Des bannières de restauration rapide offrent 20 $ l’heure dans l’Est-du-Québec


Pour certains quarts de travail, notamment ceux de nuit, des établissements de restauration rapide de l’Est-du-Québec offrent 6,50 $ de plus l’heure que le salaire minimum, qui est présentement établi au Québec à 13,50 $ l’heure.

Les petits commerces et restaurants indépendants doivent faire concurrence face à cette hausse des rémunérations.

À Baie-Comeau, le propriétaire du bistro La Marée Haute, Carl Beaulieu, n’est pas inquiet de voir ses employés quitter leur poste pour un emploi dans une multinationale. Il considère que les emplois des grandes bannières ne font pas directement compétition à son bistro, puisque les tâches diffèrent.

[Dans les grandes bannières] souvent, c’est de l’assemblage que tu fais. Les recettes, tout est déjà déterminé d’avance, tu fais juste assembler le produit. Ce ne sont pas tous les jeunes qui sont intéressés d’aller vers ce type de restauration rapide-là, dit M. Beaulieu.

Carl Beaulieu se tient debout au comptoir du bistro.

Le propriétaire du bistro La Marée Haute à l’hôtel Le Manoir à Baie-Comeau, Carl Beaulieu

Photo : Radio-Canada / Benoit Jobin

Il explique que les salaires offerts aux employés de son bistro ont aussi été augmentés pour suivre la tendance, mais qu’une partie de la facture est refilée aux clients.

Avec la hausse des salaires, la Chambre de commerce de Rimouski-Neigette craint tout de même pour la survie de certaines entreprises locales, qui sont des atouts majeurs dans le secteur du tourisme de l’Est-du-Québec.

Jonathan Laterreur, qui est le directeur général de la Chambre de commerce, souhaite des mesures de la part de Québec pour enrayer le cercle vicieux de la pénurie de main-d’œuvre.

« Il va vraiment falloir que le gouvernement du Québec appuie sur le bouton “panique” à un certain moment donné. »

— Une citation de  Jonathan Laterreur, directeur général de la Chambre de commerce de Rimouski-Neigette
Jonathan Laterreur.

Le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

M. Laterreur suggère, par exemple, des mesures pour ramener plus de retraités sur le marché du travail sans qu’ils ne soient pénalisés.

Un chèque de paye alléchant pour les jeunes

Le psychologue spécialisé en réussite scolaire, Égide Royer, affirme l’importance de porter un œil sur les jeunes à risque de décrochage scolaire, qui peuvent être attirés par des salaires compétitifs offerts par les bannières de restauration rapide.

« Il y a certains jeunes pour lesquels ces salaires augmentent les risques de quitter l’école sans aucun diplôme. »

— Une citation de  Égide Royer, psychologue spécialisé en réussite scolaire

Une expérience de travail pour un jeune, c’est souvent très positif. Néanmoins, ça devient une question de dosage. On va devoir s’en préoccuper pour les prochaines années, compte tenu du manque de personnel dans plusieurs secteurs , dit le psychologue.

Égide Royer.

Égide Royer, professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval

Photo : Radio-Canada

Selon l’expert, un étudiant ne devrait pas dépasser 15 heures de travail par semaine pendant l’année scolaire. L’employeur a également un rôle à jouer dans la prévention du décrochage scolaire, notamment avec une flexibilité des horaires ou avec l’octroi de bourses.

Afin de pourvoir tous leurs postes vacants, les propriétaires de franchises de la région vont même jusqu’à recruter de futurs employés dans les grands centres comme Québec et Montréal.

En plus d’offrir des salaires compétitifs, faire travailler les plus jeunes devient aussi une option pour plusieurs restaurants rapides de l’Est-du-Québec.

Avec les informations de Zoé Bellehumeur et Laurence Vachon



Reference-ici.radio-canada.ca

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