Berlin décidera s’il approuve l’exportation d’armes lourdes en Ukraine | Guerre en Ukraine


L’agence Reuters a rapporté lundi, sur la foi d’une source du secteur de la défense, que Rheinmetall avait sollicité l’autorisation d’exporter ces véhicules en Ukraine, confirmant des informations du quotidien Welt am Sonntag.

L’entreprise prévoirait toutefois de restaurer les véhicules dans les mois à venir avant de les expédier en Ukraine, selon Reuters.

Rheinmetall a également demandé l’autorisation d’exporter 88 vieux chars Leopard 1A5, a rapporté de son côté le quotidien allemand Die Welt.

L’entreprise s’est refusée à tout commentaire tandis qu’un porte-parole du gouvernement allemand a fait savoir qu’une décision serait bientôt prise à ce sujet.

La requête nécessite l’approbation du Conseil de sécurité national, présidé par le chef du gouvernement, le chancelier Olaf Scholz, qui sera ainsi appelé à clarifier sa position en matière de livraisons d’armes lourdes aux forces ukrainiennes.

M. Scholz fait l’objet de nombreuses critiques, en Allemagne comme à l’étranger, pour sa réticence à livrer à l’Ukraine des armes lourdes pour l’aider à contrer l’offensive russe.

En comparaison, plusieurs autres pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la République tchèque et les Pays-Bas, ont déjà commencé à livrer ce type d’armes ou se sont engagés à le faire.

L’Ukraine insiste de plus en plus auprès des pays occidentaux pour qu’ils lui fournissent des armes lourdes depuis que l’armée russe a réorienté sa stratégie militaire vers la conquête de la région du Donbass, dans l’est du pays.

En raison de sa géographie, ce territoire est considéré comme plus propice aux combats livrés par des chars que dans les zones plus proches de la capitale.

L’hebdomadaire suisse SonntagsZeitung a par ailleurs rapporté que la Suisse avait rejeté deux requêtes de l’Allemagne pour réexporter des munitions de fabrication suisse vers Kiev, au nom de la neutralité du pays et de la loi sur le matériel de guerre, qui restreint l’exportation de matériel militaire vers les zones de conflit.

Le média ne précise pas si les demandes étaient liées aux véhicules Marder, mais selon le Washington Post, ces véhicules de combat d’infanterie, bien que fabriqués en Allemagne, utilisent des munitions suisses.

Un revirement majeur

Volodymyr Zelensky et Olaf Scholz debout devant des drapeaux de l'Ukraine, de l'Union européenne et de l'Allemagne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz (archives).

Photo : Getty Images / Alexandra Beier

Contrairement à plusieurs pays, l’Allemagne n’a pas fourni d’armes à l’Ukraine avant l’invasion de la Russie, le 24 février, empêchant même d’autres pays d’envoyer du matériel militaire d’origine allemande, en raison d’une politique de longue date attribuable à son passé.

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la position officielle du pays est de ne pas exporter d’armes vers des zones de guerre.

Peu après le début de l’offensive russe, elle a cependant commencé à autoriser des armes présentées comme défensives, opérant ainsi un revirement politique de taille.

La semaine dernière, la ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a annoncé que Kiev recevrait « dans les prochains jours » des armes lourdes, dont des chars de combat et des véhicules blindés, de la part des partenaires est-européens.

Olaf Scholz s’était alors engagé à aider les alliés est-européens qui livreraient à Kiev des armements de fabrication soviétique en remplaçant le matériel qu’ils fourniraient.

La ministre Lambrecht a également confirmé la semaine dernière que l’Allemagne formerait des soldats ukrainiens à utiliser des obusiers blindés de type Panzerhaubitze 2000.

L’Allemagne a toutefois dit ne pas être en mesure de puiser davantage dans les réserves de la Bundeswehr – l’armée allemande – faute de quoi elle ne pourrait plus assurer ni ses engagements envers l’Organisation du traité de l’Atlantique nord ni la défense de son propre territoire.

Le pays n’a pas seulement été la cible de critiques pour son peu d’empressement à fournir des armes lourdes à l’Ukraine, mais aussi pour son refus de décréter un embargo sur le gaz russe, dont elle est très dépendante.

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