Analyse | Quel dénouement dans la saga Jeff Petry?


Le mieux, pour le CH, serait probablement que Petry se réconcilie avec la province, lui-même, son voisin et son jardinier ou avec quiconque a-t-il cru s’être brouillé. Qu’il rapatrie sa famille à Montréal, que la vie reprenne son cours et qu’il joue à la hauteur de son contrat pour les trois prochaines saisons. Ce serait l’idéal. Mais bon, la vie l’est rarement n’est-ce pas?

Petry, dans ce match étrange et joyeusement décousu, a offert une de ses bonnes prestations de la saison. Sept tentatives de tir dont trois ont atteint le filet en 21 minutes, une passe, une fiche de +2 dans une défaite de 6-3 et quelques bonnes chances de marquer.

Martin St-Louis a reconnu la qualité de son jeu jeudi soir. Le principal intéressé aussi.

Mais quand un journaliste lui a demandé de but en blanc s’il y avait des chances qu’il soit de retour à Montréal l’an prochain, Petry n’a pas été des plus convaincants.

« Tout peut arriver. Beaucoup de choses se sont passées cette saison. Mais je suis ici aussi longtemps qu’on me dise le contraire. Je pense avoir retrouvé mon jeu depuis quelques temps. Les résultats ne sont pas là, mais c’est quand même plus agréable d’être avec le groupe présentement. »

— Une citation de  Jeff Petry

Pas exactement une profession de foi.

Pour une foule de raisons, que Petry a lui-même de la difficulté à identifier, le jeu du no 26 s’est délité pendant une bonne partie de la campagne. Il y a certes quelques occurrences dans l’histoire de la LNH où des joueurs ont perdu leurs repères après avoir connu de bons moments, pour ne jamais s’en remettre, mais ça arrive rarement après quatre saisons d’affilée de grande qualité.

Comment un joueur peut-il passer du plus productif en avantage numérique de son équipe (15 points en 55 matchs en 2021) à l’un des pires de la ligue (une passe en 64 rencontres)?

Certes, il y joue moins souvent, mais parmi tous ceux dans la LNH qui ont passé au moins 100 minutes sur la glace avec l’avantage d’un homme, il pointe au 266e rang (sur 267) pour ce qui est de la production par tranches de 60 minutes, soit 0,57.

Pourquoi?

Il n’y a pas un truc en particulier. J’ai eu un départ lent. Tu te mets à trop penser, tu perds confiance en tes moyens. La plupart du temps, ces dernières années, j’ai été capable de faire abstraction des mauvaises séquences, mais cette année, pour une raison ou pour une autre, j’ai laissé les choses dégringoler. Je ne me sentais pas comme d’habitude, physiquement et mentalement. Je doutais de moi, je n’avais pas confiance en mon jeu, a laissé tomber Petry après s’être accordé un moment de réflexion avant de répondre.

La relation n’a jamais semblé être au beau fixe avec Dominique Ducharme non plus si l’on se fie à ses commentaires sur le manque de structure défensive de l’équipe à l’époque et, par opposition, à la façon qu’il a d’encenser St-Louis.

On ne saura jamais vraiment quel impact le calvaire de l’arrière du Michigan a eu sur l’équipe cette saison. Il aurait été préférable que tout le monde reparte sur des bases nouvelles, mais ça ne semble pas faire partie des options. Du moins, pas des principales.

En attendant, le vétéran peut avoir un ascendant positif sur le florilège de jeunes talents qui défile au Centre Bell ces jours-ci. Comme un legs. Et, du même coup, peut-être rehausser sa valeur. Ça aussi, ça rendrait service à tous.

L’engagement

St-Louis a insisté la semaine dernière sur l’importance de profiter des derniers matchs pour commencer à instaurer des bases solides : un message reçu différemment selon l’individu.

Personne ne peut douter du niveau d’engagement de Brendan Gallagher, par exemple, qui, au cœur d’une saison de misère individuellement et collectivement, continue à se jeter devant les tirs ennemis comme si sa vie en dépendait, en dépit d’un dossier médical plus épais que le torse de Ben Chiarot.

Cela dit, après une amélioration tangible de la détermination et du désir de vaincre depuis les débuts du nouvel entraîneur, il semble y avoir un certain relâchement depuis quelque temps. Les 20 revirements du Canadien en témoignent, une catégorie dans laquelle les statisticiens ont tendance à être plutôt chiches.

À quatre matchs de la fin, en croupissant au 31e rang du circuit, au cœur d’une séquence de sept défaites, c’est probablement très humain.

Globalement, je trouve qu’on est très engagés même si on n’a pas les résultats, a rappelé St-Louis. Les gars viennent au travail dans les pratiques, ils sont engagés dans les réunions. On aimerait une victoire pour aider l’engagement.

Pour aider la culture qu’il essaie de bâtir également.

En rafale

Brendan Gallagher, une fois n’est pas coutume, a réussi à tromper les arbitres. L’attaquant a envoyé une passe avec la main directement sur le bâton de Mike Hoffman en zone offensive qui a facilement marqué son premier but en 21 matchs dans une cage abandonnée.

Je m’en suis tiré avec celle-là, a-t-il avoué. En même temps, je savais qu’à partir de ce moment-là, nous n’aurions plus un seul avantage numérique.

Ce qui s’est d’ailleurs avéré.

Selon le règlement 38.2 b) de la ligue, les Flyers auraient eu le droit de contester la séquence. Les arbitres ont simplement erré et refusé la contestation à Philadelphie; une mauvaise note aux dossiers du vétéran Eric Furlatt et du moins expérimenté Brandon Schrader à l’aube des séries éliminatoires.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey



Reference-ici.radio-canada.ca

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