Carey Price : un recul inquiétant


Le gardien vedette brillait par son absence sur la glace. Il accompagnera l’équipe à New York pour aller voir le médecin qui l’a opéré au genou le 23 juillet dernier, non pas pour fraterniser avec les collègues.

L’équipe parle toujours d’évaluation quotidienne dans son cas ce qui ne balaie pas pour autant les doutes soulevés par ce recul dans son retour au jeu. Martin St-Louis évoquait de la fatigue pour justifier le rappel de Cayden Primeau en fin de semaine, une fatigue qui serait à réévaluer…

Mardi, le discours avait légèrement dévié.

Est-ce un coup dur au moral [de le voir partir]? Je sais pas. C’était bien de le voir revenir au jeu après une longue année à se battre avec cette blessure. On savait que ça ne se ferait pas sans heurts. C’est là qu’on en est, a lancé St-Louis, sibyllin.

Toute tentative d’en apprendre davantage a avorté. Mot d’ordre apparent : en dire le moins possible. Probablement parce qu’ils en savent bien peu.

« Je ne sais pas si c’est une rechute. Je suis content qu’il ait été capable de jouer. On va voir ce que les prochaines journées vont apporter. »

— Une citation de  Martin St-Louis à propos de Carey Price

D’aucun ne doute, désormais, qu’elles pourraient être porteuses de mauvaises nouvelles.

Josh Anderson a fini par admettre son inquiétude après quelques questions. Samuel Montembeault a préféré se concentrer sur sa vie privée, lui dont l’avenir est non seulement incertain, mais peut-être intrinsèquement lié aux aléas de Carey Price et de ses articulations affaiblies.

Tout avait pourtant bien commencé pour l’homme au lourd contrat avec deux solides départs et des statistiques enviables. Ça a dérapé en fin de semaine après un contact avec son coéquipier Jordan Harris. Price a paru inconfortable par la suite dans ce duel contre les Sénateurs, son quatrième en neuf jours.

On suivait ce que Carey nous disait, avait rappelé St-Louis pour justifier l’utilisation du no 31.

Selon l’ancien gardien Martin Biron, cette rétrogression était à prévoir.

J’ai été encouragé de le voir bien bouger, se déplacer, bien réagir physiquement. Je m’attendais aussi à ce qu’il y ait une petite relâche. Physiquement et mentalement après deux ou trois matchs, les choses s’accumulent, a-t-il lancé lorsque joint au téléphone quelque part dans les environs de Buffalo la bucolique.

Biron rappelle l’historique du monsieur, ses nombreuses opérations et cette blessure, cruelle, en 2014, au genou également. Lequel d’ailleurs? On ne le sait ni d’Ève ni d’Adam.

Et pourtant, l’ancien portier des Sabres s’est enquis de la situation.

J’ai posé des questions à du monde dans les alentours et c’est pas mal secret. C’est normal aussi. Il a eu beaucoup de problèmes au genou. Je comprends l’organisation et Carey, a-t-il raconté.

Le fait qu’il s’attendait à une nouvelle du genre ne rassure pas Biron pour autant. À bientôt 35 ans, Price semble se retrouver à la croisée des chemins et le Canadien aussi, conséquemment.

« Je dirais pas que je suis pas inquiet, mais je ne suis pas surpris. Après dix jours, tu dois faire un compte rendu de la situation physique lorsque tu reviens d’une longue absence. Mais, honnêtement, je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne cette année pantoute. J’ai été inquiet toute la saison. »

— Une citation de  Martin Biron a propos de Carey Price

Biron a même enchaîné avec une comparaison qui risque de faire saigner des oreilles les plus grands partisans du gardien du CH.

Sans vouloir les comparer directement, j’ai joué avec Rick DiPietro avec les Islanders de New York. Il avait eu des problèmes au genou et ça revenait toujours. Il a été capable de poursuivre sa carrière quelques saisons, mais c’était très limité, a indiqué Biron.

Les comparer serait effectivement injuste. DiPietro a moins de départs en carrière que Price n’a de victoires avec le Tricolore. N’empêche que le problème est le même.

De 2008 à 2013, DiPietro n’avait participé qu’à 50 matchs…

Si on se fie aux commentaires de Price qui affirmait récemment ne pas vouloir être un fardeau pour son équipe, la vedette d’Anahim Lake ne se rendra pas là.

Le malheur des uns

Indirectement, Samuel Montembeault pourrait être le bénéficiaire de tout ça. Les deux gardiens devant lui, tous deux dans la trentaine, souffrent depuis quelques mois et s’absentent régulièrement. Ceux directement derrière lui dans la hiérarchie, Cayden Primeau et Kevin Poulin, ne semblent pas sur le point de lui voler son travail.

Primeau parce que sa progression stagne, Poulin car à 32 ans il n’est pas dans les plans de l’équipe à long terme.

Les statistiques de Montembeault ne lui font certes pas une belle jambe, mais les circonstances sont atténuantes.

Le gardien Samuel Montembeault, devant le filet des Canadiens de Montréal.

Le gardien de but des Canadiens de Montréal, Samuel Montembeault, dans un match face aux Coyotes de l’Arizona.

Photo : Radio-Canada / JONATHAN ROBERGE

Le gardien de Bécancour n’a pas reçu énormément d’amour de l’organisation cette année, en dépit d’efforts louables pour aider une équipe en perdition.

St-Louis a été plus encourageant mardi.

Il a montré qu’il peut goaler dans la LNH. Je pense qu’il a monté sa valeur comme gardien. Il a saisi son opportunité. Ça n’a pas toujours été facile, mais il a continué à se battre. Je lui lève mon chapeau, a lancé l’entraîneur.

Montembeault sera joueur autonome avec restrictions cet été et n’a eu aucune discussion avec la nouvelle administration du CH jusqu’à présent. Pas d’urgence, le Canadien a le luxe du temps avant de lui faire une offre.

« J’aimerais rester ici. On verra ce qui va se passer avec les négociations. »

— Une citation de  Samuel Montembeault

Je dois améliorer ma constance. Quand j’étais deuxième gardien, ça allait plutôt bien, mais quand Jake (Allen) s’est blessé, j’ai plus joué. J’ai eu plusieurs bons matchs puis un qui me faisait mal statistiquement. L’année prochaine, je vise la constance, a-t-il ajouté.

Un défi probablement généralisé parmi les joueurs du CH.

Weber à Montréal

Le (toujours) capitaine du Canadien, Shea Weber, fera une rare apparition au Québec vendredi. L’homme-montagne doit se soumettre à une évaluation médicale auprès des médecins de l’équipe comme à chaque fin de saison, puisque son nom apparaît toujours sur la liste de paie du CH.

Contrairement à ce qui a été écrit sur certaines plateformes, sa présence au bilan de fin d’année, samedi, n’a toujours pas été confirmée, selon le Canadien.

L’on ne sait pas non plus si le capitaine, officieusement à la retraite, assistera aux funérailles nationales en l’honneur de Guy Lafleur mardi prochain. À l’origine, son passage à Montréal ne devait être qu’un saut de puce, mais les plans peuvent toujours changer, a assuré la direction.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey



Reference-ici.radio-canada.ca

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