Alerte Amber à Sainte-Paule : la cavale en détail


Le petit village forestier de Sainte-Paule, dans l’arrière-pays de Matane, a été pris d’assaut par les policiers à l’été 2021. Quelque 400 agents, des hélicoptères, des véhicules tout-terrain ont été mobilisés pour retrouver les disparus.

Un résumé des faits, accepté par toutes les parties incluant l’accusé, a été présenté devant le tribunal jeudi matin.

La chronologie des événements

La cavale de six jours qui a tenu le Québec en haleine a débuté le 31 août lorsque deux intervenantes de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) se sont présentées chez l’accusé, mandat en main pour retirer l’enfant de 3 ans de la charge du père de 36 ans. Mais lui et son enfant n’étaient pas à la maison.

Les intervenantes, accompagnées de quatre policiers, se sont alors rendues chez le père de l’accusé. Celui-ci n’a pas voulu obtempérer et a même refusé de leur dire où se trouvait son fils.

Les intervenantes de la Direction de la protection de la jeunesse ont réussi à entrer en contact avec la mère de l’enfant qui a révélé la position de l’accusé et de leur fils.

Ceux-ci ont passé l’après-midi en forêt, à l’arrière de la maison des parents de l’accusé. La mère de l’enfant a imploré les policiers de ne pas tenter d’aller à la rencontre de son conjoint, car il était armé en tout temps.

La mère de l’accusé l’a prévenu, dans un échange de textos, que la Direction de la protection de la jeunesse savait où il était et détenait un mandat pour retirer l’enfant de sa charge.

L’accusé a alors décidé de prendre la fuite en véhicule tout-terrain et de s’enfoncer davantage dans la forêt. Il n’avait alors ni nourriture ni vêtement de rechange. Il était parti sur un coup de tête.

Dans les jours suivants, le père et le bambin se sont nourris de petits fruits et réchauffés autour de feux de camp montés à l’improviste.

Il a réussi à entrer par effraction dans un chalet et à voler une arme à feu en plus de la sienne, qu’il avait en sa possession.

Le 4 septembre, quelque temps après le début de la cavale, l’accusé s’est résigné à rentrer à la maison, car il devenait de plus en plus difficile pour lui de prendre soin du bambin de 3 ans en forêt au moment où la température se rafraîchissait.

À l’insu des policiers présents, l’homme de 36 ans est parvenu à entrer dans sa maison pour s’y cacher.

En après-midi, les policiers sont entrés dans la résidence pour y installer un système de surveillance sans savoir que l’accusé y était déjà, caché dans sa chambre, à l’étage.

Lorsque les policiers sont passés près de la chambre de l’accusé, ce dernier a ouvert le feu en leur direction. Les policiers se sont repliés et aucun d’eux n’a été atteint.

L’accusé a alors tiré à nouveau vers les agents de la paix et leur a crié de quitter les lieux.

À ce moment, un des policiers a lancé un dispositif de diversion en direction de la chambre de l’accusé juste avant de se précipiter vers la cage d’escalier pour s’y réfugier.

L’homme s’est hâté à son tour vers l’escalier. Un policier a tiré un coup de fusil au plafond pour tenter d’immobiliser le père en fuite.

Comme l’homme ne s’est pas rendu, les policiers se sont repliés au rez-de-chaussée en attendant des renforts. Ils ont multiplié les négociations avec le père qui était alors en crise. Il a averti les policiers que ça [allait] finir en bain de sang .

Quelques instants plus tard, le Groupe tactique d’intervention (GTI) est arrivé sur les lieux.

Le père a ouvert le feu à travers le plancher en visant les policiers qui étaient sous lui, au rez-de-chaussée. Il a tiré de nouveau en direction de la porte patio. Encore une fois, aucun policier n’a été atteint par balle. En tout, neuf policiers ont été visés par des coups de feu.

Au courant de la nuit, l’accusé, alors endormi, s’est fait réveiller par le bruit d’un drone piloté par les agents de la paix qui avait entrepris d’avoir une meilleure idée de la configuration de l’étage où l’homme se terrait. Une nouvelle tentative de négociation entre les deux parties s’est avérée infructueuse.

Le lendemain, le 5 septembre, après de longs pourparlers, l’accusé a consenti à laisser partir son enfant, à condition qu’il puisse entrapercevoir sa conjointe—qui est aussi mère de l’enfant—à travers la fenêtre de la chambre.

Aux alentours de midi, le père a libéré son enfant. Et les policiers ont finalement procédé à l’arrestation de l’individu.

Avec les informations de Catherine Poisson



Reference-ici.radio-canada.ca

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