Création de l’École nationale de danse du Canada pour mieux préparer la relève



C’est la chorégraphe et professeure de danse québécoise Sonia Clarke qui est à l’origine de ce projet ayant vu le jour grâce à la pandémie de COVID-19. Cela faisait plusieurs années que je songeais à ouvrir une école de danse, raconte-t-elle. Pendant la pandémie, j’ai eu le temps de réfléchir à ce que je voulais faire.

Je suis retournée aux études pour faire une maîtrise en gestion des arts et de la culture et je me suis rendu compte que c’était le moment de mettre sur pied cette école, car on avait besoin de quelque chose de nouveau.

C’est en janvier 2021 que Sonia Clarke a lancé le projet de l’ENDC avec les trois autres cofondatrices : Lisa Marie Villeneuve, qui a été son élève; Véronique Sévigny Leclerc et Christine Langston, qui sont à la tête du Studio de danse Imperium, à Dorval. 

Je n’aurais pas pu me rendre là où j’en suis sans elles, dit Sonia Clarke.

Rendre les interprètes plus employables

La création de l’ENDC, qui ambitionne de former un maximum de 40 élèves par an, répond notamment à la nécessité d’accroître la polyvalence des danseurs et danseuses. 

Quand je pense à mon vécu et celui de danseurs croisés pendant ma carrière, je vois que les gens qui maîtrisent plus qu’un style de danse ont trouvé plus facilement du travail, explique Sonia Clarke.

Formée aux Grands Ballets canadiens, elle a également appris les danses modernes, jazz et afro. C’est le fait d’être polyvalente qui m’a permis de rebâtir une carrière à mon retour au Québec après avoir travaillé pour des compagnies européennes.

Autre besoin identifié dans le milieu : celui d’accompagner des danseurs et danseuses de niveau avancé vers une carrière professionnelle.

« Beaucoup d’écoles de danse à qui j’ai parlé me disaient qu’elles avaient des élèves de haut niveau, mais la question était : comment ces jeunes peuvent faire la transition vers une carrière? »

— Une citation de  Sonia Clarke, directrice générale et artistique de l’ENDC

Un programme sur 3 ans

Concrètement, les jeunes qui intégreront l’ENDC à partir du mois de septembre seront formés pendant trois ans dans différents styles de danse : classique, jazz, contemporain, danses de rue (hip-hop, waacking, …) et la danse commerciale.

Derrière ce terme se cache le type de danse que l’on peut voir dans les émissions télévisées, lors des concerts quand des danseurs ou des danseuses accompagnent les artistes sur scène ou encore dans les publicités. 

Avec le succès d’émissions comme Révolution, diffusée sur TVA, ou encore la popularité de la danse sur TikTok, la danse commerciale prend de plus en plus de place. Elle représente donc des opportunités professionnelles pour les danseurs et danseuses.

Sur un plateau de tournage, un danseur a souvent moins d’espace pour bouger alors il faut apprendre à gérer ses mouvements selon là où il se trouve, explique la directrice générale et artistique de l’ENDC. Pour faire un bon numéro de danse commerciale, il faut aussi réussir à être accessible pour le grand public.

Les élèves suivront aussi des cours de théâtre, mais aussi de yoga et d’Essentrics, une méthode qui combine renforcement musculaire et étirements. Il faut leur montrer comment entretenir son corps en tant que professionnel sans toujours lui mettre trop de pression, car le corps doit pouvoir se relâcher pour rester en santé.

L’enseignement portera également sur la gestion de carrière : savoir rédiger une demande de subvention, faire un CV efficace, obtenir des contrats ou encore apprendre à composer une bonne photo portrait avec laquelle se présenter pour être recruté. 

Conserver les talents au Québec

L’objectif de l’ENDC est de favoriser la rétention des talents en leur évitant de quitter le Québec pour se former. On a beaucoup de jeunes qui vont à l’extérieur et c’est vraiment dommage, car on a vraiment beaucoup de talents au Québec, souligne Sonia Clarke.  Ce serait le fun de pouvoir les garder, les faire évoluer et les faire rayonner ici ou à l’international.

L’école est actuellement en phase de recrutement de sa première cohorte. Les candidats et candidates, qui doivent posséder un niveau avancé dans un style et des connaissances dans un second style, peuvent postuler en envoyant une photo portrait, une photo de plain-pied, deux vidéos de leurs prestations, et si possible, une recommandation d’une personne du milieu de la danse. Les auditions auront lieu en juin. 



Reference-ici.radio-canada.ca

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