Son rapport, rendu public jeudi (Nouvelle fenêtre), retrace le fil des événements qui ont mené à l’accident mortel survenu le 5 juillet 2021.
On y apprend notamment que le pilote de l’aéronef, qui avait décollé plus tôt de Joliette, n’avait pas reçu l’autorisation de se poser à l’aérodrome de Saint-Esprit – un aérodrome privé qui est loué et exploité par le club Parachute Montréal.
Cet aérodrome, écrit l’enquêteur Mario Boulet, est associé à une autorisation préalable requise (PPR), ce qui signifie qu’en tout temps, “l’autorisation du propriétaire ou de l’exploitant est requise avant l’utilisation, sauf en cas d’urgence”
.
Or, comme le pilote dans l’événement à l’étude travaillait occasionnellement à cet aérodrome pour le club de parachutisme, il considérait qu’il pouvait s’y rendre sans PPR et n’a donc pas informé l’exploitant de ses intentions avant le vol
.
Un tracteur à gazon sur la piste
Le rapport indique que le pilote était seul dans un avion monomoteur Nanchang CJ6A – un appareil de formation militaire construit en Chine – et atterrissait pour déjeuner après avoir effectué des vols d’entraînement de voltige aérienne.
En vol, il avait communiqué avec le pilote de l’avion du club de parachutisme, un Twin Otter qui s’apprêtait à atterrir après avoir largué des parachutistes, et convenu d’atterrir une minute après lui.
Or, le pilote du Nanchang CJ6A ne pouvait pas voir la piste devant lui en raison de la configuration normale de l’avion lors de l’atterrissage, et l’aile droite de l’appareil a heurté un tracteur à gazon à cabine ouverte au moment où il s’attendait à atterrir.
La conductrice du tracteur – Carolann Dechenne, 27 ans – est morte des suites de l’impact. Le pilote, lui, n’a pas été blessé, mais son avion a été endommagé.
La victime avait accepté de dépanner
Mme Dechenne ne travaillait ni pour l’aérodrome de Saint-Esprit, ni pour Parachute Montréal, ni pour le sous-traitant responsable de l’entretien paysager, mais elle tondait le gazon ce jour-là pour dépanner celui-ci, comme elle l’avait fait à quelques reprises
par le passé.
Une entente verbale entre le gestionnaire de l’aérodrome et ce sous-traitant
prévoyait que la tonte devait se faire uniquement lorsque le Twin Otter est au sol
et qu’il n’y a aucun parachutiste dans les airs
.
Ainsi, l’équipe de tonte avait l’habitude de tondre le gazon […] tôt le matin, avant que ne débutent les sauts en parachute
, écrit l’enquêteur Boulet. Mais l’équipe habituelle [n’était] pas disponible
le jour du drame, écrit-il.
Au moment de la collision, Mme Dechenne ne portait pas de veste de sécurité ni de casque et n’utilisait pas de radio
. Mais selon l’entente verbale conclue entre le gestionnaire de l’aérodrome et le sous-traitant, ce dernier n’avait pas à coordonner son activité avec lui
.
Coordination et vigilance, rappelle le BST
Cet accident souligne combien il est important que les pilotes obtiennent l’autorisation d’utiliser un aérodrome lorsqu’une autorisation préalable y est requise afin que les exploitants d’aérodrome puissent coordonner les différentes activités qui y ont lieu de façon à ce qu’elles se déroulent en toute sécurité
, conclut le BST.
En outre, les personnes travaillant à proximité d’une piste doivent rester vigilantes et toujours balayer du regard la piste et ses 2 approches avant de s’y engager ou de la traverser
, ajoute-t-il.
Le rapport, cela dit, ne contient aucune recommandation, puisque l’enquête de catégorie 4
confiée à Mario Boulet – une enquête de portée limitée
– n’en requiert pas, explique le BST.
La puisque le secteur de l’aviation est de juridiction fédérale
. C’est donc le BST qui a fait enquête dans ce dossier
, a fait savoir une porte-parole.
Reference-ici.radio-canada.ca