énergie, mais il y a aussi un élan au niveau de l’hydrogène. Nous voulons mettre l’accent sur ce qui se passe et sur les occasions d’affaires à venir, ajoute Nick Samain.

« L’autre objectif est d’attirer des investissements internationaux. »

— Une citation de  Nick Samain, dmg events

Dans sa stratégie pour l’hydrogène publiée en décembre 2020, le gouvernement libéral table sur la création de plus de 350 000 emplois dans le secteur et l’arrivée de plus de 50 milliards de dollars par année de revenus directs d’ici 2050.

Depuis, plusieurs provinces ont suivi le pas, publiant leur propre stratégie. L’Alberta mise largement sur son hydrogène produit à partir du gaz naturel et de la capture du carbone, qu’on appelle l’hydrogène bleu.

La Colombie-Britannique, qui s’est dotée d’un bureau provincial sur l’hydrogène, souhaite aussi favoriser l’hydrogène dit vert, extrait à partir d’énergies renouvelables. Selon le gouvernement de cette province, 40 projets d’une valeur de 4,8 milliards de dollars sont déjà en cours de construction.

Comment le produire et pour qui?

Le programme du congrès montre toutefois les obstacles à surmonter. La manière d’extraire l’hydrogène, qui lui vaut tout un arc-en-ciel de couleurs, fait controverse. Plusieurs organisations environnementales poussent le gouvernement canadien à ne pas soutenir la production d’hydrogène à partir du gaz naturel, malgré son coût plus faible.

Les couleurs de l’hydrogène:

  • Brun: produit à partir du charbon
  • Gris: produit à partir du gaz naturel
  • Bleu: produit à partir du gaz naturel, du charbon ou du bitume brut avec captage et séquestration du carbone
  • Vert: produit à partir d’électrolyse de l’eau. L’électricité qui sert à ce procédé doit venir de sources d’énergies renouvelables
  • Rose ou jaune: même procédé que pour l’hydrogène vert sauf que l’électricité utilisé est d’origine nucléaire

Cibler la demande fera également l’objet de discussions à la conférence. Si la production d’hydrogène est en cours depuis des années, son utilisation comme carburant est encore au stade expérimental.

L’Alberta teste des camions à l’hydrogène et les premiers trains à hydrogène ont également fait leur apparition dans le monde. Des essais sont aussi en cours pour mélanger l’hydrogène au gaz naturel pour le chauffage en ville.

Le congrès sera de retour en 2023 et dmg events espère en faire un événement annuel.

Pour l’occasion, l’Alberta a déclaré cette semaine comme semaine de l’hydrogène.



Reference-ici.radio-canada.ca

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