Découverte du plus ancien fossile de vampire – Sciences et Avenir


C’est une sorte de pieuvre à dix bras qui est décrite dans un article publié dans la revue Communication Nature. Selon ses découvreurs, il s’agirait du plus ancien ancêtre connu de cet animal comme également des calmars et des vampires des abysses (Vampyroteuthis infernalis), une espèce de petit céphalopode très commun de nos jours vivant dans les profondeurs de presque tous les océans du monde. L’animal nommé Syllipsimopodi bideni (en un hommage surprenant au Président des États-Unis Joe Biden) appartient au groupe des vampyropodes dont les origines ne sont pas très claires.

Fossilisation difficile

En effet, avec leurs corps mous, pieuvres et autres calmars se fossilisent très mal et la plupart du temps ce sont des restes parcellaires que les paléontologues se retrouvent. Les plus anciennes traces de vampyropodes étaient, jusqu’à présent, datées de 240 millions d’années environ, bien que les données génétiques indiquent que ces drôles d’animaux sont apparus beaucoup plus tôt dans l’histoire de la vie, il y a entre 330 et 250 millions d’années. C’est exactement ce qu’il ressort de l’analyse de Syllipsimopodi bideni. Le fossile pour une fois très bien conservé a été découvert lors de fouilles réalisées sur le site de Bear Gulch, dans le Montana, dans les années 1990. Il a ensuite été stocké au Musée royal de l’Ontario où Christopher Whalen et Neil Landman l’ont retrouvé et étudié. Les auteurs ont daté le spécimen : il aurait entre 330 à 323 millions d’années, ce qui en fait le plus ancien vampire connu à ce jour. Son existence repousse les origines des vampyropodes d’environ 82 millions d’années sur le plan stratigraphique et colle à la chronologie dictée par l’horloge moléculaire.

Le fossile de Syllipsimopodi bideni. Crédit : Christopher Whalen.

Une tête de calmar

Syllipsimopodi bideni possède 10 bras à ventouses ce qui signifie que ces appendices étaient fonctionnels. Il est également équipé d’un long glaive (une structure interne dure et triangulaire) qui n’existe plus qu’à un état vestigial chez les espèces modernes. Le nombre de bras est une caractéristique fondamentale pour classer les céphalopodes. Ainsi, de nos jours, on distingue d’un côté les décapodiformes qui disposent de 10 bras dont deux plus longs spécialisés dans la prédation appelée fouets, c’est le cas de certains calmars et des seiches. D’un autre coté il y a les octopodes tels que les pieuvres et le vampire des abysses qui sont équipés eux de 8 bras. Les paléontologues suspectent depuis longtemps que les espèces à 8 bras le sont devenus par la perte de deux de ces structures mais ce nouvel animal constitue la première preuve fossile attestant que tous les céphalopodes ancestraux possédaient dix bras.

Ce dernier mesurait environ 12 centimètres de long et avait un corps en forme de torpille, il ressemblait extérieurement aux calmars actuels. Il avait deux bras plus longs que les autres sans doute utilisés pour capturer des proies tandis que les plus courts servaient à les manipuler et à les maintenir. Prédateur de niveau intermédiaire, il pouvait s’attaquer aux petits animaux marins y compris ceux à coquille comme les ammonoïdes ou les bivalves. C’était probablement aussi une proie pour d’autres animaux marins plus gros puisque les traces d’une poche à encre ont pu être signalées, ce qui indique qu’il se camouflait pour leur échapper.



Reference-www.sciencesetavenir.fr

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