Commander un Island Shot  : une campagne pour prévenir la violence sexuelle à l’Î.-P.-É.


La campagne encourage les clients de ces établissements à utiliser des codes pour dénoncer des situations dans lesquelles leur intégrité physique pourrait être menacée.

Le projet adopte le même principe que des campagnes comme Angel Shot qui a été lancée en 2017 en Floride, aux États-Unis.

Certaines villes au Québec et en Colombie-Britannique l’ont aussi adoptée.

Les clients peuvent demander de l’aide en toute discrétion en utilisant des mots-clés lorsqu’ils parlent à un membre du personnel d’un bar ou d’un restaurant.

La campagne Island Shot propose trois codes.

Lorsque quelqu’un commande une boisson Island Shot Neat, la personne demande au serveur ou serveuse d’être escorté jusqu’à sa voiture.

Le code Island Shot On the rocks signifie qu’un taxi devrait être appelé pour la cliente.

Un Island Shot With lime indique que la police doit être appelée pour intervenir.

Une liste d’établissements participants

Selon Candace Hagen, responsable de la campagne et coordinatrice de la prévention de la violence sexuelle et de l’éducation du public au Centre pour les victimes de viol et d’agression sexuelle, les bars et restaurants inscrits au programme recevront des affiches expliquant le protocole à suivre par les clientes.

Une formation sera également offerte au personnel des établissements participants.

Candace Hagen explique que plusieurs établissements seront invités dans les prochains jours à adhérer au projet.

Candace Hagen et Kinley Dowling font un égoportrait.

Candace Hagen, du Centre pour les victimes de viol et d’agression sexuelle de l’île, et Kinley Dowling, musicienne et militante dans la défense des victimes d’agressions sexuelles, souhaitent que la campagne «Island Shot» puisse dissuader les agresseurs.

Photo : Gracieuseté de Kinley Dowling

La campagne a été très bien accueillie par d’autres organismes qui se portent en défense de la condition des femmes.

« C’est quelque chose dont on a besoin ici à l’Île-du-Prince-Édouard. Les gens ont besoin d’un moyen de se sortir des situations dangereuses, et une façon de se sortir rapidement et facilement. »

— Une citation de  Jane Ledwell, directrice générale au Comité consultatif de la situation de la femme de l’île

Pour Jane Ledwell, directrice générale au Comité consultatif de la situation de la femme de l’île, la campagne Island Shot offre un outil supplémentaire pour prévenir les violences sexuelles.

Jane Ledwell, directrice générale du Conseil consultatif sur la situation de la femme de l’Île-du-Prince-Édouard,

Jane Ledwell, directrice générale du Conseil consultatif sur la situation de la femme de l’Île-du-Prince-Édouard, a participé aux séances réalisées à l’Assemblée législative au sujet des cas de boissons truquées à Charlottetown.

Photo : Radio-Canada

Une réponse aux cas des boissons truquées

Cette campagne a été lancée en réponse aux cas de boissons truquées survenus dans les bars de l’île.

L’an dernier, la police de Charlottetown avait démarré une enquête sur deux cas d’empoisonnement aux drogues survenus dans des bars.

En novembre 2021, 17 femmes de l’île ont pris la parole publiquement pour dénoncer des cas semblables après que plusieurs années se soient écoulées depuis ces incidents.

Elles auraient été droguées avec du Rohypnol, un tranquillisant aussi connu comme la drogue du viol.

Plusieurs des incidents rapportés par ces femmes auraient eu lieu il y a plus de 10 ans dans des bars ou des soirées privées dans le centre-ville de Charlottetown.

La police de Charlottetown a comparu devant un comité législatif en décembre dernier pour expliquer ses méthodes d’investigation de ce type d’incidents.

Selon ce corps de police, 16 plaintes liées à des boissons truquées ont été rapportées au cours des 20 dernières années, mais aucune n’a mené à des accusations.

La non-résolution des cas serait attribuée au manque de preuves dans la plupart des cas.

Une processus de rééducation

Les responsables de la campagne Island Shot souhaitent que ce projet puisse dissuader de possibles agresseurs.

Candace Hagen, du Centre pour les victimes de viol et d’agression sexuelle de la province, ajoute que toute personne pourrait se servir de ces codes.

Elle a rappelé qu’un homme sur six est victime d’une agression sexuelle.

Pour Jane Ledwell, cette campagne représente un premier pas dans un processus de rééducation de la population.

C’est apprendre aux gens à respecter et à valoriser les femmes et les minorités des genres, à respecter le corps des autres et leurs limites, et accepter le non comme réponse. C’est très important de s’attaquer aux racines du problème, ajoute-t-elle.

Selon le Centre pour les victimes de viol et d’agression sexuelle de l’Île-du-Prince-Édouard, plus d’un tiers de ses clients en décembre dernier allèguent avoir été agressés sexuellement après avoir consommé de la drogue à leur insu.

Près de la moitié de ces femmes auraient vécu cette situation au cours de l’année dernière. Ces incidents ont été rapportés à la police, mais les cas n’ont pas été résolus, selon l’organisme.

Avec des informations de CBC



Reference-ici.radio-canada.ca

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