Des projets de villages isolés dans le Témiscamingue reçoivent un accueil mitigé


Mais les villes et villages déjà établis dans la région ne déroulent pas le tapis de bienvenue, craignant que ces communautés dans les zones non incorporées ne nuisent à l’environnement et mettent beaucoup de pression sur les services sociaux.

Swan Lake, Ontario. C’est le nom officiel que nous avons choisi, a déclaré Charles Sule, un homme de Toronto qui a construit l’une des premières maisons sur une propriété de 437 acres au nord de Kirkland Lake.

Une petite maison en construction.

Charles Sule espère commencer à vivre de façon permanente à Swan Lake à partir du printemps.

Photo : Charles Sule

Il est l’une des 190 personnes qui ont payé 2 000 $ à une entreprise appelée Boreal Forest Medieval Villages qui a initialement acheté un ancien site de coupe à blanc sur les rives du lac Swan.

Ce paiement, plus une redevance annuelle, donne à M. Sule le droit à un terrain d’un demi-acre, où il a construit une petite maison dans laquelle sa femme et lui prévoient d’emménager au printemps.

L’homme de 55 ans, qui s’est débarrassé de son appartement de Toronto, dit qu’il a été attiré par l’aventure de commencer une vie plus simple dans la nature.

Une autre résidente potentielle, Lauren Rivard de Hamilton, dit qu’elle pensait que ce truc de villages médiévaux avait l’air effrayant et a d’abord pensé que son mari était fou d’investir en immobilier dans la brousse du Nord de l’Ontario.

Mme Rivard a depuis siégé au conseil d’administration de Swan Lake et a participé aux plans de la nouvelle communauté, qui ne compte actuellement ni électricité, ni égout, ni eau, ni autres services.

Des personnes autour d'un feu de camp.

Certaines personnes qui investissent dans les « villages médiévaux » comptent utiliser leur propriété pour faire du camping ou se construire un chalet, alors que d’autres veulent s’y installer à longueur d’année.

Photo : Lauren Rivard

Elle dit qu’une communauté respectueuse de l’environnement est planifiée, où les résidents cultiveront leur propre nourriture, utiliseront des sources d’énergie durables comme des panneaux solaires et traiteront leurs déchets avec des toilettes à compost.

Des municipalités demandent un moratoire

La question de l’eau potable suscite des inquiétudes au sujet d’un nouveau village de plusieurs centaines de personnes vivant sur les rives du lac Swan sans égouts municipaux ni fosses septiques.

Elle fait partie d’une longue liste de préoccupations des villes et villages existants du Témiscamingue, qui demandent à la province d’intervenir et de mettre un terme à ces développements.

Le lac Long, dans le Témiscamingue ontarien.

La municipalité de Charlton, situé près d’un village en développement près du lac Long, s’inquiète aussi d’une possible contamination de son eau potable.

Photo : Facebook

Ils semblent penser que cette zone non incorporée est une terre vierge et non cartographiée, mais ce n’est pas le cas , a déclaré Danny Whalen, conseiller municipal de Temiskaming Shores et président de la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario.

Il dit que les villes et villages sont également préoccupés par le nombre croissant de personnes qui déménagent dans des régions non incorporées comme Goulais River près de Sault-Sainte-Marie, et Kenogami près de Kirkland Lake, qui fleurissent juste à l’extérieur des limites municipales.

M. Whalen souligne que les résidents de ces nouveaux villages ne paieront pas d’impôts fonciers et ne contribueront pas financièrement pour les services d’urgences, notamment, même s’ils risquent d’en avoir besoin.

Portrait en gros plan d'un homme portant des lunettes.

Le président de la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario, Danny Whalen.

Photo : Temiskaming Shores

Il craint que les eaux usées de ces villages ne polluent les eaux locales et que, tout en ne payant pas de taxes foncières, ces nouveaux arrivants étirent les services établis comme la protection contre les incendies, les décharges et les soins de santé.

M. Whalen et d’autres dirigeants voient la planification de communautés entières qui pourraient abriter des centaines de personnes comme un risque réel pour le Nord de l’Ontario.

Lois Perry, conseillère du Canton de Coleman, a demandé au ministre des Affaires municipales et du Logement de l’Ontario en décembre d’émettre une ordonnance de zonage arrêtant ces projets jusqu’à ce qu’ils puissent être étudiés plus à fond.

« La pression que ces communautés vont mettre sur les municipalités qui les entourent est tout simplement horrible. »

— Une citation de  Lois Perry, conseillère du Canton de Coleman et présidente de l’Association municipale du Témiscamingue

Charles Sule, qui a étudié les sciences de l’environnement, rejette la suggestion selon laquelle la nouvelle communauté de Swan Lake sera nocive pour la planète puisque ceux qui envisagent de s’y installer sont d’un esprit vert.

Des niveleuses aplatissent un chemin de terre.

Les villageois de Swan Lake disent qu’ils travaillent en étroite collaboration avec la province et ont suivi toutes les règles en matière de construction de routes sur leur propriété et de planification de leur communauté.

Photo : Facebook

Je ne peux pas imaginer que nous allons avoir plus d’impact en vivant là-bas sur cette petite zone par opposition à ce que nous ferions si nous vivions tous dans une ville asphaltée et que nous dépendions des services de la municipalité, conclut-il.

Avec les informations d’Erik White de CBC



Reference-ici.radio-canada.ca

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