Courtney Sarault : comment le rêve d’une Monctonienne est-il devenu réalité à Pékin


L’anecdote fait sourire.

Lettre écrite en anglais. Chers Olympiques, Je sais que vous ne me laisserez pas y aller en écrivant une lettre.

La lettre de Courtney, 8 ans, aux « Olympiques ».

Photo : Rhonda Connors Sarault

Chers Olympiques, écrit Courtney, de sa plus belle main, je sais que vous ne me laisserez pas aller aux Olympiques en écrivant une lettre.

Plus loin, elle ajoute : Je sais que j’ai besoin de mettre beaucoup d’efforts […], d’être bonne. Elle promet aussi de travailler très fort et surtout de ne jamais abandonner.

Et la voilà à Pékin, en février 2022, au Palais national omnisports, où l’équipe canadienne s’entraîne depuis quelques jours.

Courtney Sarault et trois autres patineuses canadiennes en plein virage sur la courte piste.

Courtney Sarault et l’équipe canadienne en courte piste lors d’un entraînement pour l’épreuve de poursuite en équipe.

Photo : Getty Images / Elsa

Sur la glace, Courtney Sarault, 21 ans, travaille fort lors des répétitions des courses à relais. Les premiers jours à Pékin n’ont pas été faciles pour la patineuse, mais elle commence à trouver ses repères, calmement.

Il faut se remettre d’un long voyage et s’adapter au décalage horaire.

Habituellement, le voyage pèse lourd sur le corps, explique-t-elle. Je ne suis jamais au meilleur de ma forme en arrivant. D’ailleurs, ça m’inquiéterait si j’étais déjà à ce stade.

La Monctonienne n’est pas nerveuse, mais heureuse de faire partie de ce grand événement, qui est différent des autres compétitions.

« C’est l’excitation du moment, plus que tout. Je suis excitée et je me sens bien. Je sais que tout finira par se placer. »

— Une citation de  Courtney Sarault

Cette attitude ne surprend pas son père.

C’est vraiment le fun de voir qu’elle prend du plaisir à faire son sport et qu’elle ne se met pas trop trop de pression, déclare Yves Sarault. C’est certain qu’elle ne s’en va pas là juste pour parader.

Ils prennent la pose.

La famille Sarault : Yves, Courtney, Rhonda et Chris.

Photo : Famille Sarault

Après tout, Courtney Sarault est déjà vice-championne du monde et a remporté une médaille d’argent en Coupe du monde, en octobre dernier, à Pékin.

Rhonda, sa mère, et Yves vont regarder les épreuves ensemble, à la télévision à Langnau. Yves travaille là-bas comme entraîneur des Tigers dans la Ligue nationale suisse.

« On est très fier. C’est certain qu’on est très nerveux aussi. Je suis plus nerveux à la regarder patiner que jouer le sport que j’ai pratiqué dans le passé au professionnel. »

— Une citation de  Yves Sarault, père de Courtney

Et pourtant, Yves Sarault en a vécu des moments stressants et électrisants en 30 ans de hockey professionnel dans la Ligue américaine, dans la Ligue nationale et en Europe. Il est cependant conscient que la vie d’athlète d’élite n’est pas de tout repos.

Homme habillé en hockeyeur avec une petite fille qui patine avec un équipement de hockey.

Ancien choix de 3e tour en 1991 du Canadien de Montréal, Yves Sarault a joué au hockey professionnel pendant 18 ans avant de devenir entraîneur. Il a passé la passion du patin à sa fille Courtney.

Photo : Rhonda Connors Sarault

J’ai déjà eu ces conversations-là, dans le passé, quand elle était plus jeune, mentionne l’ancien des Canadiens de Fredericton et des Flames de Saint-Jean. Évidemment, c’était de travailler sur sa mentalité, son approche des courses en compétitions et respecter son adversaire, tout en démontrant de la confiance en ces moyens.

En fait, maintenant, quand Yves et Rhonda parlent à Courtney, les discussions ressemblent à celles que tous les parents ont avec une grande fille qui vit au loin.

Les débuts d’un long parcours

C’est en Suisse, où Yves jouait au hockey, que Courtney a découvert le patinage de vitesse. La jeune fille était impressionnée par les patins spéciaux de ces athlètes. Il y avait un anneau de glace, dehors, pour les patineurs sur longue piste.

Jeune fille patinant avec un casque.

Courtney Sarault a eu la piqûre du patinage très jeune.

Photo : Rhonda Connors Sarault

De retour au Canada, la famille s’est établie à Moncton.

Quand on est arrivé à Moncton, on cherchait un sport, se souvient le paternel.

On l’avait inscrite, une fois, au patinage artistique, mais elle n’avait pas vraiment accroché. Et puis, ma femme a trouvé un petit club à Dieppe, qui l’a introduite dans le patinage de vitesse (sur courte piste) tout en continuant à jouer au hockey.

Ce club, c’est les Cyclones de Codiac, qui est établi à l’aréna Arthur-J. LeBlanc. Une patinoire aux dimensions olympiques sert très bien le patinage de vitesse sur courte piste.

C’est là qu’elle a relevé le défi qu’elle s’était lancé dans sa lettre. Et l’invitation des Jeux olympiques est venue 13 ans plus tard.

« Je pense que c’est une petite fille qui a toujours eu une certaine dynamique et une puissance de patinage. Elle a aimé ça, elle avait de bons entraîneurs, qui ont été très très patients, dès son jeune âge avec elle et qui lui ont donné le plaisir de patiner. »

— Une citation de  Yves Sarault

Yves Sarault donne aussi beaucoup de crédit à sa femme Rhonda. L’ancienne gymnaste a vite compris ce qu’il fallait faire pour soutenir leur fille.

En arrière de tout athlète, il y a un certain sacrifice, rappelle Yves. Surtout au Nouveau-Brunswick, car on a dû déménager et se distancier de notre zone de confort qui était Moncton.

Courtney s’est établie à Montréal, il y a 5 ans, pour se rapprocher de l’équipe nationale. Rhonda a fait au moins 10 fois par année la route entre Moncton et Montréal, dit Yves en souriant.

Pendant ce temps, lui, il travaillait en Europe, entre autres.

J’ai travaillé tout au long, évidemment, explique-t-il. J’étais un peu l’aide financière puis ma femme était l’aide logistique : conduire, trouver les hôtels, aller aux compétitions et tout ça. On a fait une belle équipe pour l’aider.

On a vu la joie et l’intérêt qu’elle avait. Et ça n’a pas de prix, conclut-il.

Les premières compétitions de patinage de vitesse sur courte piste auront lieu samedi matin, dès 7 h (HA). Sa première épreuve individuelle, le 1000 m, se déroulera mercredi à 7 h 45.



Reference-ici.radio-canada.ca

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